Connectez-vous avec le Vase

Danse

Hip-hop : la mémoire sur scène

Publié

le

L'art du hip-hop

Les danseurs font les mouvements saccadés de personnages d'une horloge animée

Sous le poids des plumes est un spectacle de danse hip-hop de la compagnie Pyramid de Rochefort sur le sujet de la mémoire, la légèreté de souvenirs qui peuvent aussi être oppressants.

Cette ambivalence s’exprime sur le plateau du Mail sous la forme d’une structure pentue comme un toit, sur laquelle est perché un grand coffre. Quand il est ouvert, des objets, jouets, vêtements, sont jetés de l’intérieur, et y sont rebalancés par les quatre danseurs – qui en sortent et y rentrent eux-mêmes. Comment trouver une image plus pratique ou plus absurde, plus complexe ou plus enfantine, pour traiter des souvenirs, par intermittence exhibés ou enterrés, caressés ou violemment rejetés ?. Le coffret est la mémoire, les objets et personnes sont mis en lumière, ou cachés. Les souvenirs fondent le présent en émergeant.

C’est le thème. Ce qui éblouit sur scène est la virtuosité éblouissante de la danse, la capacité des danseurs à utiliser leur corps pour raconter des histoires de mémoire avec légèreté, humour et générosité.

Il est possible de voir ce qui les réunit aussi, le ballet et le hip-hop. De jeunes danseurs en formation apprennent à gérer et à coordonner chaque partie du corps, loin des mouvements naturels. Les danseurs classiques se concentrent sur le profil que le corps entier présente, la grâce de l’ensemble ; les danseurs hip-hop apprennent à disloquer leurs gestes, comme si chacun était indépendant de l’ensemble, pour créer des mouvements complètement inattendus. Derrière les différences il y a des danseurs qui utilisent leur corps, qui se dépassent pour parler le langage de la danse.

Le propre du hip-hop est d’être spectaculaire : le corps se désarticule et chaque composante semble bouger séparément des autres, la tête, le torse, l’abdomen, les bras, les mains, les jambes, les pieds. Les membres se tricotent, les corps s’envolent et atterrissent, mais rarement dans la même posture. Les danseurs tournent, le crâne par terre, comme une toupie. Ces effets sont d’autant plus frappants que les danseurs de Pyramid sont capables d’exécuter simultanément des miracles d’équilibre en unisson, comme un corps de ballet.

Il y a des moments sublimes : tirant du coffre de grandes feuilles de ce qui paraît être du plastique transparent, comme des bâches, les danseurs les agitent pour créer des vagues, ou des nuages, ils les enroulent même autour des jambes en virevoltant sur le plateau. Ces voiles incarnent d’une autre façon la mémoire, qui suit les corps, génère des résonances, explore le monde en mouvement qu’ils créent.

Un commentaire à faire ? denis.mahaffey@levase.fr

DM ajoute : Par le passé j’ai pu, en rendant compte de spectacles de danse, relever seulement le contraste entre le hip-hop et le ballet classique. Celui-ci viserait la grâce aérienne, comme si les danseurs flottaient, ne revenant au sol que pour mieux le quitter à nouveau, les membres en prolongement du corps. Le hip-hop serait ancré au sol, ne le quittant que pour regagner sa solidité, les différentes parties du corps dansant comme si elles étaient distinctes les unes des autres, retenues seulement par leur attachement au torse.

Il est possible de voir ce qui les réunit aussi, le ballet et le hip-hop. De jeunes danseurs en formation apprennent à gérer et à coordonner chaque partie du corps, loin des mouvements naturels. Les danseurs classiques se concentrent sur le profil que le corps entier présente, la grâce de l’ensemble ; les danseurs hip-hop apprennent à disloquer leurs gestes, comme si chacun était indépendant de l’ensemble, pour créer des mouvements complètement inattendus. Derrière les différences il y a des danseurs qui utilisent leur corps, qui se dépassent pour parler le langage de la danse.

Continuer la lecture
P U B L I C I T É

Inscription newsletter

Catégories

Facebook

LE VASE sur votre mobile ?

Installer
×