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Danse

Le royaume des femmes

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L'art d'être femme

Six grandes boules blanches, éclairées de l’intérieur, sont posées sur le plateau du Mail. Une voix de femme enregistrée est recouverte par la musique. Exprès, pour illustrer l’étouffement de la parole féminine, ou mauvais réglage du son ? Mais l’attention passe à la venue sur scène de six danseuses femmes, chacune habillée différemment, toutes en tons d’orange et de bruns. Elles s’approchent, presque solennellement, des boules ; chacune en prend une, la soulève au-dessus de la tête, et la descend comme un casque sur sa tête. Un casque rempli de lumière.

C’est le début du spectacle du chorégraphe Hamid Ben Mahi. Les casques sont rangés plus tard, mais l’image de visages lumineux s’imprime longuement dans le regard des spectateurs. Royaume est fait de danse hip-hop, d’enregistrements sonores de Simone de Beauvoir, Simone Veil, Edgar Morin sur la condition des femmes, et d’autres textes, où les six danseuses, Céline Lefèvre, Elsa Morineaux, Sandrine Monar, Sara Ben Herri, Viola Chiarini, et Yvonnette Vela Lopez, deviennent narratrices de leurs propres souffrances en tant que femmes. Hamid Ben Mahi explique dans un entretien que toute la conception a été collective. Sa danse est filtrée à travers les six interprètes, qui ont établi leurs témoignages personnels.

La Journée internationale des femmes n’est pas loin. Le royaume du titre n’a pas de roi, mais six reines qui dansent pour raconter, pour se raconter les unes aux autres, soutenant les uns les autres dans une solidarité affectueuse.

Elles dansent comme des femmes, elles dansent comme des hommes, prouvant qu’elles n’ont pas besoin d’eux pour couvrir le spectre des états d’êtres.

Une autre image domine Royaume. Après le début du spectacle, du sable rouge tombe des cintres et couvrent le plateau ; les danseuses en ajoutent des poignées prises dans les bols qu’elles portent, en marchant en cercle.

Chaque pas de danse, chaque déplacement sur scène, laisse sa trace par terre. Cela fait que quand les six danseuses quittent enfin la scène, il reste par terre un enregistrement de leurs pas, des traits et courbes et cercles comme un grand tapis usé.

Un commentaire, une question ? denis.mahaffey@levase.fr

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