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Musique

La seconde gloire de Septmonts

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L'art de la musique de clavecin

OLYMPUS DIGITAL CAMERAIl y a trente ans, les orties étaient plus hautes que les vestiges du Logis des évêques à Septmonts, et seul le donjon (dont les ouvertures de fenêtres n’avaient ni cadres ni vitres) faisait la gloire du village.

Au rythme de chantiers de formation et d’insertion, le site a commencé à évoluer, et le pavillon Renaissance à émerger. Le rez-de-chaussée a pu recevoir des expositions. Les choses se sont accélérées quand l’Agglomération a pris l’affaire en main, et un ensemble de salles a été ouvert en novembre.

Une haute verrière moderne a été ajoutée à l’arrière pour les liaisons, les salles d’en bas gardent leur cachet d’époque, et deux beaux escaliers encaissés en bois mènent au nouveau premier étage.

Le premier événement, lancé sans discours ni cérémonie, a été un récital par Fabio Bonizzoni de musique Baroque pour clavecin. C’était le dernier d’une série de trois concerts, dont les deux premiers ont été dirigés par le même Fabrio Bonizzoni, présentant « les douze compositeurs Baroque les plus célèbres » : Bach, Händel et Telemann par La Risonanza à la CMD ; Monteverdi, Lully, Charpentier, Corelli, Purcell, Couperin, Rameau, Vivaldi et Händel par le Cercle Baroque dans la même salle ; et enfin Couperin, Rameau, Bach, Händel et Scarlatti à Septmonts, avec une place privilégiée pour la musique française.

Le clavecin, instrument dans lequel les cordes sont pincées, au lieu d’être frappées comme dans un piano, et dont les sonorités sont donc moins résonantes, convient au cadre restreint et plutôt intime du Logis.

La finesse du son d’un clavecin, loin de réduire son impact, rend sa musique percutante, par la clarté qu’il maintient à travers les passages les plus turbulents et les cadences les plus spectaculaires. Il aide à distinguer la démarche des différents compositeurs.

Vincent Ranger répare son clavecin

Vincent Ranger répare son clavecin.

Son mécanisme le rend pourtant plus fragile qu’un piano. Entre deux morceaux, Fabio Bonizzoni a dû faire appel au propriétaire de l’instrument, présent dans la salle avec sa boîte à outils, pour réparer un « bec » cassé. Vincent Ranger, claveciniste lui-même d’origine canadienne, habite La Haye depuis plus de vingt ans. Comment a-t-il transporté son clavecin, copie par Willem Kroesbergen d’un instrument ancien ? « Avec une remorque, et je repars demain. »

Loin de déranger le public, l’incident l’a intrigué, et plus tard Vincent Ranger a même été invité à montrer ce qu’il avait fait.

Face aux applaudissements, Fabio Bonizzoni a donné un petit récital bis. Evoquant la possibilité de poursuivre cette initiative à l’avenir par la présentation des « douze compositeurs Baroques les moins célèbres », il a joué une pièce de Jean-Nicolas Royer, puis les variations sur La Marseillaise de Claude Balbastre, pour finir tout de même par Rameau.

Le Logis des évêques recevra des colloques, réceptions et expositions. Mais ceux qui ont été présents à ce premier concert espéreront que la musique de chambre y reviendra souvent.

Sur la place du village, une remorque de taille modeste, avec une plaque néerlandaise jaune, attend pour ramener le clavecin chez lui aux Pays-Bas.

Denis Mahaffey
denis.mahaffey@levase.fr

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