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Rotterdam : musique symphonique de chambre

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Si les arts ne peuvent pas venir à leur Vase des Arts…
le Vase des Arts ira à ses arts

L’intégrale des symphonies de Beethoven à la CMD de Soissons, en version symphonique ou en transcription pour piano, est séparée en deux parties par le confinement, en espérant que la seconde, deux récitals de piano le 16 mai et un concert à la cathédrale le 27 juin, auront bien lieu.

Ce parcours symphonique, qui marque le 250e anniversaire de la naissance du compositeur, a permis aux auditeurs de vivre – non-chronologiquement, ce n’est pas un cours de musicologie – l’évolution de Beethoven, en passant de la tradition Classique vers le Romantisme.

Jusqu’à Beethoven la musique pouvait être belle, joyeuse, sublime, poignante, contemplative ou divertissante. C’est lui qui a fait de la musique le miroir de l’âme tumultueuse de l’homme, mouvante, changeante dans son aspiration vers l’épanouissement. Beethoven refuse toute fixité, passant d’une dynamique à une autre, faisant n’importe quoi pour rompre l’écoulement tranquille d’une partition. Sa musique déconcerte et fait réfléchir l’auditeur.

Plus que cela, il voit dans la musique une voie vers l’épanouissement individuel et collectif. Beethoven veut faire de la musique une arme révolutionnaire.

Il y a un exemple éclatant dans le premier mouvement de la symphonie Eroïca, quand Beethoven ajoute un 7e à un accord renversé en Fa majeur, qui interrompt par sa dissonance une série d’accords fortissimo conventionnels. L’ordre établi est… à renverser comme l’accord.

Un concert de musique beethovienne est un appel à l’action, à diriger son attention vers les innombrables possibilités de l’avenir.

Son aspiration est explicite dans l’Ode à la joie qui termine la 9e symphonie. Les paroles de Schiller envisagent un avenir dans lequel « alle Menschen werden Brüder »« Tous les hommes deviennent frères ». La musique épouse les certitudes de l’ode sans les heurter, les laisse transparaître.

Si tout va bien, et le confinement prend fin à temps, nous entendrons cette dernière symphonie à la cathédrale en juin. En attendant, voici une version enregistrée par les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam. Chacun joue sa partition dans sa chambre, tout est assemblé, un enregistrement choral est ajouté. C’est un exemple de l’invincibilité humaine, l’inspiration de la musique de Beethoven.

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(*) En mai le pianiste François Dumont doit montrer comment Liszt utilise le piano pour traduire toute la complexité créatrice de cette symphonie, sans doute la plus difficile à jouer des transcriptions de Beethoven.

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