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DOSSIER : Méthanisation à la Ferté-Milon

L’entreprise Endives du Valois a déposé en mars 2018 une demande de permis de construire une unité de méthanisation. Demande à laquelle le préfet a donné un avis favorable en date du 14 août dernier. Le projet prévoit une installation de 3 800 m2 au total, avec deux cuves aménagées à la sortie de l’usine. La coopérative investit 4,2 millions d’euros et espère sa mise en route à l’automne 2020.

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Accord donné aux Endives du Valois

Les Endives du Valois ont été créées à La Ferté-Milon en 1983. Cette coopérative regroupant 15 adhérents emploie une soixantaine de salariés, avec un pic de 110 personnes pour la pleine saison d’octobre à mars. 40 tonnes d’endives y sont produites par jour durant cette période.

Michel Gille, l’actuel directeur, a pour sa part intégré l’entreprise en 1984. L’idée de la méthanisation, il l’a eue dès la première année, du fait même de l’activité de l’usine : « Dans le processus de production, les sous-produits d’endives que sont les racines et les épluchages sont stockés ou partent à 80 % dans les champs, explique Michel Gille. Ils se décomposent et dégagent du méthane dans l’atmosphère. Le gros avantage de la méthanisation est tout d’abord de supprimer les odeurs à 99 % car 30 tonnes de racines par jour pourraient aller directement dans le méthaniseur et produire du biogaz. Les racines seront en effet récupérées dans l’usine même, vidées et aussitôt mises dans la trémie d’insertion pour être broyées puis incorporées dans le premier digesteur. » L’objectif est ici d’alimenter le réseau GRDF de La Ferté-Milon et Villers-Cotterêts, avec une production de 80 m3 par heure de biométhane pendant l’hiver et 40 m3 par heure l’été.

Le directeur des Endives du Valois avance d’autres éléments générés par l’unité de méthanisation : « La récupération des éléments fertilisants naturels limitant les engrais chimiques pour les producteurs, la récupération de la chaleur des frigos de l’endiverie pour chauffer les cuves du méthaniseur, l’économie du transport des produits transformés pendant le process et la réduction des gaz à effet de serre. » Michel Gille ajoute encore : « Ce projet est réalisé sur le lieu de production des sous-produits et il permet de réutiliser une friche industrielle où 82 % du tonnage est déjà sur place. »

Michel Gille, directeur des Endives du Valois à La Ferté-Milon.

Les inquiétudes des opposants

Pour autant, le projet de méthanisation ne crée pas l’adhésion totale des habitants de La Ferté-Milon autour de lui, loin s’en faut. Des opposants au projet se sont fait entendre et envisagent même de porter un recours contre l’avis favorable du préfet (lire page suivante). Ils expriment leurs inquiétudes sur plusieurs points auxquels Michel Gille apporte ses réponses :

La proximité des habitations et de l’école
Cette proximité avec l’unité de méthanisation est la principale source d’inquiétude des opposants au projet en cas d’éventuelle explosion. Pour Michel Gille : « Un méthaniseur ne peut pas exploser quand il tourne normalement, il n’y a pas assez d’oxygène et pas de contact avec une flamme. De plus, les règlementations de sécurité sont très contraignantes, le gaz est analysé toutes les 10 à 15 mn par GRDF, la qualité de l’air est très contrôlée et les locaux techniques sont équipés de détecteurs de fumée et de gaz, asservis à des vannes de sécurité. L’incident qui a eu lieu en Bretagne par exemple est dû au fait qu’il y avait une personne qui faisait encore des travaux pendant la mise en route. S’il y avait une explosion, elle ne pourrait d’ailleurs se faire que pendant cette phase de mise en route. »
Le directeur de l’Endiverie s’interroge à son tour : « Dans cette unité de méthanisation, il y aura l’équivalent de 300 kg de gaz en permanence. Mais pourquoi la population ne s’inquiétait pas lorsqu’il y avait encore l’Intermarché avec sa bombonne de 15 tonnes de gaz encore plus proche des habitations ? »

