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Le Vase des Arts

La musique des livres

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L'art de la harpe

Loin, loin, l’époque des bibliothèques reléguées dans les étages d’une mairie, des livres tous dans la même reliure passe-partout, d’un régime draconien (amende au premier jour d’un retard de retour d’un livre), et d’un personnel qui pouvait être peu amène. Aux Nuits de la Lecture 2022, les bibliothécaires de la Bibliothèque de Soissons ont accueilli leur public – leurs publics – avec le sourire et un programme rempli, dont une conférence sur les baisers légendaires hollywoodiens, des « lectures musicales » associant la musique à des extraits de livres de deux maisons d’édition locales, et un échange entre ces éditeurs. Les livres et le monde des livres.

En contrepoint à tous ces activités – mais au milieu des livres eux-mêmes sur leurs étagères – une trêve des mots, pour le récital de harpe celtique de Charlotte Nénert. Seules les paroles de quelques chansons anciennes ont interrompu le silence des mots.

Charlotte Nénert accorde son instrument avant le récital.

Elle enseigne cet instrument à Rennes, où elle propose aussi l’accompagnement musical d’événements tels les mariages. Charlotte est native de Reims, et c’est un de ses camarades de lycée qui lui a proposé de participer à la Journée.

Elle avait appris la « grande harpe » ou harpe de concert, puis a fait connaissance du modèle celtique, plus compact. Pendant trois ans passés en Irlande elle a étudié l’instrument, emblème national du pays et qui y est joué depuis plus de mille ans. Après un déclin, il y a eu un renouveau de la popularité de la musique folklorique au milieu du siècle dernier.

La différence entre les deux harpes réside surtout dans la taille, et le fait que les cordes sont modulées, non pas par un jeu de pédales, mais par des « palettes » au dessus de chaque corde, pour faire monter le son d’un demi-ton.

Charlotte Nénert a joué un programme surtout de musique irlandaise ancienne, dont Owen Roe O’Neill, évocation musicale d’un rebelle contre les Britanniques composé par le célèbre harpiste aveugle Turlough O’Carolan. Elle y a ajouté quelques unes de ses propres compositions et un chant de Guillaume de Machaut. Le premier morceau, une « lamentation » de l’île d’Achill, a été un plongeon immédiat dans la nature poignante de cette musique, qui reflète le tempérament et l’histoire ardue du pays. Quant à la gaîté célèbre des gigues et autres danses, la harpe s’y prête moins.

Catherine Vandeputte, enseignante et chorégraphe en danse Irlandaise, et qui a donné des cours à Soissons, a rappelé dans un entretien qu’à son arrivée dans l’île deux questions lui ont été posées : « Tu écris ? Tu joues un instrument ? » La littérature et la musique y sont des priorités ; il convient de les avoir associées pendant les Nuits de la lecture.

Commentaires : denis.mahaffey@levase.fr

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