Les tableaux-maquettes sur les murs de la galerie de l’Atelier des Créateurs montrent des bâtiments industriels, ateliers et usines abandonnés. Souvent, après une faillite ou un drame de famille, les occupants ont fermé comme ils pouvaient, en clouant une planche à travers les ouvertures. Entendaient-ils revenir ? Chaque image a une histoire à inventer.
Migas Chelsky poursuit ce thème depuis sa première exposition à Soissons il y a dix ans. Il parle de son malaise, sa « terreur » devant un vide à remplir. Ainsi il incorpore toujours un élément réel sur lequel son inspiration peut prendre appui. Sur la façade d’une rangée de maisons observée il a fixé une gouttière et une descente diagonale comme une balafre.
Ses images sont-elles attristantes ? Mais l’art prend la réalité, la distancie et en nourrit l’imagination. « L’émotion c’est tout » dit-il, rejoignant en cela François Rouan, qui expose à l’Arsenal et qui considère la rencontre amoureuse entre le spectateur et un tableau la seule qui compte
Baraques, Atelier des Créateurs, 31 rue Saint-Christophe, jusqu’au 28 sept. mardi-samedi 10-18h30.
[Cet article paraît dans le Vase Communicant n°382.]