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Musique

Orchestre du Conservatoire de Paris : la jeunesse de la musique

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L'art de la musique Romantique

Stéphanie-Marie Degand joue une danse de Bach en bis.

L’orchestre d’étudiants du Conservatoire de Musique et de Danse de Paris a donné son concert annuel à la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons, sous la direction de Bruno Mantovani, directeur par ailleurs du Conservatoire.

La jeunesse des musiciens qui se suivaient pour remplir le plateau de la CMD était frappante : plus souvent des professeurs et professionnels se mêlent aux jeunes en apprentissage. Ce soir ils seraient seuls à aborder trois compositeurs Romantiques, Schumann, Beethoven et Weber.

Après une ouverture de Schumann, le programme a compris trois œuvres très souvent entendues. A présent, elles pouvaient être vues aussi. On ajoutait les images au son.

C’est toujours révélateur. Cela a été vrai pour le concerto pour violon de Beethoven, avec Stéphanie-Marie Degand en soliste. Ainsi le silence du violon solo pendant tout le début du concerto devient plus saisissant quand le public voit la soliste attendre longuement devant l’orchestre avant de lever son violon.

La cadenza spectaculaire à la fin du premier mouvement s’est révélée être un exploit non seulement musical mais physique, et a donné lieu à un moment de grande beauté visuelle lorsque le violon a repris sereinement le thème, accompagné des cordes en pizzicato. La soliste jouait au milieu d’une forêt d’archets levés.

Spectaculaire cadenza aussi au troisième mouvement : la soliste a produit des effets dramatiques en « saturant », c’est-à-dire en appuyant sur deux cordes (*).

Les deux autres œuvres familières du programme, l’ouverture de Der Freischütz de Weber et la symphonie La Rhénane de Schumann, ont également laissé voir (et donc entendre) plus clairement leur structure, les interactions des instruments.

La surprise de la soirée, pour les auditeurs sans connaissance exhaustive de l’œuvre de Schumann, aura été son ouverture Genovena, jouée en début de concert. Par certains passages d’un romantisme exacerbé, elle ferait, se dit-on, un parfait premier acte d’un grand ballet de Tchaïkovski : la cour, les nobles qui entrent, l’intrigue inquiétante qui s’annonce…

Le plaisir de ce concert aura été de voir ces musiciens, tous encore scolarisés au Conservatoire de Paris avant d’entrer dans la vie professionnelle, et déjà capables de porter un programme qui demande de la maturité pour le comprendre et le transmettre.

(*) Cette explication du phénomène entendu pendant le concert a été fournie par un musicien connaissant mieux les possibilités de l’instrument que ce chroniqueur.

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