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Le Vase des Arts

Bibi : le mime bruité

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L'art du clown

Le scénario est séduisant : un homme pris dans une tempête violente atteint un lieu calme, remplace son vêtement mouillé par un gilet rouge-et-or trouvé par terre – et devient clown le temps d’un spectacle de cirque: aaAhh Bibi.

Bibi avec un de ses poulains de son écurie

Julien Cottereau, futur Bibi, lutte pour garder l’équilibre et traverser le plateau du Mail. Au milieu du bruit de la tempête aux haut-parleurs, il se penche, en agitant un pan de son manteau pour simuler l’effet d’un vent violent. L’artifice est évident, et pourtant le public y croit, en se fiant, non pas seulement à ce qu’il voit, mais à ce qu’il imagine. C’est l’ingrédient magique du théâtre non-naturaliste. Brecht n’est pas loin.

Que cet homme trempé se transforme en clown-acrobate paraît alors aller de soi. Il devient agile, acrobatique, inventif ; son visage déploie tout un répertoire de grimaces. Quand il ouvre la bouche il s’exprime dans une langue faite de bruitages qui émergent de son micro facial ; une bande sonore les enrichit et les intensifie.

Toute son énergie ne peut pourtant pas empêcher le spectacle de commencer à s’affaiblir. Les gestes et sons sont répétés avec insistance : nous avions compris, passons à la suite. Quant aux bruitages, leur diversité s’est vite trouvé épuisée. Certes, les enfants et jeunes qui remplissent les premiers rangs ne seraient pas d’accord (le Mail avait classé le spectacle « Famille »). Quand Bibi s’est mis à choisir des spectateurs pour monter sur scène avec lui, ces mêmes rangs on vu une éruption de mains levées – alors que les adultes se faisaient tout petits pour éviter son attention.

Le vrai triomphe de Julien Cottereau a été cette participation. A-t-il eu de la chance, ou a-t-il su flairer de bons sujets, ou les a-t-il inspirés sur scène ? Son écurie s’est révélée uniformément talentueuse : d’une très jeune fille à un jeune adulte, en passant par une funambule mimant sa traversée sans quitter le sol.

Le spectacle prend fin quand le clown enlève son gilet, le plie et repart, ne laissant derrière lui sur scène qu’une ombre géante. Il ne revient que pour saluer son public, le visage qui s’était tellement contorsionné soudain souriant, reconnaissant, heureux.

Commentaires : denis.mahaffey@levase.fr

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