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Histoire

Les bardes viennent à la CMD

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L'art du chant baroque

Aedes : concert de chant baroque à la Cité de la musique et de la danse   

« Une élévation de l’esprit : c’est en écoutant une telle musique que je me sens plus près de Dieu. » Même le lendemain du concert, un des auditeurs est encore remué.

Depuis 2013, l’ADAMA, association pour le développement des activités musicales de l’Aisne, soutient une collaboration entre le Studio-choral de l’Aisne, groupe d’amateurs de haut niveau, et l’ensemble vocal professionnel Aedes. Le public soissonnais a pu profiter du résultat à un concert gratuit de chant baroque à la CMD. Le Studio-choral et Aedes ont chanté chacun certaines œuvres, d’autres ensemble. Bach, Schütz, Monteverdi, Benevolo, Charpentier, Telemann et Vivaldi : une large palette du baroque pour démontrer la maîtrise des deux chœurs, leur sens d’équilibre, leur sensibilité, leur souplesse, et la clarté avec laquelle ils chantent – l’acoustique de la salle en a fait une démonstration éclatante.

Le concert est la preuve que la fréquentation d’un ensemble prestigieux peut hisser des amateurs à un niveau exceptionnel.

Stéphane Cantat (à g.) et Mathieu Romano, heureux après le concert.

Stéphane Cantat (à g.) et Mathieu Romano, heureux après le concert.

Les commentaires des deux directeurs pour présenter les morceaux, Mathieu Romano d’Aedes et Stéphane Candat du Studio-choral, ont constitué un petit cours concis et incisif sur le baroque. Parlant des madrigaux de Monteverdi, pour beaucoup le summum du concert, Mathieu Romano a expliqué le contraste entre les rythmes bondissants du madrigal et le caractère sacré des textes. En fait, ils y avaient ajoutés par son contemporain Aquilino Coppini pour remplacer les paroles profanes d’origine.

Le nom a intrigué. « Aedes » ? Elisa Bresset, administratrice de l’ensemble, explique les deux significations. « En Latin, le mot veut dire « maison », pour montrer combien ses membres sont proches ; ils chantent souvent ensemble. Et en grec, les aèdes étaient des musiciens. » Ces aèdes, dont le plus célèbre reste Homère, s’accompagnaient sur un instrument en récitant leurs compositions. Ils correspondaient aux bardes de la culture celte. Elever l’esprit, c’est le rôle des uns comme des autres.

denis.mahaffey@levase.fr

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