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Dernière plongée dans l’ancienne piscine de Soissons

L’ancienne piscine de l’avenue du Mail s’est vidée de toute activité humaine depuis sa fermeture en 2018. Avant sa future reconversion dans le projet du Pôle de Loisirs Saint-Crépin, il fallait replonger une dernière fois dans ses entrailles comme une exploration urbaine, avec le concours des services bâtiment et communication de la Ville de Soissons.

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Le vendredi 23 février 2018 à 20h, la piscine municipale de l’avenue du Mail à Soissons fermait définitivement ses portes. « Une page se tournera pour les Soissonnais », annonçait GrandSoissons Agglomération avant d’ouvrir un mois plus tard le nouveau complexe aquatique des Bains du Lac à Mercin-et-Vaux.

La nature a repris ses droits sur l'accès principal

Composé de bassins d’été dès le début des années 30 et de la piscine couverte en 1976, l’équipement a bien sûr marqué des générations d’habitants de la cité du Vase (voir l’encadré). Depuis sa fermeture il y a plus de 3 ans et demi, trois bassins extérieurs sur quatre ont été rebouchés, et la piscine couverte n’est plus qu’une coquille vide, attendant que son sort soit prononcé selon les futures opérations qui y seront réalisées. 

À l’extérieur, la nature a déjà repris ses droits.

Le dernier bassin extérieur qui sera conservé, les trois autres ont été enfouis sous terre.

A l’intérieur, quelques objets et outils laissés sur place rappellent l’ancienne activité humaine avant la fermeture, comme s’il avait fallu quitter les lieux en catastrophe. Seul le service bâtiment de la Ville de Soissons effectue encore quelques passages ponctuels et s’assure que l’endroit reste bien hermétique à toute visite inopportune.

Et pourtant, ça bouge pour l’ancienne piscine ou tout du moins ça va bouger, comme l’a auguré la municipalité de Soissons début juillet dans une petite vidéo de 5 mn : un premier appel aux porteurs de projets privés pour son futur Pôle de loisirs de Saint-Crépin. Incluse dans le projet : toute la structure de l’ancienne piscine pour en faire le lieu de nouvelles activités ludiques type bowling, patinoire ou laser game. Il est clair que l’idée du Pôle de loisirs n’en est qu’à ses prémices, l’appel complet à manifestation d’intérêt n’est d’ailleurs lancé que cet automne. La transformation de la piscine historique de l’avenue du Mail est donc encore loin d’être réalisée. Mais avant son remodelage total, il est bon de replonger une dernière fois dans la piscine que tous les Soissonnais ont connue, comme une plongée en urbex, l’exploration urbaine des lieux aujourd’hui abandonnés par l’homme.

Le projet de pistes de bowling imaginé pour le futur Pôle loisirs.

La piscine de Soissons dans son histoire

Retour sur l’historique de la piscine municipale de Soissons, à commencer par sa piscine d’été (ou bains froids) inaugurée le 1er juin 1932. Elle se composait alors de deux bassins à eau non chauffée, un bassin sportif de 33 x 14m (avec plongeoir) et un bassin d’apprentissage de 12,5 x 6m (0,7 à 1,3 mètres de profondeur). La création de deux bassins séparés, l’un destiné à l’initiation, et l’autre au perfectionnement, était une nouveauté pour l’époque où l’on construisait généralement un bassin unique à profondeur croissante. L’aménagement de la piscine était particulièrement soigné, comme en témoignent les cartes postales anciennes.

Une des cartes postales vers 1960 qui montre les baigneurs soissonnais s’amusant dans le bassin extérieur de 33 m (© Région Hauts-de-France).

La construction de la piscine couverte a été décidée exactement le 23 février 1973 au conseil municipal de Soissons, sous la présidence du maire Jean Guerland (1965-1977). L’idée était de compléter les installations de la piscine d’été existante, qui n’était de fait utilisable que pendant les mois d’été. La piscine couverte fut réalisée d’après un projet-type de piscine à deux bassins et pataugeoire, agréé en 1970 et imaginé par l’architecte Jean Doldourian, en collaboration avec l’entreprise CIMEG. Ce « projet-type » émane d’une procédure d’agrément mise en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports en 1966. Cette procédure visait à faire valider, par une commission spéciale, des projets d’équipements sportifs (et notamment des piscines) proposés par des groupements d’architectes et d’entreprises.
Les projets présentés devaient notamment respecter les normes (de sécurité, sanitaires, techniques), présenter une certaine originalité architecturale. Le but était d’encourager les municipalités à s’équiper d’une piscine, en leur proposant de choisir parmi des modèles agréés par l’état, aux programmes et à l’architecture variée, et livrables « clé en main », le prix étant fixé par l’entreprise. Le processus de réalisation d’une piscine se trouvait par conséquent largement simplifié.

