La production de vin dans l’Aisne n’existe jusqu’ici qu’avec le Champagne dans le sud du département. Le vin dit « tranquille » – en opposition à l’effervescent – a bien existé autrefois, Saint-Jean-des-Vignes est là pour en témoigner, le phylloxéra l’a cependant éradiqué depuis longtemps. Mais les temps changent, et le climat aussi du reste, c’est là toute la réflexion que des exploitants du Soissonnais ont entamée il y a 4 ans : « L’idée est née lors d’une réunion du syndicat agricole, nous cherchions comment diversifier l’agriculture soissonnaise, témoigne Benoît Davin, lui-même installé à Mortefontaine. Trois projets concrets en sont sortis : la coopérative du Haricot de Soissons, la location de logements réhabilités dans des corps de ferme pour les étudiants et l’implantation d’un vignoble. »
De l’avis général, cette troisième et dernière idée paraissait « la plus farfelue et la plus difficile à mettre en place techniquement et administrativement », s’amuse Didier Cassemiche, agriculteur à Oigny-en-Valois. Pour autant, huit irréductibles se sont lancés dans l’aventure et ont planté les premières vignes du futur vin soissonnais sur leurs parcelles de Mortefontaine et Oigny-en-Valois, mais aussi à Crouy, Ambrief, Corcy, Parcy-et-Tigny. « Après tout, quelques toutes petites vignes patrimoniales subsistent comme à Septmonts, ajoutent-ils, on sait que l’on peut aussi faire du vin ici. »