La requalification du boulevard Victor-Hugo s’inscrit dans le plan de rénovation complète du centre-ville et des quartiers de Soissons lancé par la municipalité dès le premier mandat du maire Alain Crémont (2014-2020). Dans la continuité du boulevard Jeanne d’Arc ici, le boulevard Victor-Hugo s’intègre dans le projet plus global de rénovation du quartier Saint-Crépin, un programme plus vaste à 50 M€, la partie Victor-Hugo étant pour sa part budgétée à 5 M€.
La présentation du futur boulevard Victor-Hugo était très attendue puisqu’il s’agit là du plan B de la Ville de Soissons. Il y a près d’un an, le premier projet a en effet été suspendu suite à la levée de boucliers, notamment de l’association Soissonnais en Transition, contre l’abattage de la quadruple rangée de 145 tilleuls du boulevard. Alain Crémont avait alors reconnu être « décidé mais pas obstiné » et avait confirmé l’abandon de cette première version du projet pour concevoir une nouvelle étude, « avec la volonté de sauver le maximum d’arbres ». Cette deuxième version a semble-t-il convaincu l’ensemble du public, Soissonnais en Transition y compris, qui y voit là « un nouveau projet qui préserve mieux le patrimoine arboricole de Soissons ».
En premier lieu, il fallait revoir le remplacement des canalisations d’eaux pluviales et d’eaux usées qui condamnait justement le plus grand nombre d’arbres à l’origine du projet. « L’un des grands chantiers de Soissons est invisible, sous nos pieds : c’est celui de l’assainissement, témoigne la municipalité. Remplacer des conduites, qui pour certaines peuvent dater d’il y a un siècle, constitue d’ailleurs également un enjeu écologique. »
Et le boulevard Victor-Hugo en est le premier concerné : « Le réseau actuel, outre sa vétusté, ne dissocie pas eaux pluviales et eaux usées. Ce qui signifie tout simplement que les eaux pluviales sont contaminées et rejoignent pour l’heure la station d’épuration et non pas la nappe phréatique. Or, en surface les tilleuls ont depuis des décennies pris racine, créant en certains endroits un enchevêtrement avec les canalisations. Afin de prendre des décisions les plus rationnelles possibles, des études phytosanitaires ont été réalisées. Il en est ressorti que certains arbres devaient être abattus. »
Le nouveau programme de travaux prend donc en considération ces éléments, à commencer par la protection du maximum d’arbres tout en remplaçant les canalisations d’eaux usées. Ce chantier débute dès le mois de mars (voir le calendrier des travaux en encadré page suivante). L’évacuation des eaux pluviales se fera quant à elle naturellement à travers les espaces verts. Les travaux spécifiques du réseau d’assainissement nécessiteront toutefois l’abattage de 14 arbres. Au total, sur les 214 arbres existants sur l’ensemble du projet : 89 arbres seront supprimés, 125 conservés et 90 plantés, soit un nouveau total de 215 arbres après travaux (voir le détail dans l’encadré ci-dessous).
Parallèlement, suite au diagnostic de biodiversité réalisé par le CPIE de l’Aisne (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement), le projet inclut une « compensation écologique » : 46 nichoirs seront posés sur les arbres conservés et 66 arbres seront plantés sur le boulevard Edouard Branly. La Ville de Soissons présente ces dernières plantations comme « le début de création d’une forêt péri-urbaine ». Il s’agit là d’un projet de plantation de 4 680 arbres et 3 120 arbustes que la municipalité annonce comme
« un nouveau poumon vert de la ville ».