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L’Atelier de l’Enclume : l’asso sociale, solidaire, et artistique

Loupeigne, hameau de Vaux, rue de la Muse. Comment ne pas voir ici une résidence d’artistes ? C’est bien ce qu’a imaginé Jacques Frézal, lui-même musicien et propriétaire de sa maison sur la commune depuis 10 ans. C’est aussi l’exemple concret d’un projet qui a vu le jour avec l’accompagnement du pôle Economie Sociale et Solidaire de BGE Picardie.

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Agé de 57 ans et originaire du Val de Marne, Jacques Frézal a découvert la rue de la Muse il y a 16 ans en venant retaper la maison du voisin, lui aussi musicien. Comme une évidence, la rue de la Muse est peuplée d’artistes à Loupeigne. Jacques n’avait donc pas à aller plus loin et a acheté le terrain d’à côté pour y construire à son tour sa maison. C’est une fois la maison terminée que l’idée de son projet lui est venue d’un seul coup. C’est également et comme pour beaucoup de monde au sortir de l’isolement du confinement qu’il a voulu « recréer du lien et faire quelque chose de ma vie », dit-il.

Son idée, créer un tiers-lieux artistique en organisant des stages de tous types d’arts : musique, sculpture, peinture, cuisine, broderie, art plastique, photo, danse, théâtre, botanique, jardinage jusqu’à la réparation de vélo. Dans le même temps, Jacques veut ouvrir sa maison pour y accueillir des résidences d’artistes en composition ou en répétition : « Il y a ici le lieu idéal en pleine nature et avec de l’espace pour prendre le temps de la création, sans les contraintes imposées en studio », analyse-t-il.

Pour cela, il peaufine quelques aménagements pour pouvoir héberger 6 personnes à partir du printemps. Mais il a déjà pu s’apercevoir que le concept fonctionne puisque Jacques a accueilli trois chanteuses du groupe The Maybes. Elles ont même fini par enregistrer car bien sûr, rue de la Muse, un des voisins a son propre studio.

L’Atelier de l’Enclume : le tiers-lieu artistique créé à Loupeigne par Jacques Frézal (à droite).

Jacques Frézal a en effet commencé son activité depuis le 11 septembre 2021, sous le nom de « L’atelier de l’Enclume », un hommage à son père dont l’enclume a trouvé sa place dans le jardin. La rencontre avec Marie-Laure Carlu, chargée de mission Economie Sociale et Solidaire de la BGE Picardie, s’était faite à peine un an auparavant, en octobre 2020 : « Son accompagnement m’a permis de trouver les financements, de monter la structure pour ma part en association, de créer ma communication sur les réseaux sociaux et d’amener les bons contacts pour gérer l’asso. Je suis maintenant inscrit sur HelloAsso.com, une plateforme gratuite dédiée aux associations. Elle connecte les projets et les activités, les personnes intéressées par l’Atelier de l’Enclume peuvent aussi y adhérer via le site internet. »

Une convention spéciale ESS a été signée avec la BGE Picardie pour continuer à suivre le projet gratuitement sur 3 ans. De son côté, Jacques Frézal a ouvert ses stages sur le rythme d’un stage d’une journée et un autre de deux journées tous les mois, ainsi que deux gros stages d’une semaine par an. L’actualité des rencontres proposées est visible sur la page Facebook de L’Atelier de l’Enclume.

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La Cité internationale ouvre ses portes

L’Elysée et le ministère de la Culture l’ont annoncée officiellement début août : la Cité internationale de la langue française sera inaugurée par le président Emmanuel Macron, jeudi 19 octobre au Château François 1er de Villers-Cotterêts.

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Le château de Villers-Cotterêts restauré est prêt à accueillir la Cité internationale de la langue française qui sera inaugurée le 19 octobre par le président Emmanuel Macron (© P-O Deschamps – CMN).