Le trafic routier
Michel Gille assure qu’avec l’unité de méthanisation : « Il y aura tout simplement moins de trafic routier. Du fait que les racines d’endives sortent actuellement de l’usine et sont livrées à l’extérieur, cela représente précisément un nombre de 12,22 passages de camions et de tracteurs par jour. Avec la méthanisation où les racines serviront à alimenter l’unité sur place, ce sera 9,85 passages de camions et cela descend même à 7,31 passages journaliers avec le projet de filtration. »

Les odeurs
Selon le directeur : « Le procédé de méthanisation ne crée pas d’odeurs car il se déroule en milieu hermétique. Environ 98 à 99 % des odeurs disparaissent avec ce procédé, et c’est d’ailleurs pour cela que le projet prévoit une deuxième cuve car ce deuxième digesteur permettra d’être sûr qu’il n’y ait pas d’odeurs. Quant au stockage, les silos seront bâchés pour garder la qualité des matières premières. Il n’y aura aucun stockage à l’air libre de résidus après méthanisation, le digestat sera entreposé dans une cuve étanche gaz. De plus, les émanations de soufre seront filtrées par un système de filtre à charbon. »

L’agrandissement
Face à l’éventuelle idée que l’entreprise décide d’agrandir son unité de méthanisation à l’avenir, Michel Gille répond : “Notre production se fait sur nos 6 mois de grande activité. Il n’y aurait aucun intérêt à construire une plus grosse installation, ce ne serait juste pas rentable.

Les opposants envisagent un recours

Une deuxième réunion des opposants à la localisation du projet d’unité de méthanisation s’est déroulée à La Ferté-Milon, opposants regroupés pour un certain nombre dans l’association Mieux Vivre à La Ferté-Milon (MVFM).

Les porteurs du projet, Michel Gille (directeur de l’endiverie) et Charles Bellet (directeur de la coopérative), étaient présents afin de faire entendre leurs contre-arguments.

La secrétaire de MVFM se remémore : « Notre collectif a vu le jour après la réunion d’information à l’endiverie en octobre 2018, réunion qui nous a alertés plus que rassurés sur les problèmes qu’allaient rencontrer les riverains. » De plus, le fait qu’il n’y ait eu ni concertation en amont avec les Milonais (avant ou après le dépôt de la demande du permis de construire, en mars 2018) ni étude d’impact, en particulier sur le devenir dans dix ou vingt ans, a vraisemblablement créé un sentiment de malaise.

Un intervenant déplore : « On est dans l’incertitude, on nous dit différentes choses sur les risques, les odeurs incommodantes, le trafic des camions. » Les anti-projets affirment que le risque d’odeurs au quotidien est tout à fait possible et que, si les racines d’endives n’auront certes plus à sortir du site (NDLR : elles iront dans le méthaniseur sur place), le transport des citernes de digestat vers les zones d’épandage devrait occasionner le passage de douze camions de 44 tonnes par jour en plus.

Un autre intervenant met rapidement les pieds dans le plat : « Le risque d’explosion est minime, mais il est là. » En effet, de 1992 à 2017, 18 cas d’incendie et 15 cas d’explosion ont été recensés en France par le ministère de l’Environnement, c’est-à-dire à une époque où la méthanisation était encore réduite. Fin 2010, il existait une centaine de lieux, mais désormais beaucoup plus. Et selon MVFM, « si l’on se fie aux articles parus dans la presse, les cas ont été bien plus nombreux ». De plus, le ministère ne recense pas les accidents.

La proximité en question

L’une des craintes des Milonais présents est la proximité (moins de 50 mètres) du futur méthaniseur avec le seul point de captage d’eau potable à La Ferté-Milon. Un intervenant s’insurge sur le fait que « le captage est fragile, ce n’est pas seulement une question de distance ; s’il y a la moindre explosion, la voûte du captage s’effondrera et l’on sera tous à l’eau minérale pendant un an ». Néanmoins, la loi autorise la construction d’un méthaniseur s’il est à plus de 20 mètres d’un point d’eau potable.

