D’un point de vue global, la municipalité a établi des dépenses prévisionnelles de fonctionnement de 39 M€ pour la ville en 2024 (40 M€ en 2023), des recettes prévisionnelles de fonctionnement de 46,5 M€ (45,9 M€ en 2023) et une capacité d’autofinancement brute (CAF) de 7,4 M€ (5,7 M€ en 2023). Ce montant de CAF brute suscite selon Dominique Bonnaud, adjoint aux finances, : « Le maintien d’un niveau d’investissement important dans tous les quartiers. »
Les investissements structurants de la ville peuvent se présenter en 32 projets en cours, 32 programmes qui s’échelonnent et se financent pour beaucoup sur plusieurs années. Le projet de restructuration du cœur de ville est par exemple un programme de 23 M€ au total mais qui se réalise sur une longue période. Pour 2024 : 1,25 M€ y sera consacré, essentiellement pour le transept sud à hauteur de 792 000 €. Les principaux investissements suivent différents axes.
Aménagements publics :
- La rénovation urbaine du quartier Saint-Crépin (2,18 M€ en 2024 pour un programme total de 16 M€) (voir page 8)
- La rive gauche des berges de l’Aisne (830 000 € en 2024, dernière année d’un programme de 10 M€)
- L’aménagement de la place Alsace-Lorraine (290 000 € en 2024, dernière année d’un programme de 4,1 M€)
Voirie :
- Travaux divers (1,5 M€)
- Le boulevard Pasteur (50 000 € pour un programme de 2,7 M€)
Sécurité :
- La vidéoprotection (264 000 € pour un programme de 3,5 M€)
Transition écologique :
- Economie d’énergie et relampage LED (3,5 M€)
- La phase 3 de la désimperméabilisation du bd Jeanne d’Arc (60 000 €)
- La désimperméabilisation du bd de Strasbourg et rue Porte Crouy (65 000 €)
- La plantation d’arbres et d’arbustes (25 000 €)
Patrimoine et culture :
- La rénovation de Saint-Jean-des-Vignes (565 000 € pour un programme de 5,2 M€)
- Le parcours de vidéomapping (740 000 € pour un programme de 6 M€)
- Les travaux de rénovation de l’abbaye et du musée Saint-Léger (292 500 €)
- Les travaux à l’église Sainte-Eugénie (120 000 €)
- Le Mail (321 000 € pour des travaux d’ascenseurs et le changement du plateau de la grande scène)
Sport :
- Les travaux sur les bâtiments sportifs (75 500 € pour l’installation d’une nouvelle alarme aux vestiaires et sur le stade de rugby, les travaux d’isolation et désamiantage du local Tennis au parc Saint-Crépin, la réfection de la clôture du stade Branly, le changement des douches du vestiaire du stade Pierre Hénin)
- Le lancement de la réfection et des travaux du minigolf (150 000 €)
Scolaire et jeunesse :
- Les travaux dans les écoles, hors transition énergétique (760 000 € pour les travaux de menuiseries extérieures, le changement du réseau d’eaux, les sanitaires des écoles Louise Michel et Centre 2, le changement d’éclairage de diverses écoles, les peintures intérieures de l’école Pierre Mendès France, la création d’un tracé de jeux dans les cours d’école…)
- Les travaux dans les crèches (222 000 € pour les menuiseries extérieures de la crèche Jean Moulin, le changement du revêtement de sol de la salle de jeux de la crèche du Moulin, la pose de film anti-UV sur les fenêtres ou des stores à la crèche des Lutins)
Action sociale et vie associative :
- Les travaux dans les centres sociaux (112 000 € pour la ventilation, l’installation de volets roulants, le raccordement au chauffage urbain du centre social de Chevreux, l’ajout d’un point d’éclairage au centre social Saint-Waast)
- La Maison de la vie associative (240 000 € pour le programme total de 8,1 M€)
- Les jardins familiaux (55 250 €)
- Le budget participatif (100 000 €)
Autres travaux de service aux Soissonnais :
- L’agenda d’accessibilité programmée (255 500 €)
- Les aires de jeux (100 000 € pour les prestations sur les 5 aires de jeux d’eau des quartiers de Presles, Chevreux, Gare, Saint-Waast Saint Médard et Saint-Crépin)
- Les travaux à l’hôtel de ville (271 000 € dont 200 000 € pour la création de sous-stations et modifications des réseaux à l’hôtel de ville pour le raccordement au réseau de chaleur prévu en 2024, 48 000 € de travaux sur l’ascenseur du service urbanisme, 20 000 € d’installation d’une alarme intrusion et 3 000 € d’installation de film solaire)
- La reprise de concessions au cimetière (160 000 €)
- Le columbarium (100 000 €)
Moyens de la ville et des services municipaux :
- L’informatique (382 000 € y compris les écoles)
- Les services techniques (313 000 €)
- Les services administratifs (86 000 €)
- La municipalité de Soissons prévoit donc un total de 18,4 M€ de dépenses pour les équipements en 2024 (18,8 M€ en 2023). La Ville poursuit sa politique de fort taux d’investissement. En comparaison, le niveau de dépenses d’équipement par habitant est de 628 € à Soissons, quand il est en moyenne de 364 € dans les villes de même strate de population.