Le Centre des Monuments Nationaux et toute la Cité d’Alexandre Dumas s’apprêtent à célébrer un événement historique pour la ville : l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, deuxième plus gros chantier de France après la restauration de Notre-Dame-de-Paris. Le président Emmanuel Macron avait lui-même initié le projet une fois élu en 2018 après avoir visité le château durant sa campagne de 2017. Il y a vu ce haut-lieu de l’histoire de France puisque François 1er y signa en 1539 l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui institua le français comme langue officielle du pays. Mais abandonné depuis 2014 après avoir accueilli une maison de retraite pendant des années, il a fallu s’engager dans un chantier colossal pour réhabiliter ce monument historique pourtant classé en 1997 et le restaurer à la hauteur de l’ambition de la Cité internationale. Commencé début 2020, le chantier aura nécessité plus de 200 millions d’euros de travaux. L’investissement n’est pas passé inaperçu à l’échelle nationale. Le magazine L’Express parlait d’ailleurs en juin dernier de « folie présidentielle à 200 millions d’euros (…) Conte de fées ou fait du prince ? » se demandait la journaliste qui observait également sur place : « Difficile d’imaginer, en arrivant à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, qu’ici avance le deuxième plus gros chantier patrimonial de France après Notre-Dame de Paris. Au comptoir de La Française ou du Longchamp, à l’ombre de la statue d’Alexandre Dumas ou devant l’hôtel de ville, le sujet est absent des conversations. Seuls les bips des camions de chantier qui reculent et les cris des ouvriers qui s’interpellent sur les toits d’ardoises brisent l’apparente indifférence qui entoure la future Cité internationale de la langue française voulue par Emmanuel Macron, dont l’ouverture est désormais envisagée à la fin de l’été ».

L’inauguration a en effet été plusieurs fois repoussée, mais elle est désormais bien officielle : elle aura lieu jeudi 19 octobre, en présence, bien sûr, du président Macron pour couper le ruban. Si les Cotteréziens eux-mêmes ont paru s’en désintéresser, l’annonce de l’ouverture leur fait petit à petit prendre conscience de la réalité du projet. Ils touchent du doigt l’ampleur de l’opération et ses 200 000 visiteurs annoncés chaque année : « Cela aura peut-être des répercussions sur nos activités ? » entend-on chez certains commerçants. Se voulant être le point d’ancrage du monde francophone, il est certain que l’ouverture de la Cité internationale à Villers-Cotterêts va bouleverser la vie de toute la ville et même de toute une région.

Paul Rondin, le directeur de la Cité internationale de la langue française, lui qui a ses souvenirs d’enfance en famille dans l’Aisne, confirme : « C’est la naissance d’un projet titanesque, un projet culturel de tous les horizons, un équipement qui n’existait pas sur le territoire à cette dimension-là, et auquel s’ajoute une nouvelle saison culturelle extraordinaire. Elle s’articule d’ailleurs avec d’autres structures locales comme la Cité de la musique et de la danse de Soissons, le musée Alexandre Dumas ou le château de Montgobert. Car c’est bien le territoire du Soissonnais et du Valois qui récupèrera les retombées économiques et touristiques de cette initiative au potentiel, je le répète, gigantesque, ici à la croisée de trois grandes régions, cela sans compter la dimension du monde de la francophonie et ses 320 millions de francophones. » Paul Rondin appuie : « Alors que l’inauguration se profile seulement, Villers-Cotterêts prend déjà une place sur la carte que la ville n’a jamais connue. Elle se retrouvera au cœur d’événements nationaux et internationaux, les habitants pourront en retirer un sentiment de fierté. Le château sera également à eux, ils pourront le traverser en toute liberté, sans payer, pour passer de la ville à la forêt. Ils pourront enfin s’y sentir chez eux car pour la première fois en 500 ans, c’est un espace public qui leur sera rendu. »

Le château François 1er de Villers-Cotterêts prêt à ouvrir ses portes sur la Cité internationale (© CMN).