Autres sujets très sensibles pour certains membres de l’assistance : « Les habitations les plus proches qui risquent de perdre de leur valeur ou même être invendables » ; « la proximité de l’école primaire à 500 mètres et du lycée technique, avec le risque que des parents ne viennent pas s’installer à La Ferté-Milon, d’où perte d’élèves potentiels » ; « le possible amalgame dans un récent bulletin municipal au sujet des emplois qui pourraient être menacés à l’endiverie si les opposants obtenaient gain de cause ». Le point d’orgue de la réunion est le témoignage de Patrick Bisbrouck, qui habite à 200 mètres du site de méthanisation d’Ussy-Sur-Marne : « Avec un problème de vent dominant, la méthanisation, ça sent mauvais quand on en est proche, à cause de la torchère et du soufre à l’intérieur de la cuve. J’ai même eu de mauvaises odeurs à seulement 3 degrés. Et une question que vous devez vous poser, c’est comment sera tenu le site : sur celui près de chez moi, il y a des écoulements d’eau mal gérés, ça sent mauvais. Je subis aussi le passage des camions, la poussière et la dérive qui a eu lieu, à savoir l’introduction du lisier comme intrant, ce qui n’était pas prévu ; cette dérive-là, personne à La Ferté-Milon ne l’intègre au projet au jour d’aujourd’hui. »

Les opposants au projet réunis à La Ferté-Milon le 24 mai dernier.

Plus beau village de France ?

une intervenante le dit de façon péremptoire aux porteurs du projet : « Des intrants végétaux du début, à l’envie de passer aux intrants faits de matières organiques, carnées, avec rotations supplémentaires de camions, qui nous garantit qu’un jour, vous n’allez pas introduire autre chose ? Nous n’avons aucune garantie. »

Michel Gille se défend : « Notre projet sera une petite boucle, une unité de taille moyenne presque quatre fois plus petite que celle d’Ussy, juste deux digesteurs ; tous les mois, on devra déclarer à la préfecture ce qu’on mettra, on ne peut pas mettre n’importe quoi. » À ceci, les opposants répliquent qu’il suffit d’une déclaration en préfecture pour changer les intrants.

Par ailleurs, une dame dans le public s’interroge : « pourquoi la mairie est d’accord avec la localisation du futur méthaniseur alors que d’autres mairies se sont mobilisées contre des projets identiques ».

De son côté, MVFM, qui a aussi déploré la passivité de la mairie pendant la période de consultation, a emmené le député Jacques Krabal voir l’emplacement du projet, entraînant son étonnement devant la proximité avec les maisons les plus proches. Il s’est engagé à transmettre une lettre au ministre concerné, en particulier pour faire évoluer la loi sur la distance minimale.
De plus, l’association ironise sur le fait que le méthaniseur sera visible du château de Louis d’ Orléans alors que la commune vient de participer au concours du plus beau village de France, et revendique comme seul et unique but que le méthaniseur, en raison du principe de précaution, soit construit à au moins 200 mètres de la première habitation (NDLR : elle est à 53 mètres pour le moment). En effet, comme le résume l’ancien conseiller municipal Jacques Damon lors de la réunion du 24 mai, « le seul débat, c’est la localisation ».

Quant à MVFM, la secrétaire expose où en est leur action : « Lors de notre rendez-vous avec le sous-préfet le 12 juin, où étaient aussi présents les représentants du projet, de la mairie et un médiateur, nous avons pu nous exprimer et nous espérons avoir été entendus. Puis, lors des deux réunions de groupes de concertation les 6 et 8 juillet, rassemblant des représentants de la mairie, du projet, de MVFM et des Milonais, nous avons survolé le dossier sans entrer dans les détails. Les thématiques ont été posées, mais nous espérons pouvoir les approfondir. »

Sans envisager de coup de force comme ce fut le cas à La Neuville-Lès-Dorengt le 8 juillet pour un autre projet d’unité de méthanisation, MVFM compte déposer des recours auprès du tribunal administratif étant donné que le préfet a rendu un avis favorable au projet le 14 août.

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Soissons fête son haricot tout juste labellisé IGP

Soissons organise sa Fête du Haricot 2023 du 22 au 24 septembre avec un haricot fraîchement labellisé IGP, Indication Géographique Protégée. Approuvée depuis le 2 juin, elle a été remise début juillet aux producteurs de haricot de Soissons. Il sera plus que jamais mis à l’honneur durant trois jours de festivités.

