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Le Domaine d’Epagny : tradition du cuir, transmission & innovation

A Epagny, le corps de ferme à côté de l’église a été acquis et totalement transformé, devenant un lieu de transmission des savoir-faire rares du cuir. Sur 2500 m², Le Domaine d’Epagny accueille depuis mi-novembre l’Ecole du cuir, les Ateliers Français de la Sellerie, un atelier textile de haute couture et bien d’autres projets encore. Petit tour du propriétaire.

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« C’est un projet fou mais majeur » n’hésite pas à dire Diane Deblyck, à la tête de DDS, entreprise qui rassemble plusieurs entités au service de l’excellence des métiers rares du cuir, auparavant dans la zone industrielle de Villeneuve-Saint-Germain. Après deux ans de travaux complexes semés d’embûches et de détermination absolue, Diane Deblyck a enfin ouvert un site unique et pionnier dans son genre. Cette redresseuse et directrice d’entreprises du luxe expérimentée est tombée sous le charme du corps de ferme : « Le Domaine d’Epagny nous permet de travailler dans un cadre incroyable qui conjugue toutes les valeurs défendues par le métier et par l’entreprise : authenticité, qualité, fiabilité et dimension artistique. Ici tout a été fait pour préserver le patrimoine, le réhabiliter pour lui donner une seconde vie en veillant à mettre en valeur les détails de son histoire ».

Sont conservés en effet le plafond d’origine en pierres et briques pour les ateliers, la magnifique charpente en bois pour la partie école, les auges pour le show-room, l’abreuvoir dans l’atelier de couture à façon. Une renaturation du site est en cours avec plantation d’arbres et plantes spécifiques. Le bâtiment tout comme l’activité sont à l’image de l’exigence d’excellence de Diane : « Du bâtiment à l’activité, on veille à tout, on est certifié de partout, tout est recyclé ».

DDS a progressivement élargi son champ d’activité à l’univers des métiers rares, avec quatre activités distinctes :

Le secteur de la formation d’excellence pour les métiers du cuir avec la marque EDC – Ecole du Cuir (agréé centre d’examen) qui délivre le Titre Professionnel de Sellier garnisseur et le Titre de Piqueur préparateur en maroquinerie. Les formations s’adressent aux demandeurs d’emploi et salariés en reconversion, et des parcours spécifiques s’adressent aux professionnels du métier pour monter en compétence. L’Ecole du cuir a remporté « Le trophée de l’innovation en formation et orientation professionnelles 2023 de la région Hauts-de-France. »

La fabrication cuir avec Les Ateliers Français de la Sellerie : développement de projets et de confection d’articles haut de gamme en cuir & matériaux souples, notamment pour le compte de professionnels du luxe multi sectoriels et pour le compte de particuliers pour les habillages intérieurs d’automobiles de prestige, de l’aviation privée, du nautisme, de la décoration intérieure, du mobilier.

La fabrication textile de haute qualité couture avec la marque Blanc Couture pour des équipements spécifiques de protection (Mon Masque de France) est devenue aujourd’hui un atelier à façon pour les marques françaises.

La fabrication de produits inédits disruptifs d’excellence avec la marque E.F.A.S.E, œuvres uniques et numérotés, en partenariat industriel avec une entreprise française intervenant dans le domaine de l’ingénierie pour les plus grandes maisons de luxe française.

Pour Diane, le choix de s’installer à la campagne n’est pas un frein : « Nos activités ne sont ni bruyantes, ni salissantes, ni toxiques, ce qui facilite l’accueil qui peut nous être réservé par les habitants qui, pour ceux que nous avons rencontrés, grâce au Maire Monsieur de Faÿ, semblent plutôt ravis. Créer un peu de vie au cœur d’un village est stimulant et le fait d’être isolés et très protégés est plutôt un plus pour nos activités. Par ailleurs cela montre que les emplois ne sont pas réservés au cœur des villes et que des PME savent s’implanter en zone rurale au cœur de paysages vraiment agréables. Cela va créer du lien avec les habitants et certains de nos apprenants vont loger chez des villageois durant leur temps de formation, ce qui plait à tous. » Le site, placé sous vidéo-surveillance et ultra sécurisé permet selon Diane « d’ancrer l’Ecole du Cuir comme une référence nationale de la formation d’excellence et de renforcer le développement des ateliers de fabrication, qui sont bien distincts de l’Ecole, en ayant maintenant la capacité de fabriquer pour le compte de grandes maisons, également pour l’activité maroquinerie. »

Le projet ne s’arrête pas là. Une partie « Atelier de démonstration » accueillera des événements, des ateliers de découvertes et de démonstration pour le grand public. Avec ces possibilités nouvelles, Diane mesure pleinement cette arrivée à Epagny : « Il reste encore beaucoup à faire sur le site, avec de nombreux travaux, mais cette première étape, tant attendue, est majeure pour préserver et transmettre les gestes ancestraux et réaliser des fabrications d’excellence. » DDS emploie sept personnes sur la partie sellerie, six formateurs et une assistante de direction.

Thierry Hermand, en formation, prépare la réfection d'un siège

Un métier porteur

Ils ont de 18 à 63 ans, ils sont en reconversion, demandeurs d’emploi ou salariés. Ils ont en commun la passion, tout comme les formateurs qui sont tous professionnels dans le métier. Thierry Hermand a 45 ans. Originaire du Nord-Pas-de-Calais, il est né dans l’automobile avec le garage de son père. Après avoir sillonné les routes pour le compte de Volkswagen pour la formation technique mécanique et carrosserie, il a eu le désir de revenir à un travail manuel. Emerveillé devant ce nouveau site, il est ravi de suivre la formation de Sellier garnisseur : « L’équipe est top, la formation s’adapte à chaque profil, nous sommes tous différents et on s’apporte les uns les autres. Il n’y a pas d’âge pour se reconvertir, ici on nous met en confiance. Il y a très peu de bons selliers en France, pourtant le cuir est partout là où il y a des sièges, comme certains meubles de sport, les fauteuils de dentiste, l’aéronautique, les voitures, les motos. Nous avons une véritable ouverture sur les possibilités du métier. Je fais la formation avec ma sœur Audrey, et nous pensons nous mettre à notre compte ensuite. » Selon Diane Deblyck, « 50 % des apprenants de l’Ecole du Cuir créent leur entreprise et cela fonctionne, ils ne font que s’agrandir, il y a une volonté de rénover aujourd’hui, on ne jette plus les produits de qualité, on les garde toute sa vie. »

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