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Septmonts se souvient d’un héros

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L'art de la bravoure

Madeleine Damas à Septmonts.

Madeleine Damas à Septmonts.

  Une cravate noire fait partie de l’uniforme des aviateurs de l’Armée de lair française, comme des pilotes d’Air France. Ils portent ainsi le deuil du capitaine Georges Guynemer, mort au combat en 1917.

Madeleine Damas, présidente de l’association des « Amis de Septmonts », s’est rendu compte de sa renommée en répondant à une demande d’aide pour organiser l’hommage à rendre à Guynemer le 19 septembre.

Elle avait été contactée en 2009 par Luc et Johan Vanbeselaere de l’association belge « Poelcapelle 1917 », proposant de commémorer le premier combat victorieux du jeune aviateur quand, avec son mitrailleur Charles Guerder, il a abattu un « Aviatic » allemand au dessus de Septmonts le 19 juillet 1915. Il n’avait que 20 ans. Deux ans plus tard, après avoir abattu 53 avions ennemis, et s’être écrasé sept fois, son avion a été abattu à Poelcapelle en Belgique. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Les batailles aériennes de 14-18 étaient loin de celles des drones d’aujourd’hui, des roquettes lancées par des hommes terrés à des milliers de kilomètres de leur cible. Les pilotes et leurs mitrailleurs se voyaient d’un avion à l’autre. La bravoure était personnelle, les combattants étaient comme des escrimeurs se regardant dans les yeux, guettant la moindre faille chez l’adversaire, mais perchés dans de frêles aéronefs loin au-dessus du sol.

Georges Guynemer ne semblait pas destiné à une telle carrière. Maigre et malingre, il n’avait pas réussi à rentrer dans l’armée de terre. Mais aux commandes d’un avion la force physique était moins importante que l’adresse.

Guynemer à g. Guerder à g.

Guynemer à g., Guerder à dr..

Guynemer a écrit son rapport de mission le même jour :

« Départ avec Guerder sur un Boche signalé à Cœuvres et Valséry et rejoint sur Pierrefonds. Tiré un rouleau, mitrailleuse enrayée, puis désenrayée. Le Boche fuit et atterrit vers Laon. A Coucy, nous faisons demi-tour et voyons un Aviatik se diriger vers Soissons. Nous le suivons et, dès qu’il est chez nous, nous piquons et nous plaçons à 50 mètres dessous, derrière et à gauche. A la première salve, l’Aviatik fait une embardée et nous voyons un éclat de l’appareil sauter. Il riposte à la carabine : une balle atteint l’aile, une balle érafle la main et la tête de Guerder. A la dernière salve, le pilote s’effondre dans le fuselage, l’observateur lève les bras et l’Aviatik tombe à pic, en flammes, entre les tranchées… »

En 1935, une partie de son avion avait été retrouvée près d’Ypres, donnant naissance à « Poelcapelle 1917 ».

Madeline Damas s’est mise au travail. Chez elle à Septmonts elle raconte les préparatifs, entourée de classeurs, de livres, de papiers, preuve de la complexité de l’organisation d’un tel événement. Démarches, demandes de subventions, correspondance, invitations, rendez-vous : la tâche a été énorme, mais les retours ont été spectaculaires. La Carrière l’Evêque a fait don de la pierre pour une stèle, à ériger dans la cour du gîte du même nom. Des élèves belges ont construit le modèle du « Vieux Charlie », l’avion de Guynemer, qui surmontera le monument. Une réplique de ce même avion a été construite et amenée par la route, pour être exposée.

New Picture (1)Des individus, d’autres associations, mais surtout les autorités militaires et préfectorales ont réagi avec enthousiasme. La consécration a été la proposition de faire passer les avions de la Patrouille de France. Cela a donné une résonance a l’hommage, apte à attirer les foules.

Georges Guynemer est le héros idéal et idéalisé, mort si jeune qu’il n’a pas eu le temps d’user sa gloire. En l’absence de son corps, il était même dit que Georges Guynemer avait été porté directement au ciel par des anges.

denis.mahaffey@levase.fr

20/10/15   Johan Vanbeselaere du comité « Poelkapelle 1917 », qui a pris l’initiative de proposer aux « Amis de Septmonts » la commémoration du centenaire du premier combat victorieux de l’aviateur Georges Guynemer en 1915, apporte des rectificatifs précieux. Notamment, il commente les circonstances de la « disparition » de Guynemer en 1917.

Il habite le village de Poelkapelle près d’Yprès, en Flandre belge. « Chaque matin, quand je me lève, je regarde le champ où il s’est écrasé. » Il tend les deux bras pour illustrer son propos.

Selon lui, le corps de Guynemer aurait été retrouvé à Poelkapelle par les Allemands, mais on ne sait pas de ce qu’ils en ont fait. L’ont-ils laissé ou, selon une autre théorie avancée par des témoins indépendants, est-il enterré à Rumbeke ? Mais là on ne parle que d’un « pilote français » trouvé au même endroit et à la même époque.

Le sujet est traité dans le livre « Une couronne tardive pour Guynemer » de Luc Vanacker, dont Johan Vanbeselaere est co-auteur.

Autre précision : il n’est pas sûr que le moteur découvert près de Poelkapelle en 1935 vienne de l’avion de Guynemer. C’est une simple hypothèse.

Johan Vanbeselaere apporte une rigueur d’historien à ces questions. Evidemment, la disparition pure et simple de Georges Guynemer à 22 ans, après tant de victoires, puis la découverte supposée d’une partie de son avion, alimentent la légende de ce jeune héros, dont la disparition mystérieuse est vite devenue mythique.

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