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La commissaire européenne Brigitte Fiasse est venue remettre en main propre la labellisation IGP aux producteurs locaux de haricot de Soissons. Il faut bien comprendre que la distinction n’est pas anodine : « Le haricot de Soissons entre dans un club très sélect de la région des Hauts-de-France qui ne compte que quatre produits IGP, notre haricot étant le premier à décrocher le label depuis 10 ans », souligne Didier Cassemiche, le président de l’association des producteurs locaux. Il rappelle que la démarche « ne fut pas un long fleuve tranquille depuis la création de la coopérative agricole en 2003 et notre volonté d’aller chercher un label de qualité. Mais c’est maintenant le début d’une nouvelle histoire et chacune des 543 communes qui font désormais partie de cette aire de production du haricot de Soissons va s’approprier le label et faire progresser l’IGP. » Il note que la demande est aujourd’hui plus forte que l’offre, « c’est pourquoi une feuille de route pour développer la filière avec l’IGP a été établie pour les années à venir ».

GrandSoissons Agglomération et son président Alain Crémont mettent en avant « le fruit d’un travail collectif constitué de plusieurs acteurs, guidés par la volonté de protéger la culture, la transformation puis la commercialisation de ce fleuron local, cette protection d’un symbole du patrimoine soissonnais ». Il associe en l’occurrence les producteurs locaux d’une part, mais aussi la confrérie du haricot de Soissons, le Département de l’Aisne, la chambre d’agriculture, le Pôle Légumes Région Nord, les collectivités d’Oulchy-le-Château et Retz-en-Valois et bien sûr la Région Hauts-de-France qui accompagne depuis 2018 l’émergence et la structuration de la filière. Son aide technique et financière représente plus de 200 000 euros. GrandSoissons a de son côté accompagné techniquement et financièrement les producteurs locaux à hauteur de 50 000 euros en 2022.

Pour l’agglo : « Cette labellisation est un véritable enjeu pour la région de Soissons, car elle permettra de protéger et de valoriser un produit local de qualité, tout en encourageant une agriculture responsable et durable. Elle sera également bénéfique pour les consommateurs, qui pourront ainsi être assurés de la qualité et de l’origine du haricot de Soissons qu’ils achètent.

L’IGP du haricot de Soissons est une excellente nouvelle pour la région et pour les producteurs de haricot de Soissons en particulier. Cette reconnaissance permettra de protéger et de valoriser un produit de qualité, tout en encourageant une agriculture locale, responsable et durable. »

Pour la réception de l’IGP, l’explication de la culture du haricot de Soissons a directement été organisée dans une parcelle, ici à Parcy-et-Tigny, pour les représentant(e)s de l’Europe, de la Région, du Département et des collectivités et associations locales.

La zone IGP

L’Indication Géographique Protégée (IGP) identifie un produit agricole dont la qualité et la réputation sont liées à son origine géographique. Elle a été créée en 1992 dans le cadre de la politique européenne de qualité concernant ses produits agricoles et alimentaires. En France, la gestion de ce signe officiel est confiée à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Pour l’obtenir, une étape, au moins dans la production, la transformation ou l’élaboration du produit doit avoir lieu dans l’aire géographique définie et délimitée. L’IGP peut être basée sur la réputation du produit, reconnu par le public, et elle doit être liée à un savoir-faire ou une qualité attribuable à son origine géographique. Elle ne se crée pas, elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale et internationale. Le label est symbolisé par un macaron jaune et bleu qui de ce fait protège le produit dans toute l’Union européenne. A ne pas confondre avec l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) sur le territoire français, et l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) au niveau européen, ces labels remplissant un cahier des charges encore plus strict sur leurs zones géographiques moins étendues, définissant ainsi la typicité de leurs terroirs.
Depuis son enregistrement officiel le vendredi 2 juin 2023 par la commission européenne, le haricot de Soissons rejoint donc les 146 produits agroalimentaires IGP enregistrés en France, à ceux-ci s’ajoutent les 74 vins IGP et les 2 cidres IGP français. Le haricot de Soissons devient aussi l’autre haricot reconnu de la région Hauts-de-France avec le Lingot du Nord, IGP de la plaine de la Lys. L’INAO expose : « Les étapes de production allant du semis au battage sont réalisées dans l’aire géographique du “Haricot de Soissons”. Son cœur se trouve à Soissons mais rayonne au-delà, sur plusieurs communes alentour, dans un environnement de plaines et de vallées. »

