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Exposition

Daniel Amadou : l’art venu des profondeurs

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L'art de la sculpture

La galerie d’art du café associatif du Bon Coin à Soissons change vertigineusement d’aspect selon ce qui y est exposé. Les paysages picards et fleurs tendres d’Elisabeth Vassallo sont remplacés par l’art brut de Daniel Amadou, sculpteur… et clarinettiste.

Comme toujours il emploie des morceaux d’ardoise, son médium de prédilection, mêlés à d’autres matières de récupération pour créer des tableaux instinctifs, bruts d’inspiration.

Il répond volontiers aux questions sur son approche, mais souvent pour dire « Je ne sais pas. » Son art ne fait appel ni à une cogitation compliquée ni à un projet intellectualisé. « Le matin je vais dans mon atelier, et j’attends. Cela peut être long, et ça c’est terrible. D’autres jours je trouve. » C’est-à-dire qu’il assemble ses matières, puis laisse faire ses mains, suit plutôt que de mener une idée. De la fréquence de becs d’oiseau sur les murs il dit simplement « Oui, il y en a beaucoup. » Un recours à davantage de couleurs vives ? « Oui, c’est plus coloré à présent. »

Sujets mi-violents, mi-pittoresques, qu’il faut regarder attentivement, sans préjugés, l’esprit grand ouvert pour discerner « l’histoire ».

Il utilise plusieurs simples plateaux en bois, avec deux ouvertures dans le bord pour les porter. « J’avais envie d’un cadre qui ferme l’espace plutôt qu’une image ouverte. »

Le propre de l’Art brut est de ne pas se prêter à une interprétation intellectuelle, ni se mesurer par la qualité du dessin. « Quand j’ai dû faire un personnage, et comme je ne suis pas sûr de bien dessiner, j’ai commencé par le chapeau. »

Derrière la maison de Daniel Amadou sur la Crise une vaste creutte, typique des petites carrières souterraines abandonnées du pays, lui sert d’atelier et d’espace d’exposition, sombre, mais éclairée par ses œuvres, finies ou en devenir. Il y crée, dans ces profondeurs qui libèrent l’artiste du quotidien et le mènent vers l’inconscient.


Exposition ouverte jusqu’au 28 février au Bon Coin.

[Une version abrégée de cet article paraît dans le Vase Communicant n° 371]

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