Les ouvertures, les fermetures, les changements, les projets des entreprises… Les lecteurs assidus du Vase Communicant auront vite fait le parallèle avec la rubrique « Informerciales » du journal, « le fondement du magazine, confirme Michel, directement inspiré de mes observations régulières. Celles-ci forment aussi la base de ce livre. » Les habitués du Vase y retrouveront en effet toute la patte de Bultot père, avec toute sa rigueur et sa connaissance du territoire. Ils y retrouveront également la forme puisque les 210 pages largement illustrées ont été composées par Alexandre Dupont, le graphiste du journal.
« Trois siècles d’économie en Soissonnais » retrace ainsi un large pan de l’histoire locale à travers les rencontres de l’auteur avec des centaines d’acteurs économiques, des milliers de coupures de presse, d’anecdotes et d’archives soigneusement conservées. De ces 300 années de vie économique, Michel Bultot en ressort l’analyse que « Soissons n’était pas du tout une ville industrielle avant la Révolution contrairement à d’autres grandes et moyennes villes voisines. Elle ne comptait que 7 000 habitants en 1760 dont 1 000 ecclésiastiques et religieux, elle était probablement la ville la plus ecclésiastique avec ses 18 abbayes et couvents. Le tout début d’un développement industriel est finalement lié à la vente des biens nationaux et donc de ses abbayes qui ont été autant de nouveaux bâtiments pour l’installation des industries. »
Il ajoute : « Le vrai démarrage de l’industrialisation dans le Soissonnais débute avec la verrerie Vauxrot en 1826 puis la fonderie Zickel Dehaitre en 1846. S’en est suivie la grosse révolution industrielle de 1870 à 1914, une période durant laquelle les entreprises n’ont pas arrêté de s’implanter. Puis la ville a connu son apogée dans les années 1960/70 avec ses chaudronneries et ses cartonneries avant le coup d’arrêt de 1975. Une centaine d’entreprises ont disparu en 40 ans et près de 7 000 emplois industriels dans le même temps. » Michel Bultot voit-il trois siècles d’économie soissonnaise qui se termine en faillite ? « Le territoire opère un tournant dans son activité depuis les années 2000/2010 avec l’essor du numérique. Il se matérialise par exemple par la création du Parc Gouraud, appuyé par l’intervention des pouvoirs publics en mettant à disposition terrains et bâtiments. On peut donc revoir l’avenir avec optimisme dans le Soissonnais. »