Le modèle d’éco-quartier étant la base du projet, des options de développement durable ont été retenues : des toitures – terrasses végétalisées « pour le tamponnement des eaux de pluie », des panneaux photovoltaïques pour la production domestique d’électricité et bien sûr le bois pour la structure, les panneaux de façades et certains revêtements. A la question « pourquoi le bois ? », Jean-Pierre Pouget répond : « C’est le seul matériau qui se renouvelle naturellement, il absorbe et stocke le CO2, il optimise l’étanchéité à l’air et à l’eau, il permet d’avoir un chantier propre puisque les interventions n’engendrent ni ciment, ni plâtre et encore moins de déchets sales. Le bois, c’est donc bon pour l’environnement. »
Au sein du cabinet Pouget-Delasalle, Jérôme a pu apporter toute son expertise, lui qui s’est spécialisé dans le domaine en suivant plusieurs formations sur la construction bois. Jean-Pierre a en quelque sorte amené sa dernière pierre à l’édifice, lui qui a pris sa retraite en 2016 et donné les rênes de la société à son collègue : « C’est un peu mon dernier projet personnel, confirme-t-il. Mais c’est aussi parce que je croyais en ce beau projet que j’ai voulu le présenter au concours régional de la construction bois. » Bien lui en a pris car ce prix spécial du jury vient couronner la carrière « d’un fils d’ouvrier » comme il aime à se définir, qui a commencé à dessiner presque par hasard avant de fonder son agence en 1982. Il ne manquerait alors qu’un prix national, le prix national de la construction bois 2021 en l’occurrence, et pour lequel ce même projet concourt comme seul représentant des Hauts-de-France. Il sera remis le vendredi 16 juillet à l’occasion du Forum International Bois Construction. « La grande messe », se réjouit Jean-Pierre Pouget, le forum se déroulera au Grand Palais éphémère, construit sur le Champ-de-Mars face à la Tour Eiffel par un autre architecte soissonnais à la renommée internationale : Jean-Michel Wilmotte (voir l’encadré). L’histoire de l’éco-quartier de Crouy pourrait se conclure par un dernier rêve : recevoir un prix national de la main même de l’illustre collègue soissonnais.