La billeterie en ligne est ouverte

Le Centre des Monuments Nationaux a ouvert sa billetterie en ligne depuis le 5 septembre pour réserver son entrée de visite du parcours d’expositions de la Cité internationale de la langue française. A savoir que pour son ouverture, les visites sont gratuites du 19 au 29 octobre mais il est tout de même impératif de réserver son billet. La billetterie devient payante à partir du mardi 31 octobre, le lundi (30 octobre) étant le jour de fermeture et restera le jour de fermeture hebdomadaire de la Cité internationale.

Entrées à réserver sur www.cite-langue-francaise.fr – onglet billetterie. Plein tarif : 9 € – Gratuit pour les moins de 26 ans.

La cité en quelques chiffres

Dimensions

  • 23 000 m² pour l’ensemble du domaine
  • 5 000 m² pour le Logis royal dont : 1 200 m² d’exposition permanente, 400 m² d’expositions temporaires, 150 m² d’espaces d’accueil, 170 m² d’espace de restauration
  • 640 m² pour la cour du Jeu de paume
  • 1 570 m² pour le Jeu de paume

Financements

  • 211,11 M€ de budget prévisionnel
  • 179 M€ du ministère de la Culture (dont plan de relance)
  • 30 M€ du Programme d’investissements d’avenir
  • 2,11 M€ d’apports extérieurs

Chantier

  • 600 compagnons de 220 entreprises pour 65 corps de métier
  • 3 600 m2 de toiture rénovés, soit 265 000 ardoises
  • 60 tonnes pour la verrière et sa structure
  • 600 m3 de pierres de taille mis en œuvre pour les façades
  • 280 fenêtres restaurées
  • 1 250 m2 de planchers anciens réhabilités et 2 050 m2 de planchers restitués
  • 15 000 pavés posés dans la cour du Jeu de paume
  • 10 000 carreaux en terre cuite posés sur le sol de la chapelle
  • 90 000 heures d’insertion professionnelle réalisées par 152 employés
    La Cité internationale de la langue française
  • 15 salles dans le parcours permanent
  • 62 dispositifs de médiation
  • 150 œuvres, objets et documents grâce à 20 institutions prêteuses
  • 40 partenaires
  • 1 auditorium de 250 places
  • 2 commerces de proximité : 1 librairie-boutique et 1 café salon de thé
  • 1 lieu de formation et d’apprentissage de la langue pour apprenants et formateurs
  • 12 ateliers de résidence pour des artistes, des chercheurs, des entrepreneurs
  • 1 centre des technologies de la langue
    (Chiffres du Centre des Monuments Nationaux)

10 jours d’événements gratuits pour célébrer l’ouverture

A l’occasion de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, 10 jours (du 19 au 29 octobre) d’événements gratuits ont été programmés pour que le public découvre et s’approprie la Cité.

Jeudi 19 octobre

Accueil : le tour de la francophonie en 80 mots par 80 jeunes à partir du ciel lexical, interventions dans la cour des Offices par des élèves de l’Aisne.
Ouverture de la Cité par la grande lecture d’une langue monde : textes de Alexandre Dumas, Aimé Césaire, Andrée Chedid, Alain Mabanckou, Léonora Miano, Hélène Dorion.
Inauguration du Parcours permanent de la langue française.
Tant que j’écris, je donne et je vis, performance de et par Fann Attiki.
Langue de rire avec Reda Saoui (Québec) et Samia Orosemane (Tunisie) avec Montreux Comedy.
Le Livre de ma mère d’Albert Cohen par Patrick Timsit avec France Culture.
En Français dans le monde avec les invités de RFI, la radio française diffusée mondialement en français et en 16 autres langues.
Du 19 oct. à 12h00 au 20 oct. à 11h59 : 24 heures pour s’écouter, se parler, partout dans le monde et sur tous les fuseaux horaires, avec Le laboratoire mobile des langues, un programme permettant de réaliser le portrait sonore du français et des langues parlées sur le territoire de la Cité aussi bien que dans le monde francophone, à l’initiative du ministère de la Culture – délégation générale à la langue française et aux langues de France, avec le Pacte linguistique Hauts-de-France (Région, Département de l’Aisne, Retz-en- Valois), le CNRS et la Bibliothèque nationale de France. Un événement réalisé par Civic-City.
Un château en forêt, découverte dans l’espace des expositions temporaires de l’œuvre de Stéphane Thidet, un arbre surmonté d’une cabane, dans le parc « Au rythme de nos désirs dansons sur la vague du temps » œuvre de l’artiste Joël Andrianomearisoa avec Mondes nouveaux, à l’orée de la forêt de Retz, Visages d’écrivains – 30 portraits d’auteurs et d’autrices des Hauts-de- France, avec le Réseau des maisons d’écrivains et des patrimoines littéraires.

