Patricia Poulain chez elle.
Le studio de Patricia Poulain sur le boulevard Jeanne-d’Arc a vue sur les tours de Saint-Jean. Ses années au Japon ont laissé leur trace : elle parle agenouillée à l’orientale sur un coussin, sert le café sur un mini-plateau aussi fonctionnel que beau.
Patricia est née à Soissons, l’a quitte très jeune, et a choisi d’y revenir en 2012, après des années mouvementées d’apprentissage de la vie et des métiers.
Elle commence par suivre les mutations de son père. Elle est ferme : c’est tout ce qu’elle dira de sa famille.
A quinze ans elle entre en préapprentissage de coiffure à Besançon, abandonne et passe un CAP de photo à Lille dans un laboratoire – « là j’ai appris à ajuster les couleurs ». Elle enchaîne avec un CAP de fleuristerie, part travailler à Liège pour un an. Un jour, ses formateurs de Lille arrivent pour lui présenter son premier prix (« alors que je pensais être nulle »).
En 2000, après de courtes visites, elle s’installe en Irlande. « Je suis restée dix ans, huit comme fleuriste, deux à l’accueil d’un grand restaurant. » Elle peinait tant à parler anglais, rebutée par les remarques de ses collègues fleuristes, qu’elle a décidé – c’est la méthode Poulain – de devenir réceptionniste pour ne plus pouvoir éviter le face à face avec la langue.
En même temps, poussée par des amies japonaises, elle apprend assez de japonais pour gagner un concours d’écriture, Le prix est un voyage au Japon. Elle décide d’y vivre, sentant, comme avec l’Irlande, un lien intime.« Je n’ai jamais été à ma place en France ».