Le savoir-faire des producteurs de haricots de Soissons

En attribuant le label IGP au haricot de Soissons, l’Institut National de l’Origine et la Qualité (INAO) valorise en même temps « les pratiques développées au fil des siècles par les producteurs locaux » et reprises aujourd’hui par 19 producteurs sur le territoire. Parmi eux, 17 adhèrent à la coopérative agricole du haricot de Soissons créée en 2003 et 2 sont indépendants.

L’INAO rappelle que « le département de l’Aisne est connu depuis le 18e siècle pour sa production de haricots secs. Plusieurs espèces et variétés de haricot étaient autrefois présentes sur ce territoire, mais seul le “haricot de Soissons” est aujourd’hui encore cultivé par des producteurs, qui font vivre un savoir-faire ancestral. » GrandSoissons Agglomération, l’un des acteurs principaux à l’obtention de l’IGP précise que « malgré sa renommée et son histoire, le haricot de Soissons a longtemps été victime de la concurrence de variétés cousines importées et de la pression des prix bas. Pourtant, les producteurs de haricot de Soissons ont toujours su défendre leur produit, en préservant une production locale et de qualité. Ils sont aussi les défenseurs d’un savoir-faire traditionnel puisque l’intégralité de la culture du haricot de Soissons est un travail qui se fait à la main. »

Sur le plan purement technique :
« Le semis est effectué sur des parcelles scrupuleusement sélectionnées permettant d’éviter le gel avec un écart entre les rangs pour une aération et un ensoleillement optimal de la plante. Le choix de la variété Phaseolus coccineus pour le “haricot de Soissons” garantit des plantes grimpantes, rustiques et très vigoureuses qui seront tuteurées pour les guider en hauteur. » L’INAO explique encore que « la récolte se déroule à la main quand les gousses sont desséchées et de couleur marron dominante, soit par la cueillette des gousses en un ou plusieurs passages ou en plante entière, au minimum 3 semaines après la coupe des pieds. Le battage, le tri et le stockage permettent de préserver la qualité et la conservation des grains. » Actuellement, les 19 producteurs locaux cultivent le haricot de Soissons sur 11 hectares, avec un rendement moyen entre 2 et 2,5 tonnes par hectare (données 2019).

Didier Cassemiche, le président de l’association des producteurs de haricot de Soissons, témoigne : « Nous, producteurs, sommes sincèrement heureux de cette reconnaissance du territoire. L’IGP est une étape fondamentale dans notre action collective. Une nouvelle aventure s’offre désormais à nous pour mettre en place un important travail sur la structuration de la filière, pour faire vivre l’IGP et valoriser le Haricot de Soissons. »

La culture du haricot de Soissons, ici chez l’un des producteurs locaux à Parcy-et-Tigny.

Le haricot dans l’assiette

Comme le décrit l’INAO : « On reconnait le haricot de Soissons à son gros grain en forme de rein et sa couleur blanche ou ivoire. Avant dégustation, le haricot de Soissons nécessite un trempage de 12h : il se dotera ainsi d’une peau fine qui deviendra quasi imperceptible après cuisson. Tendreté et fondant seront alors au rendez-vous. Il peut être servi chaud, en accompagnement de viandes (mouton, bœuf, porc, volaille, gibier…), poissons, confits, ou froid pour agrémenter une belle salade. Le haricot de Soissons est commercialisé uniquement en grain sec en grandes et moyennes surfaces, épiceries fines, magasins de producteur, vente directe et salons gastronomiques. » Les élus de GrandSoissons Agglomération confirme qu’avec cette IGP : « Les conditions climatiques et géographiques de notre région sont parfaites pour la culture de ce légume sec, ce qui donne au haricot de Soissons son goût unique et sa texture fondante. »