Vendredi 20 octobre

Langue de rire avec Alex Vizorek (Belgique) et EPII (Côte d’Ivoire) avec Montreux Comedy.

Samedi 21 octobre

La parole pour faire société conférence avec Cynthia Fleury – Gérald Garutti avec le Centre des Arts de la Parole (lecture-débat).
Vacances à la Cité (21 oct. – 5 nov.).
Expérience immersive Musiques – Fictions – un texte contemporain, une création musicale et le savoir-faire de l’Ircam dans le son du futur, réunis pour une expérience à la fois littéraire et sonore inédite. Tous les jours, toute la journée, du 21 oct. au 5 nov. des histoires à écouter :
Naissance d’un pont de Maylis de Kerangal/L’autre fille d’Annie Ernaux/Bacchantes de Céline Minard/La Compagnie des Spectres de Lydie Salvayre/The Great Disaster de Patrick Kermann / Nostalgie 2175 d’Anja Hilling/Le Sentiment du monde de Robert Linhart/Croire aux fauves de Nastassja Martin – avec l’IRCAM (Auditorium).

Jeudi 26 octobre

La faute d’orthographe est ma langue maternelle de et par Daniel Picouly.

Vendredi 27 octobre

Remise du label Forêt d’exceptionpour la Forêt de Retz avec l’Office National des Forêts et la communauté de communes Retz en Valois.
Fête de clôture (28 et 29 oct.).
Fête à la Cité : Michaël Canitrot (à partir des Contemplations de Victor Hugo et d’auteurs francophones) – soirée électro – images (cour des Offices).
Aux enfants, la Cité ! : Boîte à Joujoux (Claude Debussy et André Hellé) et Histoire de Babar (Francis Poulenc et Jean de Brunhoff) par Philippe Cassard et Lambert Wilson.

Accès en permanence

Pendant toute la durée de l’ouverture ÉCOUTER-PARLER, le Laboratoire mobile des langues sera présent à la Cité internationale de la langue française. Ce laboratoire sillonne la France à bord d’un camion connecté pour faire découvrir aux habitants du territoire le français parlé et les langues de France et leur permettre de contribuer au Portrait sonore de la France. Entrez et découvrez des jeux, des enregistrements de français, de langues régionales et de dizaines de langues parlées en France, des ressources pédagogiques et en avant-première le projet « Ondes, le Totem et les Flotteurs de l’Ourcq » réalisé par l’artiste Guykayser avec les riverains de l’Ourcq.

Parcours permanent de la langue française

Un château en forêt de Stéphane Thidet.
« Au rythme de nos désirs dansons sur la vague du temps » de Joël Andrianomearisoa.
Visages d’écrivains – 30 portraits d’auteurs et d’autrices.

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XEFI Soissons : le guichet unique de l’informatique pour les pros

Ouverte en juin 2022 par Vincent Louchez, l’agence XEFI Soissons continue sur sa lancée sa deuxième année d’activité auprès des collectivités, des petites et moyennes entreprises du territoire concernant tous leurs besoins informatiques. L’équipe XEFI est plus que jamais prête à aller à la rencontre de ses clients et répondre à leurs demandes.

