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Musique

Etre là : Jean-Philippe a été, Mary sera

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L'art de l'enregistrement

1. Jean-Philippe

Tout l’espace libre dans le salon du musicien Jean-Philippe Mary à Cuffies est rempli de son matériel. Des instruments mais aussi des micros, des supports, et une longue caisse par terre à la portée de ses pieds, munie de boutons, glissières et voyants. Un treillis de câbles relie le tout.

Mary au micro, Jean-Marc Traché aux commandes.

A Audiorecords, Mary au micro, Jean-Marc Traché aux commandes.

Il propose de faire entendre un de ses chants. La mise en route est progressive : quelques mesures sur une guitare basse se prolongent même quand il l’a déposée, car la « looping machine » met chaque série de notes en boucle. D’instrument en instrument il construit sa partition, une tapisserie sonore sur laquelle, enfin, il pose sa voix, accompagnée en direct sur une guitare : « It’s a good day… ».

2. De l’un à l’autre

Formateur en informatique pour les enseignants, Jean-Philippe jouait déjà avec des groupes. Mais depuis cinq ans son engagement musical s’est approfondi. Il a pris des cours au Conservatoire de Soissons, a découvert la machine de mise en boucle, et a commencé à composer et à écrire. Il donnait des concerts tout seul en tant que « Jean-Philippe » de « Pop’s music ».

Depuis cette première audition chez lui, son investissement s’est intensifié. Il a décidé de franchir un pas et lancer un album. Chanter en public est grisant, mais pour réussir un chanteur doit permettre à ce public de l’entendre quand il n’est pas là. Quant à ce qu’il appelle son « identité musicale » il a décidé de l’affirmer en passant du prénom au nom, pour devenir « Mary » de « Mary music ». L’ambiguïté – homme ou femme, prononciation à la française ou à l’anglaise ? –éveillera la curiosité, facteur qui peut compter dans le renom d’un artiste.

3. Mary

Les rues escarpées du village de Serches, dans un creux entre le plateau soissonnais et la route de Reims, ont un charme rural qui ne fait guère penser à la technologie d’un studio d’enregistrement. Mais Jean-Marc Traché y a trouvé une maison avec un garage – « c’était un prérequis » –pour contenir des installations sonores professionnelles. Comme Mary, il a un autre métier, celui de professeur de clarinette à l’école de musique de Villers-Cotterêts. Mary et Jean-Marc se sont connus par son épouse Nathalie, professeur de chant de Mary.

Un financement en ligne ayant réussi, l’enregistrement de l’album est en cours. « Etre là », chanson-titre de facture complexe, est mise en morceaux pour être ensuite assemblée et éditée. Jean-Marc manipule les multiples commandes, devant un écran qui traduit les sons en barres animées. Derrière une vitre le chanteur travaille la piste de la guitare, couverte par sa voix enregistrée, étrangement éteinte : c’est un témoin de travail : « A chaque instant… »

Les chansons de Mary sont empreintes de lyrisme, la musique comme les paroles. Il y assume ses fragilités, admet ses faiblesses, comme pour les conjurer. Elles reflètent une poignante tentative d’être dans l’ici-et-maintenant. D’être là.

denis.mahaffey@levase.fr

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