Au lycée Saint-Vincent-de-Paul à Soissons, la section hôtellerie met en avant le produit local de la cité du Vase et sa nouvelle IGP. Ici, à l’occasion de la remise officielle du label aux producteurs locaux, les élèves avaient préparé plusieurs mets et plusieurs plats autour du haricot de Soissons. Et ce gros haricot blanc inspire déjà les restaurateurs soissonnais car il entre dans la composition d’une quinzaine de leurs plats.

Le haricot de légende

L’origine du haricot de Soissons et sa légende débutent pendant la guerre de Cent Ans : « Alors que la peste ravage la contrée, les Soissonnais survivants s’enfuient, emportant avec eux leurs récoltes. Pendant la fuite, beaucoup perdent des graines. A leur retour, que ne trouvent-ils pas ? Un champ couvert de fèves. L’humidité des berges du canal de la Crise favorise une exceptionnelle récolte qui permit de nourrir sans peine toute la population. Ce haricot devenu célèbre est depuis lors dit “de Soissons”. »

A cette histoire, s’ensuit la légende du guetteur de la cathédrale, une légende qu’aime partager la confrérie gastronomique des compagnons du haricot de Soissons qui en fait la promotion en France et à l’international, et qui voit avec l’IGP son rêve se concrétiser 26 ans après sa création : « A la fin du XIXe siècle, un guetteur nommé “Le Paon” ne quittait pas le haut de la tour de la cathédrale, d’où il surveillait la ville et les incendies. Fatigué de l’aridité de sa plate-forme de pierre, il décida de l’égayer en semant des haricots de Soissons dans des caisses disposées le long des garde-fous. Ses plantations volubiles s’accrochèrent à la rampe et couronnèrent la tour d’une verdure étonnante. “C’est du vrai Soissons” disait-il à ses visiteurs en ajoutant : “Dieu créa la fleur et lui dit : sois rose ! Il créa le haricot et lui dit : Sois Son et vas en paix ! “ »

La confrérie et son Grand Maître, Yana Boureux, devant le jardin du haricot de Soissons au pied de la cathédrale.

La Fête du Haricot : les temps forts

La Ville de Soissons organise sa Fête du Haricot 2023 les vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 septembre sur l’esplanade du Mail.

Au programme : concerts, théâtre, spectacles, contes, arts de la rue, danses, ateliers, concours et dégustations. L’événement sera inauguré vendredi à 18h30, un grand feu d’artifice sera tiré de l’esplanade du Mail samedi à 21h30 et la Parade Clovis déambulera en cœur de ville dimanche à partir de 11h. Le programme complet est visible sur le site www.feteduharicot.fr.

Le pavillon du Haricot : à la rencontre des acteurs du développement de la filière du haricot de Soissons avec l’association des producteurs du haricot de Soissons, la confrérie gastronomique du haricot de Soissons, la dégustation et les démonstrations culinaires de chefs renommés, en partenariat avec la section hôtelière du lycée Saint-Vincent-de-Paul. La nouveauté : le concours d’écossage du haricot samedi à 17h. Inscriptions sur place, attention places limitées.

L’espace des créateurs : à la découverte du savoir-faire et l’excellence des exposants et artisans 100 % locaux. Concours d’art floral : samedi de 10h à 12h30, inscription au 06 83 33 92 40 ou sur www.feteduharicot.fr. Atelier d’art floral : samedi et dimanche de 15h à 18h, inscription sur place. Marché des créateurs : vendredi soir, samedi et dimanche toute la journée. L’atelier des créateurs : samedi et dimanche de 14h à 17h, dès 6 ans.

Le marché gourmand : pour goûter les saveurs des produits du terroir d’une cinquantaine d’exposants venus de la France entière, avec une douzaine de confréries. Le coup de cœur des Chefs : samedi de 10h à 12h30.