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Le patron Vincent et une partie de son équipe : Kévin, responsable technique, Morgane, assistante commerciale, dans leurs bureaux de la rue des Paveurs à Soissons.

Vincent Louchez, qu’est-ce qui a motivé votre ouverture de l’agence XEFI Soissons il y a un an ?

Etant reconnu dans le domaine sur le territoire, le groupe XEFI a fait appel à moi pour devenir son franchisé sur le sud de l’Aisne. J’ai toujours travaillé dans l’informatique, je fais ça depuis 37 ans. J’ai notamment dirigé 2SI avant de me mettre à mon compte en tant que consultant informatique.

J’ai relevé le défi car notre action permet à la fois de répondre aux besoins informatiques des TPE, PME, PMI et collectivités de proximité, tout en disposant de la force et du soutien d’un grand groupe qui s’est forgé une réputation de leader français depuis sa création en 1997.

Vous avez donc constaté au cours de cette première année que XEFI Soissons répond à un besoin dans le sud de l’Aisne ?

Notre organisation comme agence de proximité à Soissons, appuyée par une grande structure à l’échelle de XEFI France, permet en effet de répondre à toutes les demandes en informatique de nos collectivités, nos petites et moyennes entreprises. Nous sommes en d’autres termes leur guichet unique pour ce qui concerne autant la vente, la location et la maintenance de matériel neuf ou reconditionné, l’internet, l’hébergement, la sauvegarde et la sécurisation des données.

Les 5 datacenters du groupe XEFI, certifiés au plus haut niveau, et sa puissance d’achat nous permettent d’être hyper réactifs localement dans tous les domaines informatiques. c’est ce qui fait notre force.

Vous vous installez maintenant sur la durée autour d’une équipe qui prend ses marques ?

L’équipe se construit avec un responsable technique, une assistante commerciale, un technicien et une cinquième personne nous rejoindra dès le début de l’année prochaine. Nous restons une petite structure qui travaille avant tout dans la convivialité et encore une fois la proximité avec nos clients.

Ce service client est notre autre point fort : on répond tout de suite, on se déplace dans la foulée, on s’occupe d’eux et on sait bien le faire. C’est toute notre action que nous renforçons à l’amorce de cette deuxième année d’activité.

XEFI

11 ter, rue des Paveurs 02200 SOISSONS

03 23 73 28 57

www.xefi.com

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Soissons fête son haricot tout juste labellisé IGP

Soissons organise sa Fête du Haricot 2023 du 22 au 24 septembre avec un haricot fraîchement labellisé IGP, Indication Géographique Protégée. Approuvée depuis le 2 juin, elle a été remise début juillet aux producteurs de haricot de Soissons. Il sera plus que jamais mis à l’honneur durant trois jours de festivités.

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La commissaire européenne Brigitte Fiasse est venue remettre en main propre la labellisation IGP aux producteurs locaux de haricot de Soissons. Il faut bien comprendre que la distinction n’est pas anodine : « Le haricot de Soissons entre dans un club très sélect de la région des Hauts-de-France qui ne compte que quatre produits IGP, notre haricot étant le premier à décrocher le label depuis 10 ans », souligne Didier Cassemiche, le président de l’association des producteurs locaux. Il rappelle que la démarche « ne fut pas un long fleuve tranquille depuis la création de la coopérative agricole en 2003 et notre volonté d’aller chercher un label de qualité. Mais c’est maintenant le début d’une nouvelle histoire et chacune des 543 communes qui font désormais partie de cette aire de production du haricot de Soissons va s’approprier le label et faire progresser l’IGP. » Il note que la demande est aujourd’hui plus forte que l’offre, « c’est pourquoi une feuille de route pour développer la filière avec l’IGP a été établie pour les années à venir ».

