Soissons a la chance d’avoir, en plus de l’Arsenal pour les grandes expositions d’art contemporain et le Bon Coin pour les petites, une galerie d’art peu connue des Soissonnais, et pourtant accessible à tous les publics.
Sylvestre de Jean-Marc Chamblay
Le lycée Léonard de Vinci, conscient de l’importance du côté artistique de l’éducation, d’autant plus pour des élèves des filières techniques et professionnelles, a aménagé un espace d’exposition qui accueille des artistes, parfois locaux, parfois venus d’ailleurs, comme le plasticien soissonnais Salim Le Kouaghet ou le photographe hongrois André Kertész.
Les élèves viennent par classes. Mais l’entrée est libre aussi pour le public sur rendez-vous. (*)
Exceptionnellement, l’exposition actuelle de Land Art occupe, non pas la galerie, mais les espaces verts autour du complexe lycéen.
Les œuvres de quatre artistes plasticiens, plantées sur le gazon ou accrochées dans les arbres, semblent habitent le parc depuis toujours, de vieux résidents qui nous accueillent, nous laissent les regarder.
Les Sylvestres de Jean-Marc Chamblay sont des créatures végéto-animales faites de branchages, cornes sur la tête, solitaires ou en famille, toujours à l’air espiègle, prêts à tout dès que les humains tournent le dos. L’artiste y voit une race ancienne avec sa propre histoire et ses mœurs, et il espère que toute incrédulité quant à leur existence disparaîtra devant cette irréfutable présence.
Un campement de François Réthoré
Francis Réthoré construit ses Campements, fragiles assemblages de brindilles dissimulées précairement dans les arbres, traces du passage de peuples des bois nomades.
Girafe et son girafon de Jean-Pierre Leclerq
Jean-Pierre De Clerq forme et soude ses personnages et animaux à partir de métaux récupérés. Une girafe et son girafeau, ailleurs un chameau et son chamelier, solides mais vulnérables, dominent les spectateurs.
Salim Le Kouaghet, qui veille au montage des expositions au lycée, présente deux structures faites de bâtons colorés, dont Wast ed Dar, l’espace ouvert au cœur d’une maison algérienne. C’est un symbole récurrent dans son œuvre. Plus loin des bâtons plantés dans la terre, peints de bandes de couleurs vives comme les rayures d’un tapis traditionnel, représentent Alif, première lettre de l’alphabet arabe. C’est un pas de plus dans une longue exploration par l’artiste.
Les sculptures modifient le paysage et ses bâtiments, comme eux ils redéfinissent les œuvres. Le propre du Land Art, environnemental et éphémère, est la relation entre l’art et la nature.
Un commentaire ? denis.mahaffey@levase.fr
Espèce de Land’Art, lycée Léonard da Vinci, jusqu’au 30 juin. L’exposition est ouverte sur rendez-vous à tous les publics, individuellement ou par groupe, aux heures d’ouverture de l’établissement, du lundi au vendredi de 8h à 18h. Contact pour RV : 03 23 75 35 50.
[Cet article paraît dans le Vase Communicant n°376.]