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Musique

Le triomphe de Vienne

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L'art de la musique viennoise

Concert « Les Siècles », soliste Renaud Capuçon, à la CMD

Renaud Capuçon sur le point de jouer.

Renaud Capuçon sur le point de jouer.

L’« Itinéraire viennois », thème du festival de Laon 2015 (dont les deux derniers concerts, « Scène ouverte » et l’orchestre philharmonique de Radio France, ont eu lieu à la CMD), s’est poursuivi au-delà du festival par le récital Brahms, et a pris fin avec l’orchestre « Les Siècles ».

« Vienne » et « musique » : chacun fait son lien personnel entre ces deux mots ; la valeur de cette initiative a été d’approfondir, mais surtout d’élargir l’équation. La ville a représenté pendant des siècles un souffle d’inspiration, les compositeurs se succédant, s’influençant, si ce n’était que pour prendre un départ différent.

Ce dernier concert de la série a été consacré à trois géants de la musique moderne, comme si la chronologie était observée – mais avec une pirouette à la fin pour rappeler la grande époque Romantique.

Pour commencer, la « Passacaille » d’Anton Webern rince bien des oreilles trop habituées aux ornières harmoniques. Il y fait ses premiers essais dans l’atonalité, même si la structure reste conventionnelle.

Le violoniste Renaud Capuçon* (dont le frère violoncelliste Gautier a déjà joué à Soissons) a été soliste pour le concerto « A la mémoire d’un ange » d’Alban Berg. C’est le concerto qu’il a le plus joué dans sa carrière, dit le programme. Il impose son jeu comme un maître, menant le public a travers cette œuvre, qui montre surtout que le dodécaphonisme (la musique des « douze tons »), loin d’être mathématique, se prête aux élans de cette élégie, joyeuse puis dramatique, à la fille décédée d’Alma Mahler.

Pour finir, l’orchestre a joué la transposition par Schoenberg pour orchestre du premier quatuor pour piano et cordes de Brahms – joué dans la même salle en novembre. Oublier la version musique de chambre était impossible, et sa somptueuse orchestration en prenait encore plus de couleur. Schoenberg déploie toutes les ressources symphoniques pour transformer majestueusement la discrétion de l’original. Deux époques clés de la musique viennoise se rejoignent pour une finale triomphale à cet itinéraire viennois.

* Autre information : il serait tombé immédiatement amoureux de la nouvelle salle soissonnaise, confie plus tard le chef d’orchestre François-Xavier Roth.

Ce concert, comme le précédent, a été à enregistré par Radio France, manifestement séduite par la qualité de l’acoustique. La date de rediffusion n’est pas encore fixée.

denis.mahaffey@levase.fr

Sur la page d’accueil, trois des cinq contrebassistes des “Siècles”.

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