GrandSoissons Agglomération et son président Alain Crémont mettent en avant « le fruit d’un travail collectif constitué de plusieurs acteurs, guidés par la volonté de protéger la culture, la transformation puis la commercialisation de ce fleuron local, cette protection d’un symbole du patrimoine soissonnais ». Il associe en l’occurrence les producteurs locaux d’une part, mais aussi la confrérie du haricot de Soissons, le Département de l’Aisne, la chambre d’agriculture, le Pôle Légumes Région Nord, les collectivités d’Oulchy-le-Château et Retz-en-Valois et bien sûr la Région Hauts-de-France qui accompagne depuis 2018 l’émergence et la structuration de la filière. Son aide technique et financière représente plus de 200 000 euros. GrandSoissons a de son côté accompagné techniquement et financièrement les producteurs locaux à hauteur de 50 000 euros en 2022.

Pour l’agglo : « Cette labellisation est un véritable enjeu pour la région de Soissons, car elle permettra de protéger et de valoriser un produit local de qualité, tout en encourageant une agriculture responsable et durable. Elle sera également bénéfique pour les consommateurs, qui pourront ainsi être assurés de la qualité et de l’origine du haricot de Soissons qu’ils achètent.

L’IGP du haricot de Soissons est une excellente nouvelle pour la région et pour les producteurs de haricot de Soissons en particulier. Cette reconnaissance permettra de protéger et de valoriser un produit de qualité, tout en encourageant une agriculture locale, responsable et durable. »

Pour la réception de l’IGP, l’explication de la culture du haricot de Soissons a directement été organisée dans une parcelle, ici à Parcy-et-Tigny, pour les représentant(e)s de l’Europe, de la Région, du Département et des collectivités et associations locales.

La zone IGP

L’Indication Géographique Protégée (IGP) identifie un produit agricole dont la qualité et la réputation sont liées à son origine géographique. Elle a été créée en 1992 dans le cadre de la politique européenne de qualité concernant ses produits agricoles et alimentaires. En France, la gestion de ce signe officiel est confiée à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Pour l’obtenir, une étape, au moins dans la production, la transformation ou l’élaboration du produit doit avoir lieu dans l’aire géographique définie et délimitée. L’IGP peut être basée sur la réputation du produit, reconnu par le public, et elle doit être liée à un savoir-faire ou une qualité attribuable à son origine géographique. Elle ne se crée pas, elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale et internationale. Le label est symbolisé par un macaron jaune et bleu qui de ce fait protège le produit dans toute l’Union européenne. A ne pas confondre avec l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) sur le territoire français, et l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) au niveau européen, ces labels remplissant un cahier des charges encore plus strict sur leurs zones géographiques moins étendues, définissant ainsi la typicité de leurs terroirs.
Depuis son enregistrement officiel le vendredi 2 juin 2023 par la commission européenne, le haricot de Soissons rejoint donc les 146 produits agroalimentaires IGP enregistrés en France, à ceux-ci s’ajoutent les 74 vins IGP et les 2 cidres IGP français. Le haricot de Soissons devient aussi l’autre haricot reconnu de la région Hauts-de-France avec le Lingot du Nord, IGP de la plaine de la Lys. L’INAO expose : « Les étapes de production allant du semis au battage sont réalisées dans l’aire géographique du “Haricot de Soissons”. Son cœur se trouve à Soissons mais rayonne au-delà, sur plusieurs communes alentour, dans un environnement de plaines et de vallées. »

Le savoir-faire des producteurs de haricots de Soissons

En attribuant le label IGP au haricot de Soissons, l’Institut National de l’Origine et la Qualité (INAO) valorise en même temps « les pratiques développées au fil des siècles par les producteurs locaux » et reprises aujourd’hui par 19 producteurs sur le territoire. Parmi eux, 17 adhèrent à la coopérative agricole du haricot de Soissons créée en 2003 et 2 sont indépendants.

