Musique dans un jardin

Gael Cassidy, de passage chez un cousin dans la vallée de la Crise, s’y est prêtée à une séance de musique irlandaise, dans l’ambiance informelle et surtout sociable qui caractérise les « pubs musicaux » en Irlande. Il s’agit plus de contribuer à la gaieté et l’émotion collectives (Brendan Behan disait des Irlandais « leurs guerres sont joyeuses et leurs chansons tristes ») que de faire montre de son expertise musicologique.

Gael est flûtiste, mais n’avait pas apporté sa flûte traversière. « Nous faisions du camping, et les variations entre humidité et sécheresse et entre chaleur et froid posent un risque pour un instrument en bois, qui pourrait se fissurer. » Mais comme elle envisage difficilement de ne pas être en mesure d’ajouter un peu de musique aux soirées de vacances, elle avait glissé dans ses bagages une petite flûte métallique, qu’on appelle en Irlande un « penny whistle » (« pipeau à deux sous »).

« Ce n’est pas vraiment mon instrument habituel » disait-elle, réticente à l’idée d’être filmée pour le Vase des Arts. Des enfants dansaient autour et d’autres adultes terminaient leur repas. Du sociable et familial avant tout. Alors tout en restant attentive à ceux qui l’entouraient, elle a joué une mélodie lente et poignante, avant de lancer une gigue du genre à donner envie à danser, d’abord aux pieds qui tapent par terre, puis aux jambes et à tout le corps.

Il faudra ajouter un jour ici un récital de musique de flûte de Gael Cassidy, où on pourra apprécier son talent de musicienne. Mais il sera difficile de dépasser l’allégresse qui a envahi ce jardin de la vallée de la Crise un soir brûlant d’été.

denis.mahaffey@levase.fr