Orgues d’été II – Béatrice Piertot

L’organiste entre l’ancien président des Amis de l’orgue Michel Deharvengt et le nouveau Vincent Dupont (tourneur des pages aussi pour ce concert).

Concert d’orgue de Béatrice Piertot à la cathédrale

Lorsque, miniaturisée par la hauteur et l’éloignement de la tribune d’orgue de la cathédrale, l’organiste Béatrice Piertot y est apparue après son concert, elle a fait un grand geste vers l’orgue, pour

partager avec lui les applaudissements du public. « Il est merveilleux » a-t-elle expliqué plus tard, « parfait pour la musique du programme. » Elle avait choisi des compositeurs de la fin du 19^e  siècle et la première moitié du 20^e. Avait-elle déjà joué à Soissons ? « Non, mais j’ai lu l’histoire de cet orgue, et je savais que cette musique lui conviendrait. Très beau, même s’il est un peu vieux. » Cela lui avait-il posé des problèmes ? Elle souriait. « Des touches qui ne sonnaient pas. » Elle n’est pas la première à avoir contourné de telles difficultés sur cet orgue.

Son programme faisait alterner non seulement des morceaux de sonorités fortes avec des passages plus doux, mais des pièces extériorisées comme la « Pièce héroïque » de César Franck avec d’autres plus introverties, telle le « Postlude  de Jehan Alain. Comme Pierre Méa en juillet, Béatrice Piertot a joué une transcription de Debussy. Selon certains auditeurs « Sarabande » se serait un peu effacée dans le passage du piano à l’orgue.

Béatrice Piertot parle d’orgues avec Marguerité Ferté.

La pièce d’ouverture était une curiosité, une improvisation de Charles Tournemire « reconstituée », selon la feuille du programme, par Maurice Duruflé. Béatrice Piertota explique. « L’improvisation était enregistrée sur un disque à 78 tours, et Duruflé l’a reconstituée en l’écoutant. » Les organistes ont parfois des capacités qui dépassent la musicalité ordinaire.

La réussite de Béatrice Piertot, Vosgienne d’origine, et titulaire des orgues de Saint-Laurent à Paris, a été de faire de ce programme plein de contrastes et de différences un tout cohérent. C’est ce qui fait la valeur d’un récital, qu’a pu apprécier un auditoire plus nombreux que d’habitude (« Plus que pour la messe » a remarqué Marguerite Ferté, auditrice assidue et organiste à ses heures).

Le troisième et dernier concert d’été sera donné par Bruno Morin le 23 août à 16h.

denis.mahaffey@levase.fr