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Etoiles : le Mail en résidences

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L'art d'accueillir

Les danseurs et les acrobates de Si'i

Cet article élargit les informations publiées dans le Vase Communicant n° 314 sur les résidences récentes au théâtre du Mail.

Rien n’est moins animé qu’un théâtre vide : plateau aussi obscur et nu qu’un dépôt délaissé, dossiers de fauteuil alignés comme les pierres tombales d’un cimetière.

Le Covid pouvait condamner la salle du Mail à un tel vide prolongé. Que faire ? Sabrina Guédon, directrice de la Scène Culturelle, explique comment elle a répondu au vœu de François Hanse, adjoint à la Culture, d’éviter une telle vacance.

Le Mail, elle rappelle, a l’habitude des « résidences de création » quand, pendant les congés scolaires, certaines compagnies occupent les lieux, pour concevoir ou répéter un nouveau spectacle. Il a été décidé d’élargir le dispositif. « J’ai écrit à toutes les compagnies locales. » Elle le fait avec l’accord du maire, Alain Crémont. « Beaucoup de maires n’auraient pas accepté. »

Depuis octobre 2020 les résidences s’enchaînent. 14 compagnies ont bénéficié des ressources du théâtre, de ses équipements et installations, de son équipe technique. Ainsi le Mail est resté actif, prêt à redémarrer au quart de tour.

Nombre de compagnies ont pris le chemin de la création d’un nouveau spectacle.

L’Arcade, compagnie en résidence au Mail, a pu travailler sur Ma forêt fantôme de Denis Lachaud dans la mise en scène de Vincent Dussart, sur le sujet de la double pandémie du Sida et d’Alzheimer. Après avoir subi le second confinement de 2020, la création a dû être différée, et la Première a enfin eu lieu le 3 juin. Le spectacle sera joué avec Je ne marcherai pas dans les traces de tes pas, créé en 2018 au festival d’Avignon.

La nouvelle compagnie Asphodèle a préparé Parole de loup de Bob et Mac, spectacle de marionnettes adapté de l’album graphique de Geoffroy de Pennart.

Nomades a fait avancer son projet La petite fleur qui voulait voler pour jeune public, écrit et mis en scène par Jean-Bertrand Philippot. Depuis, la compagnie a fait savoir qu’elle sera au festival d’Avignon avec ce spectacle et Résistance(s), joué depuis 2019.

Acaly a été la seule compagnie à utiliser non pas la grande mais la petite salle en bas, pour y installer l’énorme bulle qui figurera dans son spectacle de plein air, Ma bulle, et que ses propres locaux au théâtre Saint-Médard sont trop petits pour l’y loger.

La compagnie de cirque Isis a utilisé sa résidence pour préparer A travers bois conçu par Quentin Bancel, une méditation sur cette matière, menée par des jongleurs recrutés par la compagnie. C’est le seul des spectacles créés pendant ces résidences à remplir totalement le plateau : certaines planches dépassaient la hauteur d’ouverture de la scène.

Une autre compagnie de cirque, Doux Supplice, est venue de Nîmes travailler son troisième spectacle, La concordance des temps. La compagnie est actuellement chez Isis à Pargny-Filain, et le 24 juin y proposera en sortie de résidence En attendant le grand soir, créé d’abord en 2019.

Pass à l’Acte et Les Muses s’y Collent, deux autres compagnies soissonnaises, ont eu recours aussi au dispositif de la résidence.

D’autres sont venues de plus loin.

Les acrobates australiens de Casus Circus se sont associés aux danseurs de DK59, compagnie de Gilles Verièpe, après s’être rencontrés en tournée en France, pour partager leur particularités, en créant Si’i ou les vertiges de l’ascension (aux îles Samoa « si’i » désigne le soutien que s’offrent les familles en se rencontrant lors des cérémonies. Le spectacle est programmé au 12 octobre au Mail.

Agnès Renaud a poursuivi son cycle Transmissions pendant la résidence de sa compagnie L’Esprit de la Forge. J’ai si peu parlé ma propre langue, qui sera créée en automne 2021, évoque l’histoire de sa mère, née en Algérie.

White Eagle, l’école bordelaise de danse fondée par Leila da Rocha et Patrick Dupond,a fait une résidence de quinze jours en janvier-février dernier. La compagnie Jette ton pyjama, associée à Olivier Broda, a entrepris un travail expérimental entre texte et musique, dirigé par Sylvain Fontimpe.

Chacune de ces Résidences a tenu le Mail en éveil, a ouvert les voies de la création et donné des couleurs prometteuses à un avenir qui aurait pu rester assombri.


Acaly a catalogué par écrit les raisons de sa participation au dispositif des résidences :

“L’offre de la Ville de Soissons aux acteurs culturels permet de développer des projets, soutenir les créations ; une chance pour chacun de disposer d’un outil de travail performant adapté aux besoins de la création (grand plateau, espace disponible sur une longue durée, immersion facilitée, fonctionnalité et gain de temps) ; échanges et collaborations avec les équipes du Mail ; partage d’expériences et mise en commun de compétences, toujours enrichissante ; contribution à faire vivre le lieu de création artistique qu’est le Mail.”

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