« Il y a Tokyo, Singapour, Paris, New York… Et Soissons », se plait à dire la municipalité, non sans humour. En pariant sur le grand show du vidéo mapping sur cinq de ses monuments, elle ambitionne toutefois de devenir une référence nationale en la matière. 4,3 M€ ont déjà été investis depuis 2022 dans ces spectacles de sons et lumières qui transforment les façades des monuments en toiles vivantes racontant l’histoire de la cité du Vase. Un investissement loin d’être anodin, mais quels en sont les bénéfices pour la ville ? C’est bien ce qu’a voulu estimer le service du Développement économique de GrandSoissons à travers des enquêtes sur le terrain et les analyses de données mobiles via les applications FluxVision et MyTraffic. Ces moyens d’études ont permis de comparer la première saison 2022 à la saison 2023.
Il apparait en premier lieu que Soissons en lumières a attiré 158 000 visiteurs du 26 mai au 23 septembre 2023 avec un taux de satisfaction de 92 % (voir plus d’informations en chiffres dans l’encadré). De plus, si les trois quarts des spectateurs proviennent des Hauts-de-France, l’enquête de terrain a établi que la première année a attiré en toute logique une majorité de Soissonnais et de familles, curieux de découvrir leur patrimoine mis en lumière. Pour la deuxième saison en revanche, sans nouveauté, la part des visiteurs extérieurs a augmenté et les gens sont venus plus nombreux en couple qu’en famille. A l’écoute du public, la municipalité présente donc quelques nouveautés en cette troisième saison 2024, à commencer par la projection sonore des histoires sur chaque site directement sur enceintes et non plus sur application mobile. Jusqu’au 28 septembre, Soissons en lumières s’étend également cette année aux jeudis et dimanches durant toutes les vacances, en plus des vendredis, samedis et jours fériés.
Un événement gratuit, fédérateur et culturel que la Ville de Soissons veut bonifier au fil des saisons : « On s’adapte petit à petit, c’est un travail de fond qui se fera dans la durée. Il faut aussi que les commerçants et en particulier les restaurateurs y participent, ce sera bien sûr le flux de visiteurs qui conditionnera l’ensemble. Mais déjà les retombées économiques dès la deuxième saison nous engagent à continuer à investir dans ce projet générateur de notoriété, de richesse, d’emploi et de dynamisme pour le territoire du GrandSoissons. »
A la brasserie Le César, rue de la Bannière, le gérant Cédric Hardouin est aux premières loges pour témoigner des effets directs de Soissons en lumières sur l’activité du centre-ville : « Il est clair que l’animation génère un flux de visiteurs. Je ne peux pas le quantifier précisément, mais je constate pour ma part que cela me ramène des clients, ils viennent manger avant ou après leur parcours. » De fait, Cédric ne peut qu’approuver ce type d’action : « Une sortie familiale, culturelle, divertissante et par-dessus tout gratuite. C’est tout à fait ce genre d’événement qui attire les touristes. » Lui qui attend avec optimisme les travaux de rénovation qui arrivent bientôt rue de la Bannière, il se tient déjà prêt pour cette saison estivale, mais avec toujours la même inconnue qui influera aussi sur le déroulement de Soissons en lumières : « La météo, souligne Cédric. Les animations sont programmées mais nous serons bien sûr tributaires du temps pour faire un bel été. » Toute la ville croise les doigts.
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