L’INAO rappelle que « le département de l’Aisne est connu depuis le 18e siècle pour sa production de haricots secs. Plusieurs espèces et variétés de haricot étaient autrefois présentes sur ce territoire, mais seul le “haricot de Soissons” est aujourd’hui encore cultivé par des producteurs, qui font vivre un savoir-faire ancestral. » GrandSoissons Agglomération, l’un des acteurs principaux à l’obtention de l’IGP précise que « malgré sa renommée et son histoire, le haricot de Soissons a longtemps été victime de la concurrence de variétés cousines importées et de la pression des prix bas. Pourtant, les producteurs de haricot de Soissons ont toujours su défendre leur produit, en préservant une production locale et de qualité. Ils sont aussi les défenseurs d’un savoir-faire traditionnel puisque l’intégralité de la culture du haricot de Soissons est un travail qui se fait à la main. »

Sur le plan purement technique :
« Le semis est effectué sur des parcelles scrupuleusement sélectionnées permettant d’éviter le gel avec un écart entre les rangs pour une aération et un ensoleillement optimal de la plante. Le choix de la variété Phaseolus coccineus pour le “haricot de Soissons” garantit des plantes grimpantes, rustiques et très vigoureuses qui seront tuteurées pour les guider en hauteur. » L’INAO explique encore que « la récolte se déroule à la main quand les gousses sont desséchées et de couleur marron dominante, soit par la cueillette des gousses en un ou plusieurs passages ou en plante entière, au minimum 3 semaines après la coupe des pieds. Le battage, le tri et le stockage permettent de préserver la qualité et la conservation des grains. » Actuellement, les 19 producteurs locaux cultivent le haricot de Soissons sur 11 hectares, avec un rendement moyen entre 2 et 2,5 tonnes par hectare (données 2019).

Didier Cassemiche, le président de l’association des producteurs de haricot de Soissons, témoigne : « Nous, producteurs, sommes sincèrement heureux de cette reconnaissance du territoire. L’IGP est une étape fondamentale dans notre action collective. Une nouvelle aventure s’offre désormais à nous pour mettre en place un important travail sur la structuration de la filière, pour faire vivre l’IGP et valoriser le Haricot de Soissons. »

La culture du haricot de Soissons, ici chez l’un des producteurs locaux à Parcy-et-Tigny.

Le haricot dans l’assiette

Comme le décrit l’INAO : « On reconnait le haricot de Soissons à son gros grain en forme de rein et sa couleur blanche ou ivoire. Avant dégustation, le haricot de Soissons nécessite un trempage de 12h : il se dotera ainsi d’une peau fine qui deviendra quasi imperceptible après cuisson. Tendreté et fondant seront alors au rendez-vous. Il peut être servi chaud, en accompagnement de viandes (mouton, bœuf, porc, volaille, gibier…), poissons, confits, ou froid pour agrémenter une belle salade. Le haricot de Soissons est commercialisé uniquement en grain sec en grandes et moyennes surfaces, épiceries fines, magasins de producteur, vente directe et salons gastronomiques. » Les élus de GrandSoissons Agglomération confirme qu’avec cette IGP : « Les conditions climatiques et géographiques de notre région sont parfaites pour la culture de ce légume sec, ce qui donne au haricot de Soissons son goût unique et sa texture fondante. »

Au lycée Saint-Vincent-de-Paul à Soissons, la section hôtellerie met en avant le produit local de la cité du Vase et sa nouvelle IGP. Ici, à l’occasion de la remise officielle du label aux producteurs locaux, les élèves avaient préparé plusieurs mets et plusieurs plats autour du haricot de Soissons. Et ce gros haricot blanc inspire déjà les restaurateurs soissonnais car il entre dans la composition d’une quinzaine de leurs plats.

