« Mad jazz », concert au bord de l’Aisne
Le ciel bleu est impeccable, un petit souffle fait frissonner la surface de l’Aisne coulant à quelques mètres, des transats suggèrent la paresse, et du jazz accompagne le tout. La douceur de vivre à Soissons par un dimanche après-midi d’été, le dernier des concerts gratuits organisés par la Ville…
Si ce n’était le soleil, qui cogne comme un malfrat avec un poing américain. Ceux qui n’ont pas trouvé place sous les grands parasols se réfugient autour des baraques, ou s’éloignent dans les arbustes autour de la halte fluviale. La musique les atteint quand même.
G. à dr. Jean Arabia, Nicolas Spohn, Nicolas Spohn et Thomas Drouin.
Le programme annonçait du « jazz manouche », mais seul le premier morceau a ses accents-là. Un changement entre l’impression du programme et le rendez-vous à Soissons serait la raison. Le groupe « Mad Jazz », Thomas Drouin à la guitare, Damien Le Tréhudic au clavier, Nicolas Spohn à la basse et Jean Arabia à la batterie, pratique un jazz qui ne met jamais les oreilles ni à l’épreuve ni au défi de suivre. « Nous reprenons des standards à notre sauce » explique Thomas. C’est cette sauce qui crée l’impression d’accompagner ses auditeurs, sans insister, sans s’imposer. Sous une tonnelle écrue, ils jouent comme s’ils étaient entre eux – « nous répétons une fois par semaine » selon Thomas, professeur de guitare à Ermont. Ils ont la discrétion de ces jazzmen qui ne cherchent pas un accueil bruyant, échangent même peu de regards avec leurs spectateurs. C’est une façon de se mettre non pas devant mais derrière leur musique, qui parle pour eux.
« Mad Jazz » est venu du Val d’Oise pour jouer sur l’herbe à Soissons, par l’entremise de Mad Taupe, association organisatrice du festival annuel de jazz de Mortefontaine.
denis.mahaffey@levase.fr