La musique baroque marque le changement

L’orchestre avec Fabio Bonizzoni devant le public.

Concert de l’Atelier départemental de musique ancienne, CMD le 1er mars.

Après le grand événement de l’ouverture, la Cité de la Musique et de la Danse – dirons-nous « la CMD » ? – modifie déjà durablement la vie musicale à Soissons.

Quand l’Atelier départemental de musique ancienne, dirigé par Fabio, et qui regroupe des professeurs et élèves des conservatoires et écoles de musique de l’Aisne avec les membres de l’ensemble italien La Risonanza, a donné son concert de fin de stage à Soissons en 2009, c’était dans la salle d’exposition de l’Arsenal aménagée pour la circonstance, avec une centaine de places.

Véronique Geffay et Juan-Pedro Garcia-Falcon, solistes de Telemann.

Cette fois, nous étions plus de cinq cents dans le grand auditorium, assis dans les fauteuils grèges, à la place des chaises métalliques de jardin public d’antan, jaunes si j’ai bonne mémoire.

L’acoustique impeccable de la nouvelle salle contraste avec celle de l’Arsenal, où la musique était libre de flotter vers le haut plafond mansardé.

L’accès au plus grand nombre, le confort d’écoute, le confort tout court, l’élégance de l’environnement : rien ne manque. Certes, ceux qui l’ont connue garderont en mémoire l’intimité de l’Arsenal, les musiciens passant entre les spectateurs pour arriver à l’estrade, les tableaux de tel artiste sur les murs, même l’austérité militaire de la maçonnerie. Une nostalgie, c’est tout.

Sandrine Geoffroy, flûte solo pour Vivaldi, et qui jouait déjà dans l’orchestre en 2009.

Venons-en à l’essentiel, le programme. Bonizzoni propose toujours une large palette de compositeurs, Rameau, Marais, Telemann, Geminiani, Vivaldi et Lully, preuve de la diversité d’inspiration et de traitement à l’intérieur des cadres plutôt stricts de l’époque 

Dans ce riche programme, les moments les plus puissants ont été les deux concertos, l’un de Telemann pour deux altos, l’autre de Vivaldi pour flûte.

Un tel concert confirme que ces ateliers remplissent bien leur fonction : nourrir et maintenir les compétences en musique baroque parmi les musiciens de l’Aisne.

Sur la page d’accueil, la contrebasse de Noëlle Fellman s’éblouit de la lumière des projecteurs.

denis.mahaffey@levase.fr