La concertation a bien sûr eu le mérite de débattre sur plusieurs points et préoccupations. En voici les principales interventions :
L’usine sera-t-elle classée Seveso ?
Maurice Laboue (directeur du projet) : « L’usine ne sera pas classée Seveso car elle ne fabriquera pas son liant, au contraire du site de Saint-Éloy-les-Mines. »
La toxicité du liant est-elle importante et quelles sont les conditions de sécurité nécessaires au stockage ?
Maurice Laboue : « Le liant sera stocké en silos, avec des bassins de rétention qui renforceront la sécurité. Concernant le liant, sa base est le formol, produit qui nécessite effectivement quelques précautions. Toutefois, les risques principaux d’exposition de la population vis-à-vis du formol sont à l’intérieur de chaque habitation. »
Les rejets vont-ils se rendre dans la vallée et densifier le brouillard ?
Bernard Combel, membre des Ailes Soissonnaises : « Lorsqu’une perturbation cyclonique arrive de l’ouest, en provenance de l’Atlantique, elle fait monter les fumées. En cas d’anticyclone, elles vont se rabattre vers le sol. Or, en cas d’anticyclone, les vents sont en provenance du nord-est ou de l’est et se dirigent vers l’ouest, ce qui éloignera les fumées de Soissons. Dans les deux cas de figure donc, il n’y aura pas de conséquences. »
Quelles sont les conséquences de l’ammoniac et du phénol sur les cultures comme le blé ou le colza ?
Patrice Foury, responsable environnement : « Dans le cas du phénol, l’impact au sol et dans l’atmosphère est si faible qu’il n’est pas mesurable. Concernant l’ammoniac, la dispersion est forte et l’ammoniac est un élément déjà présent dans l’atmosphère puisqu’il est généré par la décomposition des matériaux végétaux, les digestions animales, les engrais, les activités organiques. L’impact précis de l’usine Rockwool sera évalué au cours des études à venir. »
La température des rejets issus de la cheminée est-elle élevée ?
Maurice Laboue : « L’air rejeté est globalement chaud, environ 50 degrés, et humide. La visibilité de la fumée est tributaire de la température extérieure : si l’air est frais, la fumée est visible ; à température moyenne, elle n’est quasiment pas visible. »
Quel serait l’impact de l’usine en projet sur les cultures bio aux alentours ?
Jean-Marie Carré, président de GrandSoissons Agglomération : « J’ai fait des recherches et de nombreuses productions bio sont en activité dans la région de Saint-Éloy-les-Mines. Aucun frein à leur activité n’a été engendré par l’usine Rockwool. »
Dans le cas d’une cheminée à 50 mètres inférieure à Saint-Eloy-les-Mines, l’aérodrome ne risque-t-il pas d’être déplacé et la hauteur de la cheminée augmentée sur le long terme ?
Maurice Laboue : « A Saint-Éloy-les-Mines, la cheminée est d’une hauteur de 85 mètres car l’usine est implantée en pleine ville. Dans le Soissonnais, la contrainte vis-à-vis de l’aérodrome est de ne pas dépasser 202 mètres d’altitudes : la cheminée ne doit pas donc pas aller au-delà de 47,5 mètres pour permettre une cohabitation. Compte-tenu de la configuration du site, des vents, et des études sur l’air chaud qui a été menée, le premier modèle de dispersion est satisfaisant. La décision sur la cohabitation avec l’aérodrome revient à la Direction Générale de l’Aviation Civile. »
Quel sera le coût du raccordement électrique et qui va payer ?
Aurélien Lespinasse (RTE) : Le coût n’a pas encore été arrêté mais il sera assumé par le client, à savoir Rockwool.
D’où viennent les matières premières ?
Maurice Laboue : « Pour l’heure, ce paramètre n’a pas encore été fixé. A priori, la roche volcanique proviendra de l’Est de la France, des Vosges ou des Ardennes. Le laitier proviendra probablement du nord de la France. Si de la dolomie est utilisée, des sites se trouvent dans le bassin parisien. Concernant la bauxite, utilisée en très petite quantité, Rockwool s’approvisionnera surement en Sardaigne ou en Grèce. »
Est-il envisagé d’utiliser des transports du Soissonnais ?
Maurice Laboue : « Dans la mesure du possible, Rockwool fera appel à des transporteurs locaux qui sont plus pertinents à effectuer cette mission. »
Quelles sont les ambitions de développement de Rockwool ?
Maurice Laboue : « Une deuxième ligne de production n’est pas prévue par Rockwool. Toutefois, le développement sur la parcelle peut s’orienter vers un atelier de transformation visant à fabriquer des produits dérivés. »