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Les vitraux retrouvés de Saint-Charles

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L'art des archives

Le mur du fond montrant deux anciennes ouvertures de vitrail.

La découverte des dessins de ses vitraux disparus fera entrer la renaissance de l’ancienne chapelle Saint-Charles dans une nouvelle phase.

Le Grand Séminaire de Soissons, dont les occupants religieux avaient été expulsés en 1905, a été détruit pendant la Guerre 14-18. Seule sa chapelle, inaugurée en 1783 et dédiée aux Saints Charles Borromée et Vincent de Paul, a survécu et a été intégrée dans le premier collège de jeunes filles de la ville, à présent le lycée Camille-Claudel.

Les années passant, l’ex-chapelle est tombée en désuétude, jusqu’à devenir un débarras. Redécouverte il y a plus de trente ans par Monique Judas, professeur au lycée, elle a été vidée et nettoyée par les élèves, révélant la splendeur de ses proportions sur une hauteur de deux étages, et de ses boiseries Louis XVI, mais en même temps l’état délabré des lieux.

Une Association pour la Sauvegarde de la Chapelle Saint-Charles (SCSC) a été fondée, et ses membres se sont mis au travail – littéralement, en faisant un nettoyage à fond, et surtout en frottant avec d’infinies précautions les boiseries.

Une page de la plaquette annotée à la main

En partenariat avec la Ville de Soissons, propriétaire des lieux, et de nombreux mécènes, la chapelle a été, étape par étape, remise en état. C’est une renaissance plus qu’une restauration : il s’agit moins de remettre tout comme dans le passé que de faire revivre cette salle dans le respect de son histoire, lui permettant de jouer son rôle dans la vie culturelle de la cité.

Des entreprises locales – un point d’honneur pour l’Association – sont intervenues pour refaire les peintures, installer des sanitaires, construire un accès pour les handicapés, ravaler la façade, et récemment mettre un éclairage LED.

La chapelle est utilisée pour des concerts, expositions et d’autres spectacles – et est actuellement un des trois musées occupés par Deux ex Machina, grande exposition d’art numérique.

Il y a trois ans Monique Judas, préparant un livre sur l’histoire de la chapelle, faisait des recherches dans les archives diocésaines, auparavant un fouillis inextricable mais nouvellement mises en ordre et cataloguées par Nicolas Tafoiry, secrétaire à l’évêché jusqu’en 2015.

Elle est tombée sur une plaquette représentant les vitraux installés dans les baies en haut de la chapelle, des dessins sépia avec des annotations manuscrites sur les donateurs (séminaristes, évêque de l’époque…) et leur date de mise en place.

Ces « verrières », comme les appelle le cahier, représentent des sujets religieux, tel Saint Vincent distribuant des vivres aux pauvres. La découverte a donné naissance à l’idée de remplacer les deux fenêtres du fond, que le premier étage du lycée derrière rend aveugles, par des vitraux, dont les couleurs seraient mises en valeur par un rétro-éclairage.

C’est un projet. Mais parmi les premières démarches Monique Judas veut publier une plaquette contenant les images originales avec leur histoire, dont la vente permettrait de réaliser ce projet. Il ne s’agirait pas de reproduire les images convenues de la plaquette, mais de faire appel à un maître-verrier local pour créer une œuvre contemporaine qui serait en harmonie avec le passé, le présent et l’avenir de la chapelle Saint-Charles.

[Cet article paraît dans le Vase Communicant n°321.]

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