La ludosphère : détente, animations, activités ludiques et culturelles en famille. Nouveau : la SAEA propose des démonstrations et initiations d’escrime ancienne, samedi et dimanche de 13h30 à 17h30. Jeux surdimensionnés de la ludothèque. Atelier dessin aquarelle : samedi de 10h à 20h. Jeux de société modernes : dimanche de 10h à 18h. Espace animé par des associations et clubs soissonnais.

En parallèle, activités nautiques proposées par les Voiles du Soissonnais, la Société Nautique Soissonnaise et le club de plongée sous-marine à la SNS, 2 avenue du Mail.

La Parade Clovis se déroulera dans le cœur de ville, dimanche à partir de 11h (archive Mathieu Morice).

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Changement de direction chez Alpha 3 Informatique

Alpha 3 Informatique, prestataire de solutions informatiques professionnelles, a été fondée en 1992 par Fabien Deville, aujourd’hui à la retraite. A la direction depuis 2022, Romuald Waag a repris les valeurs de l’entreprise. Il fait perdurer la rigueur du service et la satisfaction du client à travers le même sens du conseil, le souci de réactivité et la confiance. Confiance envers son équipe, son matériel et son expertise. Entretien :

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Romuald, racontez-nous votre arrivée chez Alpha 3 Informatique :

J’ai toujours apprécié l’esprit de rigueur chez Alpha 3. Je travaillais déjà en collaboration avec eux depuis 20 ans, j’étais dans le secteur de l’informatique de gestion à Compiègne. La moitié des collaborateurs ici le sont depuis plus de 10/15 ans, il y a peu de turn over. L’équipe de 15 personnes fait en sorte que nos clients se concentrent sur leur métier, sans se soucier de l’informatique. J’arrive ici avec une bonne maitrise du secteur, de l’activité et des besoins des clients. C’est donc naturellement que j’ai repris les rênes depuis 2020 avec une passation en douceur. Loïc Cliquot, technicien support pendant 20 ans, est par ailleurs, devenu le directeur adjoint.

Quelle est la marque de fabrique de Alpha 3 ?

Notre qualité de service depuis 30 ans.
Nous sommes spécialisés dans l’équipement informatique des TPE/PME. Nous pouvons dire que nous nous substituons au service informatique d’une entreprise qui n’en possède pas. Nous louons, vendons et mettons en place des postes, des serveurs, des systèmes de sauvegarde, de la sécurité (pare-feu, antivirus…), de la messagerie, de la maintenance avec une assistance et réactivité au quotidien. Nous avons à cœur de nous adapter aux besoins et au budget du client. Nous sommes liés à nos clients et nous les accompagnons dans leur projet. Notre satisfaction, c’est que le chef d’entreprise n’entende pas parler de problèmes informatiques. Nous ne proposons que le matériel que nous maitrisons, c’est plus efficace et plus simple pour tout le monde.

Vous louez et reconditionnez votre matériel ?

Oui avec la location, le matériel de nos clients est renouvelé tous les 3 ans, donc toujours à la pointe de la performance et de la technologie. Ensuite, nous le reconditionnons. C’est une solution à la fois écologique et avantageuse pour nos clients à petit budget, avec la garantie de fiabilité « Made in Alpha 3 ».

Il y a une forte tendance à la cybersécurité… Quels conseils donner aux chefs d’entreprises ?

Ne transigez pas avec la sauvegarde de vos données. Depuis quelques années, les cyber-attaques ont explosé, c’est une réalité et ceux qui en ont fait les frais vous le diront.

Alors confiez-nous vos données, nous avons les moyens de les sécuriser et de vous les restituer.

 

ALPHA 3

03 23 76 31 96

78 avenue de Laon • 02200 SOISSONS

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La Cité ouvre ses portes

L’Élysée et le ministère de la Culture l’ont annoncée officiellement début août : la Cité internationale de la langue française sera inaugurée par le président Emmanuel Macron, jeudi 19 octobre au Château François 1er de Villers-Cotterêts.

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Dans le château de Villers-Cotterêts restauré, la Cité internationale de la langue française sera inaugurée par Emmanuel Macron le 19 octobre (© CMN).