Ce système devait en outre permettre de faciliter l’obtention de subventions de la part de l’état. Ces subventions n’étaient toutefois pas systématiques, comme le prouve l’exemple de la piscine de Soissons, pour laquelle la ville n’en a obtenue aucune. La piscine a été financée au moyen de prêts bancaires (5 070 000 francs) ainsi que par un autofinancement de
1 500 000 francs. Le coût global (construction, achat du mobilier, aménagement des abords, installations annexes) de la piscine s’élevait à 7 011 000 francs, ce qui est plus du double du prix de départ annoncé dans le dossier d’agrément (2 820 000 francs en 1970). Ce montant, assez élevé, s’explique notamment par les options réalisées en plus du projet-type (sauna, logement de gardien, foyer-bar), ainsi que par les travaux d’aménagement particuliers (par exemple des vestiaires supplémentaires en sous-sol) du fait de la présence de bassins extérieurs préexistants.

Les deux bassins de la piscine couverte en eau (© Région Hauts-de-France).

La piscine couverte a ouvert le 1er février 1976 au public. Elle a été inaugurée officiellement le 15 février 1976 par le maire, Jean Guerland, et André Rossi, alors secrétaire d’État auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement.
 La capacité d’accueil de la piscine d’été était de 1220 personnes, tandis que la piscine d’hiver pouvait recevoir environ 550 personnes. Dans les années 1980, la piscine a connu plusieurs périodes de travaux de rénovation. Ont été installés des bains-douches, à côté des saunas. En 1988, la charpente en bois lamellé collé, attaquée par les moisissures, fut rénovée. Le 1er juin 2006, la gestion de la piscine, déclarée d’intérêt communautaire, a été transférée à l’agglomération, la piscine restant toutefois propriété de la commune.

Depuis 2015, les bassins extérieurs n’étaient plus utilisés, les installations techniques n’étant plus suffisamment performantes. Le 23 février 2018, la piscine couverte fermait à son tour ses portes. Parallèlement, le nouveau complexe aquatique intercommunal était en projet depuis 2012 sur la commune de Mercin-et-Vaux et accueille les nageurs soissonnais depuis le 31 mars 2018.

Sources : Inventaire de la Région des Hauts-de-France.

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Quand les musiques actuelles débarquent à la campagne

Trois amis ont créé Troc’son Productions. Ils sont bien décidés à propager la musique festive et actuelle en milieu rural, à commencer par les concerts du P’tit Troc’son organisé le 1er avril à Braine.

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Le 1er P’tit Troc’son est organisé le 1er avril à Braine : 4 concerts dont Eko (© Franck Alleron - Vers Solidaires 2018).

Les événements musicaux, familiaux, multiculturels et accessibles au plus grand nombre en terme de prix d’entrée ne sont pas si courants sur le territoire. Il y a bien le festival Berzyk pour le Soissonnais ou Woodrock dans le Laonnois, et si on se concentre sur le Val de l’Aisne, ils sont trop rares voire inexistants. C’est dans cet esprit que trois amis ont monté leur association : Troc’son Productions. L’idée, Renaud Douy, Yohann Baston et Marie-Liesse Kneppert l’avaient déjà en tête depuis longtemps. Ils ont créé l’asso en 2021, ils ont laissé passer les épisodes de la crise sanitaire, puis ils ont décidé de se lancer l’été dernier. Leur motivation : « Organiser des événements musicaux qui mettent en avant les musiques actuelles et plus encore en milieu rural, explique Renaud, le désormais président de Troc’son Productions. Nous voulons démontrer qu’il n’y a pas que dans les villes qu’il se passe des choses. Les gens pourraient justement venir le constater sur notre territoire rural, en l’occurrence celui de la communauté de communes du Val de l’Aisne. L’intérêt est aussi d’y amener des projets qui réunissent le milieu associatif, les collectivités et les producteurs locaux. » 

Yohann, Marie-Liesse et Renaud : les fondateurs de Troc’son Productions.

