Musique
Le musicien mille-feuille
L'art de la musique en boucles
Jean-Philippe Mary poursuit son chemin en musique.
Jean-Philippe tient sa guitare basse, joue quelques mesures, repose l’instrument. Mais le son continue tout seul. Il passe au clavier, ajoute une deuxième piste et s’en éloigne. La partition est à présent double. Il prend la guitare acoustique, dont les accords complexifient encore la composition. Sans la reposer, il commence à chanter. « It’s a good day, it’s a good time… »
Cet exploit musical a-t-il lieu dans un studio hi-tech ? Non, nous sommes dans l’appartement tout ordinaire de Jean-Philippe Mary à Cuffies. Le miracle sonore est contenu dans un grand boîtier noir par terre, dont il ajuste les boutons avec un pied. « C’est ma nouvelle « loop station ». Elle lui permet ces mises en boucle successives.
On l’a traité d’« homme-orchestre ». Mais l’image d’un musicien bardé d’instruments jusqu’à l’harmonica à la Bob Dylan, et qu’il jouerait tous en même temps, ne convient pas. Jean-Philippe passe tranquillement d’un instrument à un autre. En superposant des couches multiples, il serait plutôt le musicien « mille-feuilles ».
Professeur des écoles arrivé des Ardennes à Soissons pour des raisons « de travail et de sentiment », Jean-Philippe est devenu formateur en informatique pour les enseignants.
En parallèle il poursuit son chemin en musique. Sans envisager d’abandonner sa profession, non pas par peur d’échec – il a donné une quarantaine de concerts en 2014 – mais pour pouvoir s’essayer sans dépendre du nombre d’entrées ou de ventes.
« Je chante, joue de la guitare et de la basse depuis l’âge de quinze ans. » Il a joué avec des groupes, puis en 2010 cet autodidacte a pris des cours au Conservatoire de Soissons. C’est en 2012 qu’il a découvert la machine de mise en boucle, et fondé « Pop’s ». Il s’est d’abord contenté de reprises, puis en 2014 a commencé à composer et à écrire : « Au concert, le public a parfois préféré mes propres chansons aux reprises. » A la recherche d’une « identité musicale » il ne veut pas s’enfermer dans un seul style. « Je commence par une ligne de basse. Au fond, je suis bassiste. »
Jean-Philippe a produit une maquette de cinq numéros, et cherche les moyens de sortir son premier album. Mais avant tout il aime donner des concerts. Il ne définit pas le plaisir qu’il y prend, tellement cela va de soi. Derrière sa discrétion, ne serait-il pas tout simplement une « bête de scène ». Non pas de ceux qui pulvérisent les tympans dans les salles immenses ; mais parce qu’il aime saisir l’attention du public par ses assemblages symphoniques et la transformer en enthousiasme.
Le site de Jean-Philippe Mary : www.popsmusic.fr
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