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Musique

La guitare en huit villes

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L'art de la guitare classique

OLYMPUS DIGITAL CAMERAThibault Chauvin, guitare, Centre social de Saint Crépin

« Le meilleur concert que j’ai jamais entendu à Soissons ! » Ainsi tranche le sculpteur Carlo Wieland après le récital, en ne trouvant d’égal que dans le souvenir du pianiste de jazz Dollar Brand dans une cave de Harlem.

En effet l’intimité du cadre était pour beaucoup dans l’ambiance. C’était comme si, se retrouvant parmi nous, Thibault Chauvin s’était mis par amitié à jouer pour passer le temps. Pourtant, c’est un artiste de renom international, comme savent les dénicher les Concerts de poche pour ses spectacles itinérants. Derrière ses larges sourires, Thibault Chauvin a une force de concentration impressionnante, une façon presque rituelle de rentrer en lui-même chaque fois avant de jouer.

Chaque pièce du programme s’attache à un lieu, une ville, même abstraite comme dans l’étonnant « GuitarCity » du père de Thibault, Philippe Cauvin, pour qui la guitare est autant un instrument de percussion qu’à cordes.

Après un début aux rythmes traînants hispaniques d’Albeniz, Thibault Chauvin part pour New York et « Take the A-train » de Billy Strayhorn. Son jeu se dédouble, entre le battement syncopé et la mélodie qui, comme un enfant fantasque, s’en écarte, le rejoint, traîne, s’accélère, sautille, tape du poing. C’est enchanteur, et le public est acquis.

Autre sommet : le râga de « Calcutta », les quarts de ton étant obtenus par une spectaculaire série de réglages des mécaniques de la guitare en direct.

Deux jours après le concert, Carlo n’a pas perdu son enthousiasme : « La perfection. L’essentiel était là, sans les mises en scène extravagantes qu’on affectionne de nos jours. Et joué à la perfection.»

denis.mahaffey@levase.fr

DM ajoute : *Justement, Harlem. Jeune homme, je partageais avec une amie une admiration pour Duke Ellington. Nous nous trouvions bien cosmopolites, sur notre île, à murmurer « Take the A-train, the quickest way to get to Harlem. » Plus tard, lors d’un séjour à Manhattan, j’attendais en centre ville le train pour aller à ma 116e rue. Sur une troisième voie passa un train sans s’arrêter. C’était un A-train. Je compris soudain qu’en ne s’arrêtant pas avant Harlem il était en effet « le moyen le plus rapide » d’y arriver. La chanson devint réalité devant mes yeux. Vite, un message pour que l’amie sût aussi – cinq jours plus tard, le temps qu’un aérogramme traversât l’Atlantique.

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