« Il va falloir être encore patient 12 à 14 mois », annonce le maire Alain Crémont aux riverains et commerçants des berges de la rive gauche, réunis à l’hôtel de ville pour leur présenter le programme des travaux de réaménagement. Avant tout, les services de la Ville sont partis du constat que « les quais bas sont en mauvais état, sous-exploités et peu lisibles. Le quai haut est pour sa part colonisé par un stationnement dévorant l’ensemble des espaces au détriment du piéton et de la végétation, masquant le rapport à la rivière. »
Car la vision de la municipalité est de « redonner son sens à la rivière dans la ville. On l’avait presque oublié, et pourtant la rivière Aisne marque fondamentalement Soissons depuis sa création. Les travaux en cours sur les berges visent notamment à ce que chacun puisse se réapproprier ces bords de rivière. » A cela s’ajoute l’observation que les villes traversées par une rivière possèdent une attractivité particulière. L’objectif global en somme ? « Renforcer l’attractivité de Soissons et dynamiser son centre-ville. »
Dans la continuité de la première tranche du pont Gambetta à la passerelle des Anglais, la deuxième tranche de travaux est donc engagée jusqu’au pont du Mail, le long des rues de la Résistance et Ernest Ringuier. Elle est programmée en huit phases, jusqu’au 13 juillet 2023 exactement. Certaines phases impliqueront l’arrêt de la circulation avec déviation, durant la période d’été en particulier. Celles du réaménagement des quais bas seront réalisées durant la période hivernale. Dans 14 mois, la ville aura donc sa rive gauche totalement refaite, « dans la continuité de la rive droite », précise Alain Crémont. A ce sujet, le maire ne peut s’empêcher de rappeler que si le quai Saint-Waast paraît bien minéral, « c’est en effet parce qu’il s’agit là d’un quai de déchargement des péniches et que le transport fluvial est un mode qui gardera sa place à Soissons. »
La voie réaménagée et partagée
La nouvelle voirie s’étendra de l’avenue de l’Aisne à l’avenue du Mail. Elle sera calibrée à 6 m afin d’y limiter la vitesse à 30 km/h.
Un travail de requalification a été conduit pour supprimer les haricots de voirie et autres éléments routiers « qui n’ont pas leur place en cœur de ville », souligne l’adjointe à l’urbanisme et aux travaux, Ginette Platrier. Cette voie sera décalée au droit de l’hôtel de ville, de l’îlot de l’intendance, de la rue de la Résistance et de l’avenue de l’Aisne. Ginette Platrier précise que cet espace récupéré aura pour conséquences dans l’aménagement de :
« Maintenir le stationnement mais celui-ci est rationalisé et réorganisé afin de s’intégrer à l’espace public au sein de filtres végétalisés mettant à distance la voiture du promeneur. »
Sur ce point, le maire a confirmé aux riverains que le nombre de places est maintenu, il augmente même de 117 à 121 places.
« Elargir les trottoirs côté front urbain mais aussi le long du quai haut afin d’y créer une vraie promenade large et confortable en belvédère sur l’Aisne. Insérer des salons urbains dans le tissu viaire
(NDLR : le réseau formé par toutes les voies de circulation) comme des îlots piétons confortables, connectés et fortement plantés, pour y apporter de la fraîcheur et de lutter contre le phénomène des îlots de chaleur urbains. Les bandes plantées et jardinées seront traitées en creux pour gérer les eaux pluviales. »
Au sujet de la végétation, Alain Crémont a exposé lors de la réunion publique que sur les 35 arbres de l’ensemble du projet, 11 seront conservés, 24 seront abattus (16 pour raisons sanitaires et 8 pour le projet). En revanche, 61 arbres seront plantés, soit au total 72 arbres conservés et plantés. Il a alors souligné ici « l’amélioration du patrimoine arboré ».