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Exposition

L’écrivain, la comédienne et l’exposition à l’Arsenal

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L'art des sphères

Le miroir concave au mur se remplit d’un reflet doré à chaque balancement du pendule couvert d’or. Porter le nom « Doré », et ne pas se laisser prendre en photo devant ce reflet, priverait le journaliste de son cliché. Marc Doré et Paule Savard se prêtent au jeu.
    Nous sommes à l’exposition de Vladimir Skoda à l’Arsenal. Ses sphères suspendues ou posées font de l’espace une sorte de laboratoire du poids, qu’elles rendent palpable. Les minimes imperfections superficielles des miroirs renvoient une image déformée de la boule, grossissante et rétrécissante, avec une régularité hypnotique. Même le spectateur y est, disproportionné comme dans un miroir de foire – et la tête en bas.
    Les sculptures plus importantes sont installées au réfectoire de l’abbaye Saint-Jean, faisant partager l’espace ecclésiastique et la science de l’astrophysique. Les sphères en mouvement ne peuvent que faire penser au pendule de Foucault qui met en évidence la rotation de la Terre. L’œil scrute donc – en vain – le balancement d’une sphère suspendue dans une ouverture de la salle de l’Arsenal, à la recherche d’un minuscule déplacement latéral qui prouverait que toute la ville avance vers le lendemain.
    Qu’est-ce qui maintient le balancement des sphères ? Un moteur caché dans la poulie qui porte la corde ? La gardienne de l’exposition admet un moyen plus artisanal : « Je les mets en mouvement lorsque des visiteurs arrivent. »

Marc Doré et Paule Savard entre  Dominique Roussel (à dr.), directeur du  Musée de Soissons, et Hervé Cabezas, conservateur du Musée de Saint-Quentin.

Marc Doré et Paule Savard entre Dominique Roussel (à dr.), directeur du Musée de Soissons, et Hervé Cabezas, conservateur du Musée de Saint-Quentin.

    Les visiteurs en question sont Marc Doré, romancier, dramaturge, ancien directeur du Conservatoire de Québec et dont le prochain livre, « Nous autres », paraîtra au Québec en janvier. Sa conjointe Paule Savard est comédienne. Elle vient de recevoir le Prix du public pour son interprétation du rôle monumental de la mère abusive dans la pièce « Mois d’août Osage county » au théâtre du Trident à Québec. Ils sont dans le Soissonnais pour deux jours. Qu’est-ce qui les y amène ? Ah, ça c’est une autre histoire, plus personnelle, que je raconterai tantôt.

Expositions de Vladimir Korda et d’Olivier Ducleux, Arsenal jusqu’au 20 novembre.

denis.mahaffey@levase.fr
    

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