Le haricot de légende

L’origine du haricot de Soissons et sa légende débutent pendant la guerre de Cent Ans : « Alors que la peste ravage la contrée, les Soissonnais survivants s’enfuient, emportant avec eux leurs récoltes. Pendant la fuite, beaucoup perdent des graines. A leur retour, que ne trouvent-ils pas ? Un champ couvert de fèves. L’humidité des berges du canal de la Crise favorise une exceptionnelle récolte qui permit de nourrir sans peine toute la population. Ce haricot devenu célèbre est depuis lors dit “de Soissons”. »

A cette histoire, s’ensuit la légende du guetteur de la cathédrale, une légende qu’aime partager la confrérie gastronomique des compagnons du haricot de Soissons qui en fait la promotion en France et à l’international, et qui voit avec l’IGP son rêve se concrétiser 26 ans après sa création : « A la fin du XIXe siècle, un guetteur nommé “Le Paon” ne quittait pas le haut de la tour de la cathédrale, d’où il surveillait la ville et les incendies. Fatigué de l’aridité de sa plate-forme de pierre, il décida de l’égayer en semant des haricots de Soissons dans des caisses disposées le long des garde-fous. Ses plantations volubiles s’accrochèrent à la rampe et couronnèrent la tour d’une verdure étonnante. “C’est du vrai Soissons” disait-il à ses visiteurs en ajoutant : “Dieu créa la fleur et lui dit : sois rose ! Il créa le haricot et lui dit : Sois Son et vas en paix ! “ »

La confrérie et son Grand Maître, Yana Boureux, devant le jardin du haricot de Soissons au pied de la cathédrale.

La Fête du Haricot : les temps forts

La Ville de Soissons organise sa Fête du Haricot 2023 les vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 septembre sur l’esplanade du Mail.

Au programme : concerts, théâtre, spectacles, contes, arts de la rue, danses, ateliers, concours et dégustations. L’événement sera inauguré vendredi à 18h30, un grand feu d’artifice sera tiré de l’esplanade du Mail samedi à 21h30 et la Parade Clovis déambulera en cœur de ville dimanche à partir de 11h. Le programme complet est visible sur le site www.feteduharicot.fr.

Le pavillon du Haricot : à la rencontre des acteurs du développement de la filière du haricot de Soissons avec l’association des producteurs du haricot de Soissons, la confrérie gastronomique du haricot de Soissons, la dégustation et les démonstrations culinaires de chefs renommés, en partenariat avec la section hôtelière du lycée Saint-Vincent-de-Paul. La nouveauté : le concours d’écossage du haricot samedi à 17h. Inscriptions sur place, attention places limitées.

L’espace des créateurs : à la découverte du savoir-faire et l’excellence des exposants et artisans 100 % locaux. Concours d’art floral : samedi de 10h à 12h30, inscription au 06 83 33 92 40 ou sur www.feteduharicot.fr. Atelier d’art floral : samedi et dimanche de 15h à 18h, inscription sur place. Marché des créateurs : vendredi soir, samedi et dimanche toute la journée. L’atelier des créateurs : samedi et dimanche de 14h à 17h, dès 6 ans.

Le marché gourmand : pour goûter les saveurs des produits du terroir d’une cinquantaine d’exposants venus de la France entière, avec une douzaine de confréries. Le coup de cœur des Chefs : samedi de 10h à 12h30.

La ludosphère : détente, animations, activités ludiques et culturelles en famille. Nouveau : la SAEA propose des démonstrations et initiations d’escrime ancienne, samedi et dimanche de 13h30 à 17h30. Jeux surdimensionnés de la ludothèque. Atelier dessin aquarelle : samedi de 10h à 20h. Jeux de société modernes : dimanche de 10h à 18h. Espace animé par des associations et clubs soissonnais.

En parallèle, activités nautiques proposées par les Voiles du Soissonnais, la Société Nautique Soissonnaise et le club de plongée sous-marine à la SNS, 2 avenue du Mail.

La Parade Clovis se déroulera dans le cœur de ville, dimanche à partir de 11h (archive Mathieu Morice).

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