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Le Vase des Arts

Gautier Capuçon et Jérôme Ducros jouent pour Paris

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L'art de la musique légère

Gautier Capuçon et son violoncelle à la Cité de la Musique

Le récital de Gautier Capuçon au violoncelle et Jérôme Ducros au piano à la Cité de la Musique a démarré par un arrangement étincelant, revigorant, charmeur : une adaptation pour les deux instruments de la chanson déjà sautillante d’Edith Piaf, La Foule. C’est le piano qui mène la danse, qui domine, le violoncelle qui porte la mélodie, comme une voix plus calme, presque en retrait, posée sur le torrent de notes.

Comme tous les éléments du programme, il confirme le talent d’arrangeur de Jérôme Ducros. Plutôt que de reproduire autant que possible l’original, il applique d’autres priorités, change d’angle, fait évoluer vers une interprétation différente. Souvent, c’est le violoncelle qui accompagne le piano.

Après cette ouverture prometteuse, Gautier Capuçon prend la parole, présente la soirée, indique le lien entre le programme et son dernier album, Destination Paris (*), qui célèbre la capitale en consacrant la quasi-totalité du contenu à des musiques qui y sont associées. Chaque fois, il donne quelques informations. Cette approche encadre chaque composition individuelle, tout en entrecoupant l’unité la progression du récital.

Après Piaf , il y a une dizaine de morceaux ou d’extraits de musique classique, surtout légers, Léhar ; Bizet, Offenbach, Massenet (dont la Méditation de Thaïs est particulièrement adaptée aux deux instruments).

La première partie est suivie de chansons françaises ou extraits de partitions de film, Aznavour, Brassens, Vladimir Cosma, Philippe Sarde. Le concert termine par La vie en rose, encore de Piaf, et, c’était inévitable mais bienvenu comme ultime démonstration du talent de transcription de l’arrangeur, Champs Elysées de Joe Dassin.

Que dire de ce florilège de tubes ? Il y a un plaisir certain à retrouver telle mélodie, reconnaître chaque note, en être ému, parfois en se rappelant les circonstances d’autres auditions et performances. Evidemment, il manque la densité de la musique qu’on hésite à appeler « sérieuse », celle qui demande une écoute attentive, et qui offre à chaque écoute la découverte d’aspects ignorés jusqu’à là.

La musique légère divertit, entraîne, émeut, et c’est une fonction admirable ; d’autres musiques peuvent atteindre d’autres niveaux de perception, auxquels l’esprit et l’intellect sont interpellés aussi.


(*) Destiné, Gautier Capuçon l’a dit, à refléter l’héritage et les attractions de Paris à l’occasion des Jeux Olympiques d’été à Paris. Notons que le programme de la saison 2023-24, sorti en juin dernier, avait annoncé que le concert consisterait en des compositions réunies dans l’album Intuition de 2019, reflétant l’approche instinctive de Gautier Capuçon en devenant musicien.

Un commentaire ? denis.mahaffey@levase.fr

[Modifié le 20/01/24 pour enlever une confusion entre Gautier Capuçon et son frère violoniste Renaud.]

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