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Le Baroque se travaille

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L'art de travailler le Baroque

L’apprentissage d’un instrument au Conservatoire se fait surtout entre un professeur et un élève. Mais à part le piano et la guitare – et encore – le futur musicien sera plutôt appelé à jouer ensemble avec d’autres. Une priorité de l’action culturelle dans l’Aisne est de rendre cela possible, en proposant des ateliers et stages collectifs organisés par l’Adama (Association pour le développement des activités musicales de l’Aisne).

Parmi ces activités, une quarantaine d’élèves et d’amateurs, dont plusieurs venus de Départements limitrophes, se rendent chaque année à un « Atelier départemental de musique ancienne ». Dirigés par Fabio Bonizzoni avec l’aide de membres de son ensemble baroque La Risonanza, et de professeurs de conservatoire, les participants approfondissent les techniques de la musique Baroque. Cette année, après une semaine de répétitions dans l’abbaye de Saint-Michel-en-Thiérache, tous les participants à l’atelier ont donné un concert à la CMD de Soissons.

Un des plaisirs de cet événement est d’entendre cet orchestre « transgénérationnel », comme l’a décrit le directeur de l’Adama Jean-Michel Verneiges, partager la musique comme s’il constituait un ensemble établi. L’ambiance est aventureuse.

Charpentier, Telemann, Vivaldi : les plus grands sont au programme ; mais aussi Tomaso Albinoni (*), Jean-Féry Rebel, dont nous avons entendu la séquence « Loure-Chaconne » de son ballet « Les élémens » et, comme en 2016, une œuvre de Charles Desmazures, originaire de… Fère-en-Tardenois.

Caterina dell'Agnello a dû changer une corde en cours en concert.

Caterina dell’Agnello a dû changer une corde en cours en concert.

Les formes structurées de la musique Baroque ne font qu’accentuer ses transcendances. Chaque auditeur a pu entendre celles qui lui parlaient. Il y a le bref passage pour la dizaine de flûtes à bec et traversières qui ouvre le premier mouvement du concerto en la mineur de Telemann, rejointes aussitôt par les cordes. Il démontre la profondeur de la pure simplicité.

La musique de Vivaldi traduit à merveille la vitalité et l’optimisme. Mais le mouvement lent de son 5e concerto pour flûte et cordes, en passant en mode mineur, montre qu’il sait aussi toucher à la face trouble de la réalité.

L’aventure des ces Ateliers a sa continuité. Sandrine Geoffroy, professeur à Château-Thierry et soliste de cette œuvre, avait joué le 2e concerto du même Vivaldi en 2015. Il y en a six…

denis.mahaffey@levase.fr

(*) Des auditeurs ont pu croire que la « Sinfonia » d’ouverture donnait l’occasion enfin d’écouter un autre morceau d’Albinoni que l’« Adagio ». D’autres auront su qu’ils écoutaient ce compositeur pour la première fois.
Remo Giazotto, musicologue italien auteur et spécialiste d’Albinoni, déclara avoir trouvé, parmi les manuscrits du compositeur détruits dans la bibliothèque de Dresde vers la fin de la Seconde guerre mondiale, un fragment indiquant la basse chiffrée et l’amorce de quelques mesures. Il l’utilisa pour « reconstituer » l’Adagio en 1946 – mais refusa toujours de montrer le document. Le morceau, publié en 1958 sous le titre « Adagio d’Albinoni », est devenu, avec le « Miserere » d’Allegri et le Canon de Pachelbel, le trio incontournable de tubes Baroque.

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