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Le Vase des Arts

Saint-Saëns et ses compositeurs

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L'art de la commémoration

Jean-Frédéric Neuburger et Benjamin Garzia se saluent.

La saison 2020-1 de la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons devait comprendre quatre concerts pour marquer le Centenaire de la mort de Camille Saint-Saëns. Deux ont survécu aux restrictions sanitaires : ceux de l’orchestre Les Siècles en juin et de l’Ensemble Orchestral de la Cité, qui vient de clôturer la saison.

Cet Ensemble réunit des musiciens des Siècles et des enseignants de Conservatoire de l’Aisne, une des initiatives de l’Association pour le Développement des Activités Musicales dans l’Aisne (ADAMA) pour décloisonner les pratiques musicales du Département.

Au programme, des compositeurs que Saint-Saëns a interprétés, formés ou édités, et une de ses propres symphonies, en commençant par la suite Dardanus tiré de l’opéra de Rameau, par référence à l’édition monumentale de ses œuvres dirigée par Saint-Saëns. Ensuite, quatre des Masques et bergamasques de Fauré, qui a été l’élève de Saint-Saëns.

Le cœur du concert a été une lecture limpide par le pianiste Jean-François Neuburger du Concerto n°15 de Mozart – que Saint-Saëns a interprété à l’âge de onze ans.

Cornistes en binôme, Frédéric Nanquette (dr.) des Siècles et Mathieu Leclère du Conservatoire de Soissons

Le soliste joue sans partition, le corps stable et les yeux fixés sur ses mains, moins, il semblerait, pour éviter de se mêler les doigts que pour concentrer son attention sur l’essentiel, c’est à dire le contact entre doigts et touches, seul moyen de réaliser les intentions du compositeur et sa propre vision.

L’acoustique de la CMD aidant, Jean-François Neuburger a pu faire entendre chaque note du concerto, tout en assurant une grande cohérence d’interprétation, avec la correspondance nécessaire entre la profondeur et la légèreté mozartiennes.

Le concert a pris fin avec la deuxième Symphonie de Saint-Saëns lui-même, quatre mouvements brefs pour marquer la fin du « Festival Saint-Saëns », abrégé mais réussi.


Incidents de parcours

Le piano avait été tiré jusqu’au milieu du plateau. Le chef d’orchestre Benjamin Garzia, qui venait d’introduire l’œuvre de Mozart un micro à la main, l’a posé et a attendu, avec tous les instrumentistes, l’arrivée du soliste. Personne. Il a repris le micro pour dire, un peu confus, qu’il allait voir ce qui se passait. Trente secondes – c’est long – et il est revenu suivi du pianiste, jeune homme souriant en chemise et pantalon noirs.

Jean-François Neuburger a joué, a été applaudi, a salué le public, le chef et l’orchestre, et est parti vers la sortie. Il est revenu puis reparti. Les techniciens se dépêchaient pour défaire les freins du piano, commençaient à l’éloigner, quand le pianiste est revenu presque en courant : il voulait réagir à l’enthousiasme de la salle en offrant un « bis ». Les techniciens se sont retirés, Jean-François Neuburger s’est assis et a joué le Prélude de la 1e Partita de Bach.

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