Le Centre des Monuments Nationaux et toute la Cité d’Alexandre Dumas s’apprêtent à célébrer un événement historique pour la ville : l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, deuxième plus gros chantier de France après la restauration de Notre-Dame-de-Paris. Le président Emmanuel Macron avait lui-même initié le projet une fois élu en 2018 après avoir visité le château durant sa campagne de 2017. Il y a vu ce haut-lieu de l’histoire de France puisque François 1er y signa en 1539 l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui institua le français comme langue officielle du pays. Mais abandonné depuis 2014 après avoir accueilli une maison de retraite pendant des années, il a fallu s’engager dans un chantier colossal pour réhabiliter ce monument historique pourtant classé en 1997 et le restaurer à la hauteur de l’ambition de la Cité internationale. Commencé début 2020, le chantier aura nécessité plus de 200 millions d’euros de travaux. L’investissement n’est pas passé inaperçu à l’échelle nationale. Le magazine L’Express parlait d’ailleurs en juin dernier de « folie présidentielle à 200 millions d’euros (…) Conte de fées ou fait du prince ? » se demandait la journaliste qui observait également sur place : « Difficile d’imaginer, en arrivant à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, qu’ici avance le deuxième plus gros chantier patrimonial de France après Notre-Dame de Paris. Au comptoir de La Française ou du Longchamp, à l’ombre de la statue d’Alexandre Dumas ou devant l’hôtel de ville, le sujet est absent des conversations. Seuls les bips des camions de chantier qui reculent et les cris des ouvriers qui s’interpellent sur les toits d’ardoises brisent l’apparente indifférence qui entoure la future Cité internationale de la langue française voulue par Emmanuel Macron, dont l’ouverture est désormais envisagée “à la fin de l’été” ».

L’inauguration a en effet été plusieurs fois repoussée, mais elle est désormais bien officielle : elle aura lieu jeudi 19 octobre, en présence, bien sûr, du président Macron pour couper le ruban. Si les Cotteréziens eux-mêmes ont paru s’en désintéresser, l’annonce de l’ouverture leur fait petit à petit prendre conscience de la réalité du projet. Ils touchent du doigt l’ampleur de l’opération et ses 200 000 visiteurs annoncés chaque année : « Cela aura peut-être des répercussions sur nos activités ? » entend-on chez des commerçants. Se voulant être le point d’ancrage du monde francophone, il est certain que l’ouverture de la Cité internationale à Villers-Cotterêts va bouleverser la vie de toute la ville et même de toute une région.
Pour Marie Lavandier, la présidente du Centre des Monuments Nationaux : « C’était notre devoir de sauver ce château de François Ier, c’est notre honneur d’y être parvenus en moins de cinq ans, au terme d’un chantier colossal. C’est donc à une véritable renaissance que nous avons procédé. Les équipes du Centre des monuments nationaux, conduites par Philippe Bélaval, mon prédécesseur jusqu’en janvier 2023, ont œuvré sans relâche, aux côtés de centaines d’entreprises, de compagnons et d’ouvriers auxquels je veux rendre hommage, pour redonner au château tout son lustre, aux décors sculptés leur finesse et aux espaces leurs volumes. » Elle précise aussi : « Au-delà, sous la direction de Paul Rondin qui a rejoint le projet en janvier 2023, la Cité a l’ambition de devenir un lieu de vie, de découverte, ouvert sur la ville, où Cotteréziens, public français et touristes internationaux se croiseront et échangeront. »

La billetterie en ligne ouvre aussi

Le Centre des Monuments Nationaux a ouvert sa billetterie en ligne depuis le 5 septembre pour réserver son entrée de visite du parcours d’expositions de la Cité internationale de la langue française. A savoir que pour son ouverture, les visites sont gratuites du 19 au 29 octobre mais il est tout de même impératif de réserver son billet. La billetterie devient payante à partir du mardi 31 octobre, le lundi (30 octobre) étant le jour de fermeture et restera le jour de fermeture hebdomadaire de la Cité internationale.

Entrées à réserver sur www.cite-langue-francaise.fr – onglet billetterie.
Plein tarif : 9 € – Gratuit pour les moins de 26 ans.

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