Une bonne raison d’être dans la grande salle de la CMD pour le Romain Leleu Sextet était d’avoir assisté au concert du groupe Convergences en 2018, et de vouloir entendre les mêmes musiciens sous ce nouveau nom. La combinaison de la trompette qui s’impose comme une diva, chantante ou autoritaire, pétillante ou poignante, et des cordes qui s’arrangent autour de ce soliste, deux violons, un alto, un violoncelle, et une contrebasse, reste fascinante.
Romain Leleu se concentre sur scène.
Le sextet devait revenir plus tôt, mais la pandémie a fait remettre plusieurs fois son retour. Romain Leleu l’a reconnu : « Je remercie l’équipe de la CMD pour sa décision de remettre le concert et non pas l’annuler. »
Le groupe est tout de même venu à Soissons Entre les deux événements lpour enregistrer son nouvel album Face(s) à face(s) – un choix que les qualités acoustiques de la salle amènent de plus en plus de musiciens à faire. La tournée actuelle du groupe marque la sortie de l’album, qui figure plusieurs numéros qui avaient figuré au programme de 2018, joués avec autant de brio.
Gershwin, Bernstein, Morricone, Chaplin, Gainsbourg, Dvorak : leurs compositions sont éclairées par les arrangements percutants et originaux faits par Manuel Doutrelant, un des deux violonistes du sextet.
Plusieurs fois Romain Leleu s’éclipse, laissant ses artistes s’exprimer en quintette de cordes plus conventionnel. Quand il est sur scène, lui et sa trompette dominent. Il a un visage de grand garçon, sérieux, concentré, presque sévère – puis un sourire l’envahit quand il regarde ses instrumentistes.
Le concert est marqué par une création mondiale, Le chant de l’âme de l’organiste Jean-Baptiste Robin, qui a grandi à Soissons.
Trompette et cordes : cette combinaison inédite pourrait n’être qu’intrigant. Grâce aux musiciens, et au travail de l’arrangeur, elle ouvre de nouvelles perspectives sur les compositions qu’elle joue.
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