Connectez-vous avec le Vase

Musique

Musique sacrée du XIXe

Publié

le

L'art de la musique sacrée

Deux ensembles belges, le chœur de la Radio flamande et les solistes de l’orchestre Brussels Philharmonic, ont pris place à la CMD pour un programme de musique sacrée française de la fin du 19e siècle. De courtes œuvres de Saint-Saëns, Paladilhe, Gounod, Dubois, Chausson, Massenet et Fauré ont occupé la première partie de la soirée, le Requiem de Fauré la seconde.

Un auditeur regardant distraitement le programme pouvait croire à une sélection de tubes spirituels. Mais le « Panis Angelicus » était celui de Théodore Dubois, non pas César Franck, et l’air de Gounod était « Sancta Maria », non pas « Ave Maria ».

Amy Norrington au violoncelle pour Saint-Saëns.

Amy Norrington au violoncelle.

Cette musique, presque plus distante de nous que la musique baroque, doit être interprétée avec rigueur, sinon elle risque de glisser dans le sirupeux. La chorale sous la direction d’Hervé Niquet, le baryton Joris Derder et trois instrumentistes de l’orchestre ont écarté magistralement ce risque. Cette première partie a offert aussi un passage instrumental fort, la Prière en sol majeur de Saint-Saëns avec en soliste la violoncelliste anglaise (mais aussi bruxelloise) Amy Norrington, sublime de précision et de souffle.

N’empêche qu’à l’entracte un auditeur néerlandais était narquois : « Il y a des squelettes qu’il vaudrait mieux laisser enterrés. » Par ailleurs, une autre auditrice raconte avoir croisé dans la file d’attente un couple nantais qui avait vu Hervé Niquet quelques jours auparavant pendant la semaine de la « Folle Journée de Nantes ». En visite à Saint Jean des Vignes, ils avaient découvert qu’il était le soir même à la CMD et ne voulaient pas le rater !

Le Requiem de Fauré est toujours bon à prendre. Hervé Niquet a choisi la version de 1893 pour chœur et orchestre de chambre. N’insistons pas sur la réputation d’incroyant du compositeur, mais il reste que la douceur et le lyrisme sont parfois peu liturgiques. Fauré a répondu aux critiques « On a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux. »

denis.mahaffey@levase.fr

D’autres auditeurs au concert ont-ils un souvenir personnel du Requiem ? J’ai entendu « Pie Jesu » dans une église moderne à Paris, chanté par une soprano invisible dont la voix descendait de la tribune d’orgue sur la famille et les amis d’une jeune femme, rassemblés pour ses obsèques.  DM

Continuer la lecture
P U B L I C I T É

Inscription newsletter

Catégories

Facebook

LE VASE sur votre mobile ?

Installer
×