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Théâtre

Elèves, acteurs et spectateurs avertis

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L'art de la critique

    Une « classe théâtre » revient sur « Létée ».

    OLYMPUS DIGITAL CAMERAUne trentaine d’élèves de Quatrième au collège Saint-Just m’attendent, assis dans un grand cercle pour bien montrer qu’il ne s’agira pas d’un cours magistral. Nous allons reprendre un projet lancé l’année dernière : voir comment un critique de théâtre met en forme ses réactions à un spectacle, comparer le devoir scolaire et le journalisme.
    Mais d’abord, j’ai du mal à reconnaître en ces d’élèves attentifs, patients, pleins de considération, les clowns qui présentaient leurs travaux de 1er trimestre la semaine dernière. Ils promenaient alors leur folie douce ou furieuse sur scène derrière un nez rouge, imprévisibles, lançant des œillades au public, se pavanant, imbus d’eux-mêmes.
    OLYMPUS DIGITAL CAMERAJe dis ma confusion. Je prends pour exemple une élève assise sagement ; était-elle l’être fantomatique caché sous un chapeau et une robe informes. « C’était vous ? » Oriane répond en se déplaçant pour faire voir la robe en question, accrochée à sa chaise. C’est bien elle.
    Justement, Philippe Chatton, coordonnateur des classes théâtre (CHAT) commente ce travail-là, évaluant combien chacun a trouvé et développé « son clown », ce personnage de l’ombre qui se plaît à rompre les règles de la discrétion et de la bienséance.
    OLYMPUS DIGITAL CAMERALe travail aujourd’hui concernera « Létée », pièce sur l’oubli, l’identité, le rêve, le cauchemar. Ils avaient porté une grande attention au spectacle. Pas de vagues impressions et souvenirs : ils détaillent ce qu’ils ont vu, scénographie, personnages, musique. Chacun de nous dans le cercle doit ensuite dire son « coup de cœur ». « L’éclairage » ; « les panneaux qui tournaient sur eux-mêmes » ; « les images projetées sur eux et qui tournaient aussi » ; « les confetti qui tombaient » ; « le choc de voir cette enfant que sa famille soudain ne reconnaît plus ».
    L’étude du théâtre donne, de toute évidence, de l’assurance, une conscience des choses, une présence forte, non pas seulement sur scène, mais ici, entre nous.

denis.mahaffey@levase.fr

 

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