Forte de ces convictions, l’association propose alors un événement principal, un rendez-vous estival qu’elle veut instituer tous les quatrièmes week-ends de juillet. Ce festival de musiques actuelles se nommera La Guinguette Troc’son, il se déroulera cette année le 22 juillet aux abords du château de Ciry-Salsogne. Comme son nom le laisse à penser, l’ambiance sera à la fête populaire sur un grand espace en herbe avec mât central, ballots de paille et guirlandes lumineuses. 

Mais avant cela, Marie-Liesse, Yohann et Renaud mettent sur pied une première soirée de concerts appelée Le P’tit Troc’son : samedi 1er avril à partir de 19h, au foyer rural de Braine. « Cette première manifestation imprimera la couleur des événements que l’on veut organiser : de la musique festive mais de qualité, avec un tarif d’entrée libre pour que la culture soit ouverte à tous dans les campagnes, souligne Renaud. La soirée en amènera d’autres dans l’année, à chaque saison par exemple. Celle-ci est réalisée en partenariat avec le foyer rural de Braine car il faut savoir que cette petite ville d’un peu plus de 2 000 habitants possède une très belle scène et une très belle salle de 300 personnes. » 

Au programme du P’tit Troc’son : Eko (rock fusion – Soissons, Chauny, Saint-Quentin), A kind of (blues rock – Soissons), Dolmen (stoner rock  – Acy, Braine, Billy-sur-Aisne) et OPA (orchestre punk de l’Aisne – Laon). 

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« Un meurtre à Soissons » : Sing Sing mène l’enquête

Le groupe vocal Sing Sing et sa directrice Nathalie Doyhamboure tournent un film dans la cité du Vase. « Un meurtre à Soissons » sera projeté au cinéma le 25 juin et le 2 juillet.

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Le groupe vocal Sing Sing tourne son film. Ici une scène dans la crypte Saint-Médard.

Un corps a été retrouvé dans un grand vase devant Saint-Jean-des-Vignes… Que chacun se rassure, ceci n’est pas le dernier fait divers sanglant survenu à Soissons, il s’agit du départ de l’intrigue du film tourné par le groupe Sing Sing. Simplement et justement intitulé « Un meurtre à Soissons », il est le dernier projet mené par la troupe vocale. Habituellement exercé à la scène et même aux clips que Sing Sing met en boîte tous les ans, le groupe est passé cette fois au tournage d’un plus long métrage. L’idée est sortie de l’imagination même de sa chef d’orchestre, Nathalie Doyhamboure : « J’avais envie de faire un film sous la forme d’un moyen-métrage depuis des années, explique-t-elle. Le déclic a eu lieu après avoir vu avec mon ami Florence Corcy le film « Mort sur le Nil » de Kenneth Branagh, car nous sommes toutes les deux fans du personnage Hercule Poirot et de ses enquêtes. On a pensé à retranscrire une enquête à Soissons en y intégrant ses légendes et son histoire. Nous avons alors contacté Marie-Laure Fastrez qui a l’habitude d’écrire des sketchs pour les spectacles de Sing Sing. Une semaine plus tard, elle nous livrait le scénario de 30 pages, puis Florence et moi avons écrit les dialogues. »

Sur le site de l’ancienne abbaye Saint-Médard, l’équipe d’AFAM Prod tourne une scène où le gardien de la crypte, alias Serge Berger, accueille les deux enquêtrices, Sabrina Dos Santos et Christelle Proth-Dautriche.

