Trois employés sentent le vent tourner contre un quatrième, d’abord parce sa proposition lors d’une réunion avait été ignorée. La curée est lente, mais d’autant plus impitoyable que chacun des autres croit, un moment, qu’il pourrait être le prochain souffre-douleur. Le désigné est dévalorisé, puis humilié, ignoré, laissé seul à la cantine, privé de bureau. Il finit par servir de porte-manteau dans le couloir. Juste avant d’être utilisé comme paillasson, il quitte les bureaux de l’entreprise pour rejoindre les fonctionnels de l’entreprise : des comédiens qui jouent les personnages de conte de fée dans un parc à thème. Il se suicide. Eux, déjà embêtés par un suicide antérieur, qui les incommode dans leur travail, sont excédés par ce manque flagrant d’égard. Au bureau, les employés se plaignent autant. Décidément, ce suicidé ne se gêne pas !
La pièce est construite comme un film, alternant scènes de bureau et scènes de vestiaires. Les situations évoluent, mais les phrases qui les accompagnent restent les mêmes, comme un refrain qui ne peut que se répéter. Rien ne change, sauf la vie d’un homme.