Sur le papier le programme pouvait attirer du monde : de nombreuses compositions courtes et bien connues, sous le titre « Amour toujours », arrangées pour cordes et jouées par cinq excellentes musiciennes souriantes, le groupe Smoking Joséphine. Pourtant, et c’était un samedi soir, la grande salle de la Cité de la Musique était à peine à moitié pleine.
Le quintette Smoking Joséphine sur la scène de la Cité de la Musique de Soissons
La semaine d’avant, pour un concert bien plus exigeant avec le Poème de Chausson, Tzigane de Ravel, et le Concerto pour orchestre de Bartók, le public s’était déplacé presque aussi nombreux qu’avant Covid.
Peut-être qu’une série de « brèves », pour mélodieuses et familières qu’elles soient, présentées individuellement par la directrice de Smoking Joséphine, Geneviève Laurenceau, a un attrait minoritaire dans une ville avec une vie musicale riche et diverse. Beaucoup de mélomanes soissonnais ne cherchent pas la facilité, ils veulent se mesurer à des œuvres complexes.
Chanson d’amour d’Elgar, Rêve d’amour de Liszt, Peine d’amour et Joie d’amour de Kreisler ? (Pourquoi pas Mourir d’amour de Wagner ?) Certes, ils correspondent au thème, mais sans dépasser l’illustration.
Le double regard sur l’histoire de Roméo et Juliette, avec des extraits de la suite de Stravinsky et de West Side story de Bernstein, est intéressant, mais aurait pu être plus révélateur s’ils s’étaient suivis, au lieu d’être séparés par l’entracte.