Le débat d’orientation budgétaire (DOB)
En cette séance du conseil municipal consacrée au DOB, la présentation du budget prévisionnel de 2024 par la majorité municipale du maire Alain Crémont laisse place au débat avant le vote final du budget fin mars.
Impôts et taxes
Dominique Bonnaud, adjoint aux finances de la ville, a rappelé la promesse tenue de ne pas augmenter les impôts cette année, comme c’est le cas depuis le début de la prise de fonction d’Alain Crémont. En revanche, la part de l’Etat a augmenté de + 3,9 %, celle-ci ne relevant pas de l’action de la municipalité. Damien Kninski, représentant de l’opposition de gauche de la liste Force verte et citoyenne, a de ce fait demandé : « Pourquoi ne pas baisser la part d’impôt de la commune pour redonner du pouvoir d’achat aux Soissonnais ? » Dominique Bonnaud a alors tenu à alerter : « Attention, si par exemple les prix des fluides ont moins augmenté que prévu, ils augmentent toujours. Sans compter que les assurances sont, elles, bien plus élevées suite aux émeutes de juin. Baisser les taux ne serait-ce que de 1 % n’aurait pas de sens. » Le maire assume : « Nous maintenons notre promesse de ne pas augmenter les taux d’imposition mais nous ne les baissons pas. C’est une gestion prudente avec la volonté de continuer à investir. » Une nouvelle maxime qui plaît à l’adjoint des finances : « Le mieux est l’ennemi du bien, et laisser les taux comme ils sont, c’est bien. »
Emprunt et dette
En fonction des investissements et des dépenses de fonctionnement en prévision, la municipalité expose un recours à l’emprunt de 160 000 € cette année (ou 1,2 M€ si le taux de réalisation des équipements est de 100 %, « ce qui n’arrive jamais » selon Dominique Bonnaud). Le remboursement global de l’emprunt est de 2,2 M€ en 2024 pour une dette qui s’élève à 23,5 M€. Damien Kninski s’inquiète ici de cet emprunt « qui doit être en plus multiplié par 3 en 2025 avec une dette importante ». Alain Crémont et son adjoint aux finances mettent alors en avant « une capacité d’autofinancement très haute qui permettrait de rembourser la dette en 3 ans s’il fallait, soit deux fois plus vite que les villes de la même strate de population. C’est la différence avec la dette de 25 M€ qu’il y avait en 2008 mais avec 0 capacité d’autofinancement. » Le maire s’adressant au conseiller d’opposition : « Vous êtes contradictoire, vous voulez baisser les impôts, ne pas s’endetter mais continuer à investir », et Damien Kninski de lui répondre : « Investir oui, mais dans la capacité de financement de la ville et sans avoir recours à l’emprunt. » Alain Crémont confirme sa volonté politique : « Nous choisissons d’investir et il y a déjà des retours sur investissement, comme le prouve le fait que Soissons est la seule ville de l’Aisne qui a gagné 500 habitants. »