La trame était lancée, fallait-il en trouver les acteurs. Nathalie n’est pas allée chercher loin, son idée était de toute façon d’intégrer la trentaine d’adhérents du groupe. Mais comme chez les pros, un casting et des auditions ont permis de distribuer les rôles. « Tout le monde joue, souligne-t-elle, c’est un film participatif, il y a même une centaine de figurants au total. » Et toujours comme des pros, la chef d’orchestre a fait appel à la jeune société de production soissonnaise, AFAM Prod, pour la réalisation et le montage. L’équipe composée, le tournage pouvait être lancé. Il a débuté en septembre et se terminera en avril après les 28 scènes du script. L’intrigue commençant à la mort d’un professeur de maths du lycée Saint-Vincent-de-Paul, l’établissement a alors ouvert ses portes à toute l’équipe et s’est mué en plateau de tournage. D’autres lieux ont servi de décors au film, comme les pompes funèbres Patrick Moitié, la Bourse aux Grains, le cinéma Clovis ou la rédaction du journal l’Union.

L’équipe au complet pour ce jour de tournage dans la crypte Saint-Médard, avec Nathalie Doyhamboure, directrice de Sing Sing, Fabio à la caméra, Amine au son et Antoine à la lumière et au clap.

Mais le rôle principal ne serait-il pas la ville de Soissons elle-même ? « C’est l’élément central de l’histoire, répond Nathalie. Le film sera diffusé après le spectacle de fin d’année de Sing Sing et il a été écrit en lien avec le thème général, à savoir une balade touristique en Soissonnais. » A défaut de guide touristique, le spectateur sera donc emmené dans les lieux emblématiques de la cité du Vase, dans les pas de la commissaire et de l’inspectrice qui mènent l’enquête et déchiffrent les légendes de la ville. Dernier théâtre de tournage en date : la crypte de l’abbaye Saint-Médard où l’histoire de France a tout simplement débuté. « Avec les décors que nous offre Soissons, on a juste à poser notre caméra et nos lumières », confie la directrice de Sing Sing.

Première projection du film « Un meurtre à Soissons » (durée 1h) : dimanche 25 juin à 14h, au cinéma Clovis de Soissons, une semaine après le spectacle du groupe Sing Sing, samedi 17 juin à 20h, salle Prestige à Cuffies. Deuxième projection du film : dimanche 2 juillet à 14h, au cinéma Clovis.

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Retraites : la rue donne de la voix

1 500 à 2 000 manifestants ont défilé dans le centre-ville le 7 février. Soissons était à cette occasion le rassemblement départemental et intersyndical contre la réforme des retraites après les deux précédents rendez-vous de Saint-Quentin et Laon.

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Après le rassemblement de 3000 personnes le 31 janvier, près de 2000 manifestants ont défilé le 7 février dans le centre-ville de Soissons.

Ce rassemblement départemental n’aura cependant pas concentré autant d’opposants au projet du gouvernement que la semaine précédente, mardi 31 janvier, quand 3 000 personnes avaient rallié le rond-point de l’Archer. Pour autant, le rejet de la réforme s’est bien fait entendre dans les rues de Soissons, de la sous-préfecture à l’hôtel de ville en passant par la place de la République. Le cortège s’est même distingué par son ambiance colorée, condensée et revendicatrice à coups de slogans percutants.

Les chants font aussi partie de l’atmosphère des manifestations. Composée par certains syndicats, ici la FSU, on a pour exemple entendu sur l’air de « La chanson de Prévert » de Serge Gainsbourg : « Oh je voudrais tant que tu te souviennes, Cette retraite était la tienne, Avant 62 ans je crois, C’était jusqu’en 2023 (…) ». Ou encore du Georges Brassens sur l’air de « Putain de toi » : « Toi et tes potes tes banquiers tes ministres, Vous avez décrété qu’on était trop gâté, Tout est bon la planète, l’illusion de la dette, Vous mentez pour mieux nous déplumer. » Et sur Lily de Pierre Perret ça donne : « Dans le système conçu pour financer, Congés payés, sécu et puis retraite, Il faudrait que le CAC 40, Plutôt que d’assurer sa rente, Assume tout ce qu’il doit régler/On l’attendait notre retraite Manu, T’en as diminué la durée, vendu, Après l’travail c’est le cimetière, Tu crois qu’on va se laisser faire, Maquereaux, le peuple est dans la rue. »

D’accord ou non avec la réforme des retraites, elle encourage dans tous les cas l’esprit de créativité. Celui-ci a de nouveau été sollicité avec une autre journée de mobilisation programmée à ce jour le 16 février, suivie par une autre manifestation de l’intersyndicale annoncée le 7 mars.

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