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Le Vase des Arts

La musique du Groupe des Six pour l’Ensemble Orchestral de la Cité

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L'art du Néoclassique

Les trois contrebassistes de l'Ensemble

Qu’un concert de l’Ensemble Orchestral de la Cité (*), consacré à la musique du Groupe des Six, commence par une transcription symphonique de Debussy de deux Gymnopédies pour piano d’Erik Satie était inattendu, presque ironique, un petit pied de nez.

Car entre 1916 et 1923 les Six (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germain Tailleferre) se sont rapprochés en réaction contre la musique Impressionniste de compositeurs comme Debussy, et surtout le « wagnérisme » débridé. Inspirés par les idées d’Erik Satie et Jean Cocteau, ils cherchaient à écrire, parfois collectivement, une musique néo-classique, plus directe, avec ses racines dans la musique populaire traditionnelle ; une musique qui respire la santé.

La version orchestrale de Satie, qui n’était pas membre du Groupe, a tout de même fait un début séduisant à la soirée, le thème lancé sur le hautbois, repris par la flûte puis par les deux ensemble.

Ensuite Jack in the box, de Satie aussi, mais orchestré par Milhaud, donne le ton de cette musique, vigoureuse, sautillante, énergique, loin des pâmoisons impressionnistes, parfaite pour le ballet de Diaghilev qu’elle est devenue.

La longue Sinfonietta de Poulenc reste dans la même lignée, évitant toute prétention ou emphase, une musique populaire.

Michel Supéra

Il y a un temps de calme avec la Pastorale d’été de Honegger, suivi de la vibrante suite de Scaramouche par Milhaud, avec Michel Supéra au saxophone, flirtant délicatement et parfois démesurément avec le jazz.

Et la soirée a pris fin dans l’énergie joyeuse du Bœuf sur le toit de Milhaud, un éclat de rythmes brésiliens, de dissonances. Un spectateur qui aurait fermé les yeux pouvait jurer que l’Ensemble comprenait des banjos : non, c’était les violons, joués pizzicato.

Ces partitions sont familières, mais souvent par des extraits. Le concert a permis de les apprécier in extenso et devant nos yeux. Une soirée jubilatoire de musique dont l’intérêt certain musicologique est dépassé par la vigueur qu’elle transmet à son public.


(*) L’Ensemble Orchestral de la Cité réunit depuis 1987 des professeurs de Conservatoires et d’Ecoles de musique du Département et des instrumentistes de l’orchestre Les Siècles, cette année sous la direction joviale de l’italo-brésilienne Simone Menezes. Il leur permet de sortir des salles de cours et jouer devant le public. Son existence est une constante dans la stratégie de l’Association pour le Développement des Activités Musicales dans l’Aisne (ADAMA) : encourager certes les différentes formes de pratique de la musique, mais prendre aussi des mesures pour ouvrir les frontières entre ces pratiques, et encourager plus de fluidité. D’autres formations et projets réunissent des musiciens de l’orchestre Les Siècles soit avec des élèves des Conservatoires et Ecoles de musique du département, soit avec des diplômés de ces établissements.

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