Très vite, la maîtrise d’ouvrage de la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) de la DRAC Hauts-de-France a en effet voulu reconstruire la rose du XIIIe siècle à l’identique. Une opération ambitieuse confiée à la maîtrise d’œuvre d’Olivier Weets, architecte en chef des Monuments historiques, et son agence. Cette volonté de reprendre à zéro la construction de la rose fait suite à une étude de diagnostic préalable, diligentée rapidement après la mise en sécurité de la façade, la récupération et le classement des vitraux, la sauvegarde des matériaux d’origine. L’équipe était composée d’architectes, ingénieurs, historiens, restaurateurs de vitrail et économistes de la construction. Grâce au remontage à blanc des remplages (NDLR : le réseau de pierres garnissant l’intérieur de la rose) dans la nef de la cathédrale, ils ont cependant conclu que le réemploi des matériaux d’origine, déjà fragilisés, était impossible. Des relevés lasergrammétriques avant le sinistre avaient déjà démontré que la structure présentait des déformations provoquées par l’action du climat et du poids permanent sur la rose depuis des siècles. D’une forme ronde, la rose s’était ovalisée par un écrasement de l’ordre de 20 cm. L’étude de diagnostic préalable a alors confirmé que lorsque la rose a été frappée par la tempête, elle se trouvait dans un état limite d’équilibre. En somme, le passage d’Egon a été un mal pour un bien, ce n’était qu’une question de temps avant que la rose ne tombe. La DRAC a donc validé ce programme de travaux : « La reconstruction de la rose du XIIIe siècle à l’identique avec une symétrie désormais parfaite, en reproduisant les moulures et le décor sculpté des éléments déposés, et en augmentant légèrement l’épaisseur des remplages. L’emploi de la roche dure de la Croix Huyart Banc H4, dont les données pétrophysiques se rapprochent des pierres d’origine, a été retenu selon les préconisations du Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) et de l’architecte des bâtiments de France, conservateur de la cathédrale. » L’ancien réseau de pierres est celui qui a été exposé à l’abbaye Saint-Léger dans le cadre de l’exposition « La Rose et la Tempête ».