Chaque pièce du programme s’attache à un lieu, une ville, même abstraite comme dans l’étonnant « GuitarCity » du père de Thibault, Philippe Cauvin, pour qui la guitare est autant un instrument de percussion qu’à cordes.
Après un début aux rythmes traînants hispaniques d’Albeniz, Thibault Chauvin part pour New York et « Take the A-train » de Billy Strayhorn. Son jeu se dédouble, entre le battement syncopé et la mélodie qui, comme un enfant fantasque, s’en écarte, le rejoint, traîne, s’accélère, sautille, tape du poing. C’est enchanteur, et le public est acquis.
Autre sommet : le râga de « Calcutta », les quarts de ton étant obtenus par une spectaculaire série de réglages des mécaniques de la guitare en direct.
Deux jours après le concert, Carlo n’a pas perdu son enthousiasme : « La perfection. L’essentiel était là, sans les mises en scène extravagantes qu’on affectionne de nos jours. Et joué à la perfection.»
denis.mahaffey@levase.fr