Connectez-vous avec le Vase

Le Vase des Arts

Ton Koopman éclaire Händel

Publié

le

L'art du Baroque

Händel, déjà, pour sa musique riche et impeccable, c’est-à-dire avec des harmonies luxuriantes et inattendues, des mélodies exaltantes ou déchirantes. Du souffle mais jamais d’emphase. Flamboyante même, mais pas d’ostentation. Sans esbroufe.

Mais le concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio France à la Cité de la Musique offrait un attrait supplémentaire : la présence, en chef invité, de Ton Koopman, spécialiste du Baroque, pour diriger deux œuvres de Händel – et qui a récemment marqué ses 80 ans par une tournée avec l’Amsterdam Baroque Orchestra qu’il a fondé en 1980.

Ton Koopman arborait un grand sourire en arrivant sur le plateau, comme s’il savait le plaisir qu’il allait prendre, et espérait donner, en dirigeant Musique sur l’eau et Musique pour les feux d’artifice royaux de Händel. Chaque fois qu’il se retournait assez pour montrer son profil, le public pouvait voir qu’il souriait avec la même intensité à ses musiciens.

Les deux œuvres ont été composées, à trente ans d’intervalle, pour accompagner, la première une fête royale du roi Georges I d’Angleterre sur la Tamise en 1717, la seconde pour célébrer le traité d’Aix-la-Chapelle en 1749.

Des trois suites de Musique sur l’eau seules les deux premières ont été programmées, excluant la troisième, qui n’a été ajoutée par Händel qu’en 1736. Elles ont été jouées en inversant l’ordre de numérotation : d’abord la deuxième puis la première. Le choix est traditionnellement libre, car la partition définitive du compositeur est perdue.

Musique pour les feux d’artifice, écrite trente ans plus tard, et pour laquelle d’autres instrumentistes ont rejoint les premiers, est plus déclamatoire – il s’agit d’une victoire diplomatique de l’Angleterre – mais toujours d’un goût parfait.

Les mains du chef

Ton Koopman a fait de ce programme une lecture claire, même éclairante. Les mouvements de ses mains – sans bâton – étaient constamment doux, comme s’il cajolait son orchestre. C’est une interprétation qui dégage la structure de ce qui est joué, et en même temps attire l’attention sur chaque détail. Il faut ajouter que la musicalité des musiciens de cette formation réputée a été à la hauteur de ses intentions.

Il est resté imperturbable lors d’un contretemps mineur, remplissant calmement un bref silence dans la percussion avec des « Da-da-da-da ! ».

L’événement a révélé cette rencontre entre un compositeur de génie et un chef d’orchestre avec une très longue et très profonde expérience du style Baroque.

 

Un commentaire, une question ? denis.mahaffey@levase.fr

Continuer la lecture
P U B L I C I T É

Inscription newsletter

Catégories

Facebook

LE VASE sur votre mobile ?

Installer
×